Chacun d’eux attend donc sagement le coup de fil d’Emmanuel Macron qui, lui seul, déterminera à lequel de ces deux candidats le parti LREM donnera l’investiture, ou a minima un soutien, pour faire campagne pour la présidence de la Métropole de Lyon.
A l’heure de la rentrée, Gérard Collomb comme David Kimelfeld n’ont pas failli à la tradition des visites conviant sur le terrain un petit troupeau de journalistes peu renouvelé, dans le but de comparer les bronzages et de faire le point sur les dossiers locaux.
Après la « rentrée politique » de Gérard Collomb de ce mardi 27 août, celle de David Kimelfeld, ce jeudi, proposait un programme chargé démarrant à 7h45 le matin, histoire de signifier qu’on ne rigole pas avec les dossiers métropolitains aussi cruciaux que variés : Cité de la Gastronomie à l’Hôtel Dieu, Biennale d’art contemporain dans l’ancienne usine Fagor Brandt, Tramway T6, petit tour dans la Vallée de la Chimie pour causer transition énergétique (jusqu’où va se nicher l’écologie).
D’abord, le second est passé chez le premier ce mardi, invité par le maire un peu à la dernière minute. Il y a eu des échanges étonnamment cordiaux, des poses en duo devant les objectifs. Ensuite, le premier est allé chez le second ce jeudi. Ambiance moins chaleureuse, limite soupe à la grimace pour le maire de Lyon, allant jusqu’à l’évitement devant les œuvres d’art contemporain en cours de montage à Fagor Brandt.
« Il a toujours été un peu cyclothymique, Gérard Collomb », nous glisse-t-on au déjeuner, comme une explication parmi d’autres.
Le cas de Lyon traité par Emmanuel Macron en septembre ?
Tout est scruté à la loupe par les entourages des deux élus autrefois liés ; le moindre échange de regard, le plus petit mot prononcé sur l’échéance électorale. Ce mercredi, Gérard Collomb a modifié l’intitulé de sa page Facebook : à côté de son nom, il a ajouté la mention « maire de Lyon ». Toutes les hypothèse sont tombées en pluie, mais en réalité, à la veille des élections, ce nom sur les réseaux publics est une obligation légale.
Il paraît inenvisageable que Gérard Collomb revienne sur sa déclaration de candidature pour la Métropole au profit de la seule Mairie, bien moins puissante.
Tout est sans cesse décortiqué alors que tous les scénarios sont possibles. En cette fin août, le maire de Lyon a choisi de jouer la carte de l’apaisement, afin que la rivalité ne devienne pas totalement grotesque (« cela n’était pas à la hauteur de ce que l’on fait pour Lyon », a-t-il dit mardi), ni trop favorable aux adversaires, à droite comme à gauche.
« Leurs histoires n’empêchent absolument pas les dossiers métropolitains et très locaux d’avancer : les services peuvent bosser, heureusement », a d’ailleurs assuré une élue.
Du côté de David Kimelfeld, ses proches confirment : il ira jusqu’au bout. Difficile de dire autre chose à ce stade. Une plateforme de consultation sera prochainement mise en ligne par une équipe de campagne « en cours de constitution », mais « déjà au travail », afin de recueillir les bonnes idées des citoyens et compter les soutiens par la même occasion.
La pression, pour l’actuel président de la Métropole qui ne bénéficie pas de la même notoriété que le maire, doit rester forte sur les instances nationales de LREM. Le Rhône est d’ailleurs le seul département dans lequel le mouvement présidentiel n’a pas désigné ses candidats aux élections locales.
« Lyon finira par venir sur la table », déclarait ce mardi David Kimelfeld, justifiant ce retard à l’allumage par la situation pour le moins folklorique à Paris, qui occupe en ce moment les esprits.
Lyon finira par être traitée par le Président de la République ; ou pas. Le statu quo jusqu’aux élections est lui aussi une hypothèse clairement évoquée. David Kimefeld a déclaré que ce n’était pas dérangeant, qu’ils pouvaient aussi « faire sans Paris ». Et bonne rentrée.
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