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À Vaulx-en-Velin, l’école « dernier refuge avant la rue »

L’équipe de Konbini news a passé une soirée auprès des enseignants et parents d’élèves qui réquisitionnent le groupe scolaire Henri Wallon de Vaulx-en-Velin pour accueillir les familles à la rue, faute de places en hébergement d’urgence mises à disposition par la préfecture.

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À Vaulx-en-Velin, l’école « dernier refuge avant la rue »

Posté hier sur le Twitter de Konbini news, un mini reportage d’Hugo Clément et Clément Brelet retrace une soirée passée au sein du groupe scolaire de Vaulx-en-Velin Henri Wallon, aux côtés d’un collectif d’enseignants et de parents d’élèves qui occupent l’école pour héberger les familles à la rue.

Selon le décompte du collectif « Jamais sans toit », au moins 47 enfants sont à la rue et scolarisés dans plusieurs établissements vaudais (écoles Croizat, Grandclément, Langevin, Makarenko et Wallon; collèges Barbusse et Césaire; lycées des Canuts et Doisneau).

Des occupations ont eu lieu en décembre et reprennent depuis la rentrée de janvier. Pour le moment, seule l’école Henri Wallon est de nouveau occupée.

Cette soirée-là, cinq familles et une dizaine d’enfants étaient mis à l’abri. Des occupations qui ne sont pas nouvelles dans l’agglomération lyonnaise, souvent racontées par Rue89Lyon.

Après les cours, les salles de classe sont donc transformées en dortoirs et la salle de sieste des maternelles réservée à une famille avec un bébé de dix mois.

Les parents d’élèves et enseignants agissent, se substituant à l’Etat, ne pouvant fermer les yeux sur ces situations, comme l’explique une enseignante de CE1 :

« Pour nous il était difficile de dire au revoir, le soir, à nos élèves, de leur dire « Bonne soirée et à demain » comme on le dit aux autres au portail et de se dire : « On sait qu’ils sont dehors. »

« Ces derniers jours, des familles et des situations étaient plus prioritaires et plus vulnérables »

Dans un communiqué publié sur Twitter par un élu de sa majorité, la maire de Vaulx-en-Velin, Hélène Geoffroy, dénonce ces occupations illégales, rappelle que l’hébergement des demandeurs d’asile est une compétence de l’Etat et qu’elle œuvre « pour obtenir une véritable solidarité métropolitaine en matière d’asile ».

Konbini a interrogé le secrétaire général adjoint de la préfecture du Rhône, Clément Vivès. Ce sous-préfet explique que les places en hébergement d’urgence manquent, annonçant l’ouverture de plus de 200 places dans les trois semaines qui viennent.

Dans son interview, le journaliste Hugo Clément demande également la raison pour laquelle ces familles ne sont pas prioritaires au regard des critères de l’Etat. Ce à quoi le sous-préfet répond :

« Ces derniers jours ce que je peux vous dire, c’est que des familles et des situations étaient plus prioritaires et plus vulnérables. »

Si le sous-préfet du Rhône insiste sur les moyens mis en œuvre pour héberger les familles sans-abri, la vidéo se termine sur un long silence lorsque Hugo Clément le questionne sur le caractère légal de ce manquement de l’Etat.

>Le reportage de Konbini news ci-après :


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Photo : Guillaume Bernard/Rue89Lyon

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