Fini les 90 km/h… Dans quelques jours, les Lyonnais devront lever le pied sur le boulevard périphérique. La vitesse maximale passera à 70 km/h. Cette réduction de la vitesse maximale s’appliquera à tout le boulevard Laurent Bonnevay, au périphérique nord ainsi que sur les 25 km de l’A6/A7 qui séparent la porte de Valvert de Saint-Fons.
La Métropole de Lyon, propriétaire de ces axes routiers, vante une amélioration de la qualité de l’air induite par cette mesure. Des effets qui sont à relativiser, comme nous l’avons vu dans un précédent article.
La communication de la collectivité met également une amélioration de la fluidité du trafic routier et une « baisse de la gravité des accidents ». Qu’en est-il ?
« Les Lyonnais vont au mieux gagner du temps, au pire en perdre très peu »
S’il n’existe pas de projection pour prévoir l’impact réel de la mesure sur la circulation, d’autres grandes agglomérations ont pris la décision de réduire la vitesse maximale sur leurs périphériques.
C’est notamment le cas de Paris. Depuis janvier 2014, les Franciliens doivent rouler à 70 km/h (contre 90 km/h auparavant).
Nous avons interrogé Gaspard Michardière, directeur régional de l’association Prévention routière. Selon lui, cette mesure est très efficace dans les autres villes où elle a été mise en place :
« Que ce soit à Lyon ou à Paris les conducteurs ont des comportements similaires. Pour la capitale, on observe une vitesse effective de 38 km/h contre 33 km/h avant cette mesure. Le trafic routier est donc plus fluide et la vitesse des automobilistes a augmenté de 15%. »
Dans une FAQ publiée sur son site, la Métropole de Lyon affirme :
« En moyenne, les automobilistes vont perdre 2 minutes sur leur temps de trajet. »
Un effet négatif que nuance Gaspard Michardière :
« La vitesse maximale n’est pas un facteur important dans le calcul du temps de trajet. On étudie davantage la fluidité de la circulation et la vitesse effective. Dans le cas de cette mesure les Lyonnais vont au mieux gagner du temps, au pire en perdre très peu. »
Pour l’association de prévention routière, le passage à 70 km/h limiterait également les phases d’accélération/ décélération. La circulation serait ainsi plus fluide, moins bruyante et plus respectueuse de l’environnement car respectant les principes de l’écoconduite.
Le Périph’ à 70 km/h : « une mesure en faveur des conducteurs vulnérables »
Au-delà de ces effets potentiels sur la fluidité du trafic, le passage à 70 km/h du périph’ lyonnais permettrait de réduire le les accidents. Gaspard Michardière explique :
» À l’échelle mondiale, sur tous les types de voiries, on part du principe qu’une baisse de 1% de la vitesse maximale permettrait de réduire du même taux le nombre d’accidents mortels. Dans le cas lyonnais, la vitesse maximale diminue de 20%. »
L’impact sur la sécurité routière serait encore plus grand pour les conducteurs dits « vulnérables ». Jeunes conducteurs, deux roues motorisés, etc profiteraient davantage du passage à 70 km/h, selon le directeur de l’association Prévention routière Auvergne-Rhône-Alpes :
» La vitesse maximale étant réduite, l’insertion sur les voies est facilitée pour ce type de véhicules. Les dépassements par motos et les scooters sont également moins dangereux. »
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