Actualités, enquêtes à Lyon et dans la région

Rap châtelain, messe rock et migrations en images : notre sélection culture en septembre 2019

Bien qu’une odeur de cartable diffuse jusque dans la rue, on n’a pas abandonné l’idée d’arborer un léger hâle lors des sorties multiples à venir. Et ce qui est formidable dans le concept de rentrée, ce sont tous les possibles qui s’ouvrent à nous : ne dit-on pas « Septembre emporte les ponts ou tarit les sources » ?

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Photo de l'expo "Au delà des murs" d'Alberto Campi pour le Festival "Images migrantes"

Conférences sur les migrations, images emballantes sur ces questions, déchets revus et corrigés, cinéma décortiqué, concerts rap et château démontable… L’heure des choix, tout simplement.

« La beauté sauvera le monde » : design et innovation sociale en festival

En voilà un titre poétique et séduisant, pour cette deuxième édition d’un « festival d’engagements artistiques et innovants » proposé par l’Atelier Emmaüs. Des designers, architectes, artistes, artisans qui s’affichent comme personnellement et professionnellement engagés ont envie de proposer des solutions à des problématiques sociales et environnementales.

Avec conférences ; « démonstrations » qui doivent mettre en lumière des projets innovants ; des performances artistiques et des expositions…

Le jeudi 5 septembre, à partir de 18 heures au théâtre des Célestins (Lyon 2e). Infos sur les réseaux sociaux.

Les 10 ans de la librairie « La Voie aux chapitres »

En tant qu’institution solide et référence du 7e arrondissement, la librairie La Voie au chapître mérite largement qu’on la célèbre pour ses 10 années d’existence. Un lieu où les conseils et la sélection bouquins sont bons, où l’on pourra en plus ce vendredi écouter un peu de musique en regardant ce que la rentrée littéraire a pu pondre en 2019, avec un certain Zacharie au chant. Les yeux et les oreilles, ce vendredi.

« La Voie au chapitre » fête ses dix ans ce vendredi 6 septembre 2019. DR

Ce vendredi 6 septembre, infos par ici.

Expo « to smoke or not » au Big Ben Art Show

On avait quitté l’artiste Big Ben en mai dernier à la clôture du festival de street art « Peinture Fraîche ». Une première édition très réussie à laquelle il avait donné sa patte avec « save our saouls », une fresque en 4×3 où l’on voit les deux mains blanches d’une personne en train de se noyer. Cette œuvre ponctuait une série de trois interventions engagées sur la question des migrants (lire ici).

Une fresque de 2014 de Big Ben rue Sébastien Gryphe à la Guillotière ©DR

En juillet, Big Ben a ouvert un atelier-galerie au 38 grande rue de Vaise, le Big Ben Art Show. La première exposition nommée « to smoke or not » rassemble des portraits de personnages illustres.
Vernissage du 6 septembre de 18h à 21h, avec les « excellents » Charlie et Dadi.

Du 6 au 28 septembre au Big Ben Art Show.

 

Des conférences les mercredis, à l’Ecole urbaine de Lyon

C’est parti pour la « saison 2 » des « Mercredis de l’anthropocène », avec des conférences et exposés pointus proposés par l’Ecole urbaine de Lyon.

On démarre ce mercredi 18 septembre avec une jolie thématique sur le cinéma, ou plus précisément sur « l’espace au cinéma ». Les invités sont Bertrand Pleven, professeur à l’IUFM de Paris université Paris-IV, qui mène actuellement une thèse de géographie sur les territoires urbains dans le cinéma contemporain et les fictions audiovisuelles, mais aussi André Gardies, ancien professeur d’études cinématographiques et audiovisuelles à l’université Lyon 2, auteur d’un récent ouvrage, justement intitulé « L’Espace au cinéma » publié aux éditions Klincksieck.

Le 25 septembre, nouveau mercredi nouvelles ambiance. Le thème essentiel des « matériaux biosourcés » sera abordé avec Chen Haoru est architecte, fondateur de l’Atelier CHEN Haoru, professeur associé à la China Academy of Art de Hangzhou et Romain Anger, directeur scientifique d’amàco (un atelier de « matières à construire » de façon durable).

Les mercredis 18 et 25 septembre aux Halles du Faubourg, à retrouver sur le site de l’Ecole urbaine de Lyon.

