Parmi tout ça, on vous propose de découvrir ce spectacle signé par la Compagnie Le Fanal, que nous avions vu lors de sa création.
En choisissant d’exhumer cette pièce radiophonique de Max Frisch, la Compagnie Le Fanal plonge avec un enthousiasme communicatif dans un texte drôle, grinçant et questionnant.
C’est bien une allégorie de l’installation du régime nazi que l’auteur autrichien déploie, imaginant le récit d’un fait divers prenant ancrage dans la ville imaginaire de Sotteville.
Un duo de malfrats parasites et férocement malins se font intrus, ils sont des incendiaires qui s’installent et se cachent dans la maison d’un couple bourgeois -Mr et Mme Bonhomme. Théophile et Babette se laissent dévorer par les criminels qui mettent sous leurs nez abrutis les bidons d’essence et tout le nécessaire à leur processus. Le couple va d’attitudes minables en réactions absurdes.
Pierre Desmaret a choisi un système scénique ingénieux qui figure les rapports de domination au sein de l’ensemble des personnages, tout en donnant physiquement à cette pièce sa dimension radiophonique, via des panneaux et des écrans.
Le plateau tournant est poussé à bout de bras par la bonne de la maison (jouée par l’excellente Pauline Drach), tandis que les incendiaires, Joe Goulot et Alphonse-Marie Durassier (joués par Ivan Gouillon et Luc Chambon, ultra performants, se nourrissant l’un l’autre de leur gouaille), prennent leurs aises dans le grenier.
Le couple Desmaret figure le couple Bonhomme et s’embrouille crescendo pour quelques passages vaudevillesques de haute volée.
Les 10 et 11 mai au théâtre de l’Elysée.
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