D’Oran à Lyon, le raï entre deux rives – à l’Opéra de Lyon
Il s’agit bien d’un concert à l’Opéra. Mais avant de s’installer pour la musique, une conférence vous permettra de plonger dans cet univers mouvant et populaire qu’englobe la musique raï, en Algérie et au-delà, depuis les années 1970. Elle s’inscrit dans un un cycle de conférences intitulé “les musiques portuaires” -voyageuses, nécessairement.
Il est mené à l’Opéra avec le CMTRA, organisme culturel activiste de longue date, qui fait un travail d’archives mais aussi de programmation musicale indispensables, relatifs aux multiples cultures du territoire régional.
Ensuite, il s’agira de laisser place à la performance musicale attendue de Sofiane Saïdi et du collectif Mazalda. Debout la salle.
Le 1er février à l’Opéra de Lyon.
Wintower is coming – au Ninkasi, à la Commune, à Transbordeur
L’excellent festival Woodstower revêt ses habits d’hiver et propose son édition réchauffante au début de ce mois de février. On ne se retrouvera donc pas au bord du lac de Miribel mais dans des endroits où le chauffage fonctionne.
Les bien nommés Inüit (ils viennent de Nantes) seront à retrouver au Ninkasi Kao le vendredi, pour démarrer l’événement avec de la pop française ultra soignée. Le samedi c’est pléthore de sons, électros mais rap également -et on va porter votre attention sur l’hypnotique musique de Léonie Pernet que l’on aime particulièrement. Ci-après, un son du culte Pantha Du Prince.
Et dimanche, en toute quiétude, il y a brunch musical, dîtes donc.
Les 1er, 2 et 3 février – programmation complète par ici.
Attends, attends, attends… (pour mon père) – aux Subsistances
Le “Moi de la danse” aux Subsistances est à chaque édition l’occasion de découvrir des formes inédites, conçues par des chorégraphes fidèles à leur propos. Pour la réalisation du solo “Attends, attends, attends… (pour mon père)”, Jan Fabre s’est inspiré de la vie de Cédric Charron, un danseur avec lequel il collabore intensivement depuis 2000. Un dialogue intérieur mais aussi une missive envoyée au père qui a mis au jour et qui s’en va maintenant vers la mort.
Le 3 février aux Subsistances (Lyon 1er).
Parades nuptiales en Turakie – au théâtre de la Renaissance
Qui n’a pas encore visité la Turakie doit s’y arrêter cet hiver, sous peine de mourir de froid. La compagnie de Michel Laubu s’intéresse dans un spectacle conçu en diptyque à l’amour, rien de moins. C’est ce qu’on appelle du théâtre d’objet, envisagé avec une telle virtuosité que rien ne permet de distinguer l’être de la chose.
Du 5 au 9 février au théâtre de la Renaissance.
Le Rosaire des voluptés épineuses – au théâtre des Célestins
Stanislas Rodanski (né en 1927 et décédé en 1981) est un poète lyonnais qui a passé la moitié de son existence en hôpital psychiatrique. Y a-t-il de la poésie aux confins de la folie ; y a-t-il de la folie dans l’inspiration poétique ? Pour nous apporter le texte de cet auteur (trop) peu connu, Georges Lavaudant a choisi de nimber les comédiens d’un bleu surnaturel, lumineux et ultra cinématographique.
Du 6 au 13 février, au théâtre des Célestins.
Atelier-lecture : Sorcières (d’après le livre de Mona Chollet) – à l’ENS de Lyon
Proposé par les Salopettes (association féministe de l’École normale supérieure de Lyon), cet atelier plongera dans l’excellent ouvrage de Mona Chollet, paru en 2018 et justement intitulé « Sorcières. La puissance invaincue des femmes ». Si vous ne l’avez pas eu en cadeau à Noël, filez écouter des passages de ce livre qui replonge dans la figure mystérieuse de la sorcière. Présentation succincte qui annonce la couleur :
« Davantage encore que leurs aînées des années 1970, les féministes actuelles semblent hantées par cette figure. La sorcière est à la fois la victime absolue, celle pour qui on réclame justice, et la rebelle obstinée, insaisissable. »
Le 7 février à l’ENS de Lyon.
