S’il est absolument nécessaire de s’attaquer à la hausse phénoménale des prix dans le centre-ville et à la « gentrification » qui en découle, il est dommage qu’une fois encore soit servie cette tarte à la crème qui établit un lien direct entre appartenance aux classes populaires et usage de l’automobile.
La dépendance à la voiture, notamment dans des zones où toute alternatives ont disparu, est une réalité au niveau national qui mérite largement d’être nuancé dans une ville comme Lyon.
L’automobiliste a des revenus plutôt supérieurs à la moyenne des « voyageurs »
Les chiffres de l’INSEE montrent que la distance domicile-travail a tendance à augmenter avec les revenus, et les enquêtes montrent que dans les grandes métropoles, l’automobiliste a des revenus plutôt supérieurs à la moyenne des « voyageurs » (lire ici).
La chose est assez facile à admettre pour qui regarde cinq minutes le type de modèles de voiture circulant à Lyon, et alors qu’en 2018 les SUV ont représenté presque une voiture sur deux vendue en France.
Les personnes les plus pauvres de l’agglomération vivent pour une grande partie dans des quartiers certes excentrés mais où existent des lignes, même imparfaites, de transport en commun. Ils subissent cependant de plein fouet les nuisances automobiles, et il y a fort à parier que si on proposait aux habitants de Bron Terrraillon ou des UC de réduire les voies automobiles du périphérique au profit d’une tram verte et de transports en commun plus réguliers, ils ne seraient pas contre.
Bref, la voiture comme signe d’appartenance au « peuple » face aux bobos qui prennent le métro et le vélo est un mythe qui a la peau dure, et qui est largement alimenté par des CSP+ qui, pour le coup, n’ont pas du tout envie d’abandonner leur confort. (Lire par ailleurs)
>> L’interview de Jean-Michel Deleuil et tous les commentaires sont à lire ici
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