Un appel à bloquer la France lancé le 10 octobre, une pétition contre la hausse du prix des carburants le 12 octobre signée par plus de 850 000 personnes ou encore une vidéo vue plus de 5,4 millions de fois (à l’heure où nous mettons en ligne cet article), le mouvement lancé par des « automobilistes en colère » fait le buzz.
La mobilisation des « gilets jaunes », sans leader et sans encadrement syndical ou politique, reste difficile à appréhender. Mais sans structure partisane ou syndicale, ce mouvement n’est pas sans organisation.
Le site présenté comme « officiel » blocage17novembre.com est censé recenser toutes les actions « gilets jaunes ». Deux cartes sont en ligne.
La première carte affiche les actions du samedi 17 novembre. Une liste de départements reprend des échanges Facebook pour compléter cette carte.
Pour la région de Lyon, c’est l’événement Facebook « Blocage National Contre la Hausse de Carburant Rhône Lyon » qui est présenté comme la référence. Plus de 18 500 comptes suivent cette page dont plus de 4 500 « participants ». En règle générale, les actions de blocage ne sont pas annoncées. Seuls des lieux de rendez-vous, souvent des parkings de supermarchés, sont indiqués entre 7h et 8h du matin.
- Villefranche-sur-Saône
- Civrieux d’Azergues
- Grézieux-la-Varenne
- Givors
- Vienne
- Saint-Priest
- Aéroport Lyon Saint-Exupéry
- Bourgoin-Jallieu
- Morestel
- Tignieu – Jameyzieu
A cette liste, il faut ajouter l’événement « Blocage Bellecour contre la hausse des taxes ». Une action annoncée de 8h à 20h. Dans l’ « à propos », il est dit que le mouvement est totalement « APOLITIQUE ET PACIFISTE » (sic).
« Pour éviter du moins limiter l’intervention de casseur, nous resteront sur la place Bellecour.
Ce qui m’en vient à « Qu’est-ce qu’on va faire durant toute une journée sur la place Bellecour? »
Pour montrer notre force et notre union tout en passant une bonne journée. Un pique nique géant me semble une occasion approprié ».
La seconde carte intitulée « carte officielle – blocage stratégique » est dans l’onglet « blocage de la semaine » puisque certains initiateurs veulent faire durer le mouvement.
Pour la région de Lyon, deux sites sont pointés : la raffinerie de Feyzin et l’aéroport Saint-Exupéry. Sans plus de précisions sur les modalités prévues de blocage.
Les « gilets jaunes », un mouvement apolitique ?
Outre la lutte contre la « hausse des prix du carburant », ce qui semble définir ce mouvement est l’« apolitisme » qui est revendiqué à longueur de posts Facebook.
Sur certains aspects, cette mobilisation rappelle le mouvement des « bonnets rouges », qui avait fait plier François Hollande sur l’écotaxe, en 2013.
A Lyon, les mouvements d’extrême droite, comme le Bastion social, appellent à être présents dans la rue.
Mais, inversement, l’événement « Blocage National Contre la Hausse de Carburant Rhône Lyon » qui est devenu le lien de recensement des actions a été créé par le profil Facebook « NPA Rive-de-Gier », du nom du parti politique d’extrême gauche.
D’où cette mise au point sur l’événement :
« Nous tenons également à insister fortement sur le fait que l’événement est APOLITIQUE !!! Bien que l’événement a été créé initialement par un membre ( ou non ? ) du NPA Rive-de-gier, la gestion est maintenant tenue par des personnes ne faisant parties d’aucun groupe politique. Nous n’adhérons aucunement à la reprise du mouvement par différents partis politiques ni aux différentes vidéos Youtube publiées par des personnes extrémistes dans leurs propos ».
Une seule manif déclarée
Une seule manifestation à été déclaraée dans le Rhône, à Givors, pour dire « stop ? aux taxes aux impôts et autres que l’on subit ».
D’où ce rappel à la loi effectué ce jeudi de la préfecture du Rhône par voie de communiqué de presse :
« Les organisateurs d’une manifestation de voie publique ont l’obligation légale de déclarer cette dernière au plus tard 3 jours avant l’événement ».
Suivant la consigne nationale, la préfecture prévient les participants :
« Il est rappelé que les organisateurs et les participants des diverses manifestations pourraient voir leurs responsabilités civile et pénale engagées en cas d’accident, de troubles graves à l’ordre public ou de toute action qui mettrait en péril la sécurité des personnes et des biens, y compris celle des manifestants eux-mêmes ».
Mais les forces de l’ordre n’interviendront qu’en cas de « blocage entraînant de graves perturbations ».
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