“2 FOIS TOI” – au Théâtre Nouvelle Génération
Il y a des dispositifs qui ont l’avantage d’être -quasiment- instantanément bouleversants. La bobine du temps qui passe est déroulée ici par des duos inattendus. Chaque binôme enfant/adulte fonctionne sur un échange de l’intime et, comme le titre de ce spectacle l’indique, 2 FOIS TOI, il repose sur le rapport à l’autre mais aussi et peut-être avant tout à soi, construit autour de textes rédigés par différents auteurs que le metteur en scène Jean-Paul Delore a croisés.
Jeudi 7 et samedi 9 février au TNG (Lyon 9e).
SCH – au Transbordeur
Les mots qui claquent et les 3 millions d’abonnés sur les réseaux sociaux font de SCH un des mectons solides de la scène rap française actuelle. A côté d’une (presque habituelle) esthétique mafia-compatible ou encore bien vé-ner, un peu de vocodeur mais pas trop, le Marseillais de 25 ans parle de “ces pères et ces mères insolvables” et poursuit ce chemin emprunté très jeune.
Le 8 février au Transbordeur.
La Jungle, Noyades et Tomaga – au Périscope
Musique concrète, industrielle, noise et rock acharné au rendez-vous d’une seule soirée. Avec trois formations, La Jungle, Noyades et Tomaga, le Marché Gare qui délocalise sa programmation le temps des travaux de sa salle, propose un voyage expérimental complètement européen puisque toutes trois arrivent respectivement de Belgique, de France et d’Angleterre.
Le 8 février au Periscope.
Kælan Mikla – au Sonic
Le froid du Grand Nord dans les nappes longues de la cold wave puis, très vite, la chaleur d’une voix qui va chercher dans de douloureuses émotions. Le groupe islandais fait une halte à Lyon dans le cadre de sa tournée européenne aux côtés de Some Ember.
Le 10 février au Sonic.
AZF all day long – au Sucre
Rien qu’à l’idée de cette performance qui doit s’étendre sur 5 heures, on trépigne d’impatience et on flanche de fatigue. AZF est une artiste dont la radicalité prend aux tripes, du genre contagieuse. C’est une ambassadrice de la techno underground française à qui on peut faire honneur à chacun de ses passages à Lyon. Gratuit sur place avant 18 heures (dans la limite des places disponibles), puis payant.
Le 10 février au Sucre.
Pale Lips – au Trokson
Ouh la la. Un vrai girls band qui a bien digéré tout le “surfing” des kékés des sixties, avec un univers plus post-punk que gominé toutefois. On rigole sévère par ici, on se prend à peine au sérieux et, pour autant, ça envoie. On recommande chaudement.
Le 12 février au Trokson.
Furvent – au théâtre de la Renaissance
Créer un spectacle à partir du roman La Horde du Contrevent (par le lyonnais Alain Damasio), sur le papier, ça nous réjouit totalement. Dans les faits, il n’y a qu’à tendre l’oreille, le Grand Sbam va “apprivoiser le vent, sans instrument à vent”. C’est Antoine Arnera qui a lancé le défi aux instrumentistes. C’est un spectacle programmé par le théâtre de la Croix-Rousse mais qui aura lieu à Oullins (au théâtre de la Renaissance).
Le 12 février au théâtre de la Renaissance.
Life is a bathroom and I am a boat – à la Comédie Odéon
Mais quel bonimenteur, cet Igor de la Cuesta. Quoi qu’il soit assez convaincant, dans son récit halluciné et rocambolesque d’une partie de l’histoire contemporaine, où il croise Oum Kalsoum, Marilyn Monroe. Il fumera aussi le cigare avec Churchill, au cours de ce tour de chant mené tambour battant par un crooner brillant et bourré d’autodérision.