« Château en prose », une nuit de concerts

C’est une fois de plus au Château d’Avauges que l’équipe de Prose a décidé de s’installer pour un format festival. Car ce n’est pas parce qu’on sera mi-septembre qu’on doit baisser les bras sur l’ambiance. Camping, concerts, mapping monumental sur la façade du château : vous pouvez ressortir vos serre-têtes à fleurs.

Et pour le son, la bonne idée a été de confier une partie de la prog aux organisateurs de concerts et tourneurs Mediatone. On pourra entendre les groupes de rap de l’excellent collectif lyonnais L’Animalerie, entre autres (OsTER LAPWAss (Beatmaker), Robse, Kalan Kalams, Edggar and Nedelko).

Le 14 septembre à partir de 18 heures jusqu’au bout de la nuit, au Château d’Avauges à Saint-Romain-de-Popey. Infos sur les réseaux sociaux.

Expo « Petites Ph(r)ases » par Cara Mia 

Ses dessins nous sont familiers car ils tapissent régulièrement les murs de la ville. Cara Mia est une illustratrice de talent qui compte à son actif des centaines d’affiches de concerts (dessins, photos) réalisées pour des salles lyonnaises : Kraspek Myzik, où son expo Ré-Habillez Moi ! est toujours visible, nous signale Guillaume Lebourgeois, ou encore pour le Marché Gare, l’Epicerie moderne… Qu’y a-t-il à voir chez cette artiste ? Des noirs et blancs frappants, des lignes nettes et des contrastes musicaux.

C’est la commission culturelle du Barreau de Lyon qui propose la chouette plongée dans ce travail très stylisé, ce qui donne une occasion d’aller au Palais de Justice sans un barda judiciaire trop lourd -a priori.

Par Cara Mia, en expo au Palais de Justice de Lyon (3è).

Vernissage le jeudi 12 septembre, au Palais de Justice (rue Servient, Lyon 3è).

Les Grands entretiens : Violette Leduc & Françoise Sagan – au Théâtre des Îlets

Les Grands entretiens : Violette Leduc & Françoise Sagan. DR

Ré-entendre ce qu’on appelle de « grands entretiens » en ce qu’ils débaroulent d’idées et de propos puissants, ça a de l’allure. D’autant plus quand il s’agit des mots des deux auteures indispensables, Violette Leduc et Françoise Sagan. Au Théâtre des Îlets, à Montluçon, le spectacle est porté par Célement Beauvoir, Olivier Bérhault et Fanny Zeller (artiste associée du théâtre).

Les interviews exhumées donnent à entendre des écrivaines qui parlent de leur art, de leur processus de création, d’angoisses et de combats. Une programmation spécialement datée pour les journées du matrimoine, le pendant de celles du patrimoine, histoire de regarder ailleurs si elles y sont.

Les 19 et 20 septembre au Théâtre des Îlets à Montluçon.

« Othello » mis en scène par Aurore Fattier – au Théâtre des Célestins

Soyez impatients à découvrir cette version érotique d’Othello, soit l’un des ressorts principaux de ce texte de Shakespeare. La jeune metteure en scène Aurore Fattier a voulu son Othello « free jazz », dit-elle :

« Ses personnages – masqués de noir et de blanc – glisseront d’un rôle à l’autre, nous entraîneront dans un vertige de théâtre dans le théâtre, à travers les époques et les lieux : de l’Europe à l’Amérique, en passant par une Afrique fantasmatique. »

Avec pareille feuille de route, Aurore Fattier rejoue l’ambiguité, ré-interroge le texte à l’aune de son sens de la modernité et de son intérêt pour l’emphase.

Du 21 au 27 septembre, au Théâtre des Célestins.

Festival « Messe de minuit » à l’Epicerie Moderne, Transbordeur et Periscope

Vous connaissiez peut-être les soirées « La Messe » organisées dans différentes salles de concerts de Lyon. Pas de surprise, ce sont les mêmes derrière ce nouveau festival : le groupe de rock lyonnais Last Train et sa boîte de production Cold Fame. Sans surprise aussi, ce festival sur trois jours et trois salles différentes sera dédié au rock. Rock psyché, rock indé, punk, garage rock… Dans une programmation crescendo côté férocité au fil des soirées.

L’un des intérêts, mais pas le seul, de cette programmation est le joli coup réalisé avec la venue de Fat White Family. Révélés en 2013, les Anglais ont depuis gardé une grosse cote. Leur talent, leur musique pop planante mais torturée et assez sombre, leurs origines modestes et leur goût pour la défonce sévère cochent toutes les cases du groupe de rock idéal. Et ils sont plutôt rares à Lyon.


