Cette étude a été menée par l’Inserm, le CNRS, l’Inra, l’université Grenoble-Alpes et Atmo Auvergne Rhône-Alpes. Les chercheurs s’étaient donnés pour objectif d’étudier les avantages sanitaires et économiques, ainsi que les inégalités sociales résultant de dix scénarios de réduction de l’exposition aux particules fines PM2,5.
Pour rappel, ces particules PM 2,5 générées par l’activité humaine (chauffage, transport, industrie, tabac) sont un vecteur important d’intoxication par les voies respiratoires, puisqu’elles peuvent s’infiltrer dans les poumons et jusque dans les alvéoles.
Entre 2015 et 2017, soit la période étudiée, les Lyonnais étaient en moyenne exposés à 15,3 µg/m³ de particules fines par an. Sur Lyon, cette exposition a causé 531 décès prématurés et 65 cas de cancers du poumon.
D’autres chiffres plus important circulent sur Internet et diffèrent de ceux présentés ici par les scientifiques. Rien d’anormal, puisque pour cette étude de cas, les chercheurs se sont uniquement focalisés sur une pollution atmosphérique spécifique.
L’étude démontre qu’une réduction importante, pour atteindre la valeur limite annuelle recommandée par l’OMS de 10 µg/m³, réduirait de moitié le taux de mortalité dû à ces particules. Selon ces scientifiques, une diminution de l’exposition aux PM2,5 d’environ 3 µg/m³ devrait réduire d’un tiers la mortalité causée par les PM2,5.
Les coûts engendrés par la pollution aux particules fines
A Lyon, les coûts annuels générés par cette pollution s’élèvent à 1,872 milliard d’euros.
Cette estimation prend en compte les coûts liés aux décès et aux cancers, mais aussi les traitements, les frais liés aux deuil et aux suivis psychologiques. Pour un Lyonnais, cela représente en moyenne 1304 euros par an.
Les chercheurs font également un parallèle avec le tabagisme. D’après eux, si l’on applique les recommandations de l’OMS à ce sujet, cela entraînerait une diminution de 6,4% du taux de mortalité et une économie de 1,14 milliard d’euros.
Un changement global nécessaire pour réduire les inégalités sociales en matière de pollution
Ces équipes scientifiques rappellent et s’appuient sur une autre étude publiée en 2008 qui expose que les zones urbaines défavorisées sont plus susceptibles d’être exposées à un niveau plus élevé de PM 2,5 que les centres villes.
Selon eux, peu d’études se sont penchées sur l’impact des politiques de réduction de la pollution sur les inégalités sociales. Ils ont également testé l’évolution des inégalités sociales en matière d’exposition à la pollution, en fonction de différents scénarios.
Ainsi, en terme de justice environnementale, pour légèrement réduire ces inégalités, les scientifiques soulignent qu’il faut opter pour le scénario nécessitant le maximum d’efforts et arriver au taux préconisé par l’OMS, soit 10 µg/m³ par an.
Ils constatent également que les objectifs européens de 2020 exigeant une diminution de 15% du taux actuel d’exposition pourrait aussi réduire ces injustices.
Pour ces scientifiques, il ne suffit pas uniquement de se focaliser sur quelques « points chauds », mais d’opter pour un changement global qui concerne « l’ensemble de l’agglomération ».
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