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« Gilets jaunes » à Lyon : un reporter de Rue89Lyon reçoit un coup de matraque

Un de nos reporters qui couvrait en direct la manif nationale des « gilets jaunes » a reçu un coup de matraque sur son téléphone. Une violence policière de plus contre un journaliste.

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Capture d'écran du reporter de Rue89Lyon matraqué lors de la manif nationale des "gilets jaunes" à Lyon le 11 mai.

Pour la première fois, une manifestation nationale des « gilets jaune » se déroulait à Lyon. Nous avions décidé, pour la première fois également, de couvrir en direct cet événement.

Nicolas Mayart était un de nos reporters dédiés au suivi, sur le terrain.

Peu après 18h, alors qu’il était en train de filmer une interpellation sur les quais du Rhône, au niveau du pont Gallieni, Nicolas a reçu un coup de matraque donné sur son appareil photo.

La scène, jusqu’au coup de matraque, est à regarder ci-dessous. On voit qu’il s’agit d’un major, étant donné les grades sur son casque et son plastron.




Nous publions également une vidéo Snapchat d’un « gilet jaune » qui filmait lui-aussi l’interpellation. Ce dernier dit avoir pris un coup de matraque sur le poignet par le même policier qui s’en est pris ensuite au journaliste de Rue89Lyon.

Sur la vidéo ci-dessous, on ne voit pas le coup de matraque que mais un objet, en l’occurrence le téléphone de notre reporter, tomber.

On voit également que notre reporter se baisse pour ramasser l’appareil et que le policier tente de l’empêcher en esquissant un début de coup de pied à l’encontre de l’appareil.



Un casque avec la mention « presse »

Nicolas Mayart est étudiant à l’IUT de journalisme de Lannion. Il ne peut pas encore demander sa carte de presse pas plus que son brassard « presse ». Ce qui ne l’empêche pas d’être journaliste, d’avoir couvert de nombreuses manifestations des « gilets jaunes », à Nantes notamment, et d’avoir été en capacité de couvrir celle de Lyon en ce samedi 11 mai à Lyon, équipé.

A chaque manifestation où des violences sont attendues, comme ce samedi, il revêt du matériel de protection dont un casque avec la mention « presse » inscrite dessus.

Il était donc identifiable comme journaliste. Comme on le voit sur la photo prise quelques minutes après avoir reçu le coup de matraque par le major de police.

Notre reporter Nicolas Mayart avec son équipement de manifestations « gilets jaunes », quelques minutes après avoir reçu un coup de matraque.

« Ça commence à suffire les journalistes »

C’est une violence policière de plus contre un journaliste dans l’exercice de sa fonction, comme nous le dénoncions dans cette tribune.

Les reporters de France 3 Région étaient quant à eux entourés de deux gardes du corps. Ces derniers faisant rempart avec les manifestants mais aussi et davantage encore, selon l’un d’eux, avec la police.

Le téléphone du journaliste de Rue89Lyon est recouvert d’une coque solide. L’écran a été toutefois étoilé. Le 15 décembre dernier, un autre journaliste de la rédaction, Laurent Burlet, avait reçu à la cuisse un tir de lanceur de balle de défense (LBD) pendant son reportage place Bellecour.

Libération a également témoigné de ce coup de matraque donné à notre reporter. Le quotidien en ligne évoque par ailleurs dans cet article le heurt de son propre journaliste photographe avec un agent de police :

« «Recule, recule ou je te matraque», lui a intimé un membre du groupement de sécurité publique, alors qu’il se trouvait lors d’une charge entre la ligne des uniformes et la tête du cortège. Ce, malgré ses cris et le fait qu’il porte en brassard, visible, sa carte de presse. »

Réponse du policier : « Ça commence à suffire les journalistes ».

[Article mis à jour avec la vidéo tournée par Nicolas Mayart et la vidéo d’un « gilet jaune ». Nous avons ajouté une précision sur le grade du policier qui met le coup de matraque]


#Gilets jaunes

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