Ils partageront la scène ce soir-là au Transbordeur avec Lysistrata ou The Psychotic Monks, bien plus speed côté rythme et qu’on vous conseille chaudement. Si vous avez le temps, allez voir les Anglais de Bad Nerves la veille, au Périscope, pour vous replonger 40 ans en arrière. C’est à la mode en ce moment.

Festival « La Messe de Minuit » le 19 septembre à l’Epicerie Moderne, le 20 septembre au Périscope, le 21 septembre au Transbordeur

Festival « Images migrantes » à la Guillotière

Photo de l’expo « Au delà des murs » d’Alberto Campi pour le Festival « Images migrantes »

L’immigration est affaire représentation. En la matière, le cinéma et plus largement toutes les images jouent un rôle fondamental dans les idées que l’on se fait de ceux et celles qui tentent de venir et de vivre ici.

Le Réseau Traces qui travaille depuis de longues années sur les mémoires et l’histoire des migrations dans la région Auvergne Rhône-Alpes s’associe donc au Théâtre de l’Elysée, ancré rue Basse-combalot à la Guillotière, le quartier le plus cosmopolite de Lyon pour ce festival « Images migrantes », qui propose des films de fiction, des documentaires et des expos photos.

Le documentaire « On vient pour la visite » relate la lutte des sans-papiers pour leur régularisation en 2009 tandis que l’expo photos « Au delà des murs » d’Alberto Campi du collectif We Report raconte les forteresses bâties aux frontières de l’Europe, comme dans la région d’Evros en Grèce où un mur a été érigé.

Des films qui parfois racontent à la première personne les parcours migratoires comme « Outside the Border Box ». À l’occasion d’« Images migrantes », le Réseau Traces et l’association Tillandsia ont également proposé à un groupe d’étudiants étrangers lyonnais et de mineurs non accompagnés résidant dans le squat Maurice Scève à La Croix-Rousse de réaliser un film collectif durant l’été 2019. Ils ont été accompagnés par le cinéaste Antoine Dubos ; le film sera projeté en avant-première.

Durant ces rencontres, il sera donc également question de l’accueil des migrants, notamment avec la projection du documentaire « Déplacer les montagnes » sur la situation des personnes en plein parcours du combattant dans le Briançonnais.

Du 25 au 29 septembre au Théâtre de l’Elysée.

 

« Party en exil » – aux Subsistances

Wael Alkak ©Anne Volery-Lazghab

Un difficile exercice que celui du lancement de saison pour une institution culturelle. Aux Subsistances, elle est d’autant plus particulière que ce haut lieu de la création accueille son nouveau directeur. Pour l’occasion, Stéphane Malfettes pose une marque dès le départ. Il a ainsi choisi de lancer avec force et engagement le premier volet du projet « Party en exil », une série d’invitations  faits à de multiples artistes que Les Subs ont conçues avec « l’Atelier des artistes en exil ». Les artistes (plasticiens, chorégraphes, danseurs, metteurs en scène) viennent du monde entier et ont récemment trouvé refuge en France.

En septembre, go pour un concert électro-châabi par le musicien syrien Wael Alkak, de quoi nous mettre en transe, sans déconner. On pourra voir aussi ce même soir le plasticien et performeur Yannos Majestikos, venu de Kinshasa en République Démocratique du Congo. Il accomplira sous la Verrière des Subs une forme scénique avec des hommes-téléviseurs. En transe, on vous a dit.

Le jeudi 26 septembre à 19 heures, aux Subsistances.

Black Atlantic Club & Opera Undergound invitent The Scorpios

Une invitation de luxe. Pour leur première date en France, The Scorpios (Sud Soudan-Londres/Afro 7) inaugurent la nouvelle et septième saison de « Black Atlantic Club », le projet de James Stewart, en collaboration avec l’Opéra Underground. Le collectif envoie un blues hypnotique qui trouvera écrin dans l’amphithéâtre de l’Opéra ; occasion de présenter un nouvel album très attendu.

Petit wikisavoir : la plupart des membres du groupe se sont rencontrés dans des mariages et des événements à caractère religieux. Leur version « concert » a été conçue en exil et s’inspire davantage de la tradition soudanaise de jazz et funk qui connut son heure de gloire dans le swinging Khartoum des années 60 et 70 – et dont l’un de ses représentants, The Scorpions, a eu une influence manifeste sur The Scorpios. Dansez maintenant.

Le 28 septembre, à l’Opéra de Lyon.

 


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Photo : Alizé Buisse

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