Du 12 au 16 février à la Comédie Odéon.
Soirée vins fous & coeurs légers – aux Halles de la Martinière
Il y en a qui parviennent à dire sans nous convaincre que, oui, « le vin, c’est pas pareil, c’est de la culture« . Alors même que l’on a tendance à défendre férocement une certaine idée de la façon dont il se partage (c’est à dire absolument comme vous en avez envie) et surtout une idée de la façon dont il se produit. Idée que l’on a en commun avec un petit paquet de monde dans cette ville qu’est Lyon, et notamment le flash-sommelier des Halles de la Martinière. Quitte à jouer aux amoureux transis juste pour la Saint-Valentin, autant le faire par ici. A priori c’est une soirée aussi ouverte aux bandes de potes ou aux solitaires, qui pourront tous entendre la musique jouée live de Perrine Missemer (violon) et de Mathieu Grégoire (piano).
Le 14 février aux Halles de la Martinière (Lyon 1er).
Génération 40 – Les jeunes dans la guerre – au CHRD
L’expo du Centre d’histoire, de la résistance et de la déportation qui a démarré en novembre fait le portrait des « J3 », des adolescents ou jeunes adultes qui ont vécu leur jeunesse sous l’Occupation. Ils ont bien souvent inspiré auteurs et cinéastes, sur la question de savoir s’il est possible d’avoir 20 ans et d’être dans l’espoir du futur, en période de guerre. Une fois encore, le CHRD donne à voir cette période de l’histoire sous un angle pertinent et toujours en résonance, d’une certaine façon, avec notre “aujourd’hui”.
Visite familiale commentée le 16 février. Une autre visite adaptée aux enfants accompagnés à partir de 8 ans est dédiée à l’expo permanente “Lyon dans la guerre (1939-1945), le quotidien” : le dimanche 24 février.
Stage de breakdance avec les Pokemon Crew – à Bizarre!
Va donc faire quelques pas et mouvements au lieu de traîner dans le salon ou nulle part pendant les vacances. Et pas avec n’importe qui, puisque c’est Bboy Gordospin, un membre du Pokemon Crew, qui mène la danse. Le collectif super-local a un temps squatté le parvis de l’Opéra et l’a rendu célèbre à Lyon en bougeant dessus par tous les temps, mais surtout en devenant champions du monde (à deux reprises) de breakdance. Pouyah. Il propose un stage de danse qu’il faudra suivre sur 5 séances.
Cela se passe à Bizarre!, salle de concert à l’excellente programmation, nichée à Vénissieux et qui gagne à être visitée au moins une fois par ceux qui ne la connaissent pas encore.
Du 18 au 22 février à Bizarre! (Vénissieux).
Je ne suis pas un singe – à l’Institut Lumière
C’est un documentaire qui réveille. Olivier Dacourt et Marc Savourel ont interrogé de nombreux joueurs noirs, en activité ou désormais retirés, sur la question du racisme dans le football. Les cris de singe émanant des tribunes de supporters lorsqu’un joueur à la peau noire entre sur le terrain, doivent-ils être acceptés comme faisant partie du décorum et du foklore ?
Avec ce film-manifeste intitulé « Je ne pas un singe » les réalisateurs lancent un appel clair et donnent une réponse tellement évidente : non, ce n’est pas acceptable. Patrick Vieira, Samuel Umtiti, Jospeh-Antoine Bell font partie des joueurs qui prennent la parole. Le film est projeté dans le cadre d’un festival toujours très justement programmé par l’Institut Lumière, « Sport, littérature et cinéma » (du 27 février au 2 mars).
Le jeudi 28 février à 15h à l’Institut Lumière (Lyon 8è).
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