Une défaite pour Laurent Wauquiez et les autres partisans de cet équipement, dont le maire de Saint-Étienne, qui dénoncent une « méthode indigne et un double discours du gouvernement ».
Le feuilleton de l’A45 vient officiellement de prendre fin. La ministre des Transports Elisabeth Borne l’a annoncé dans l’édition du Progrès datée du 18 octobre :
«Si ce projet était simple et consensuel, l’autoroute A45 serait réalisée depuis longtemps. On ne peut pas ignorer le prélèvement de terres agricoles, l’impact environnemental, l’absence du grand contournement de Lyon sur lequel l’A45 doit déboucher. »
La ministre a recommandé de « travailler plutôt sur des solutions alternatives routières et ferroviaires à l’A45″. Elle a rappelé toutefois que l’Etat « investira 400 M€ comme il s’y était engagé pour améliorer la relation entre Saint-Etienne et Lyon que ce soit par la route ou par le rail », lit-on dans Le Progrès.
La droite en colère, la gauche en extase
Les acteurs économiques et politiques n’ont pas tardé à réagir. Très en colère, la Région, le Département et la Métropole de Lyon ont co-signé un communiqué, déplorant l’abandon du projet.
« Ce gouvernement rompt la parole donnée en méprisant nos territoires. De son bureau parisien, Elisabeth Borne sacrifie un projet vital sans même se déplacer sur le terrain. »
Même son de cloche du côté de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Lyon qui brandit l’argument de « l’enfer des embouteillages » et fustige « une erreur historique » :
« Les acteurs économiques, à l’unisson avec les élus politiques, demandent solennellement au gouvernement de ne pas commettre une erreur historique par le mépris des réalités de la vie quotidienne des chefs d’entreprise et des citoyens ».
Quelques lignes politiques plus loin, l’heure est à la célébration. Chez les Verts et les socialistes, on se félicite de l’abandon du projet, qualifié hier de « non-sens économique, doublé d’une catastrophe écologique » par le groupe Socialiste & Démocrate de la région Auvergne-Rhône-Alpes dans un communiqué.
La gauche régionale ne nie toutefois pas les problèmes de mobilité entre Saint-Etienne et Lyon et envisage des solutions alternatives à l’A45 : améliorer l’autoroute existante, la liaison TER, créer un RER avec un cadencement toutes les 15 minutes.
Rue89Lyon est menacé ! Enquêter sur l’extrême droite, mettre notre nez dans les affaires de patrons peu scrupuleux, être une vigie des pouvoirs politiques… Depuis 14 ans, nous assurons toutes ces missions d’utilité publique pour la vie locale. Mais nos finances sont fragiles. Nous avons besoin de 30 000 euros au 16 avril pour continuer d’être ce contre-pouvoir local l’année prochaine.
En 2025, nous faisons face à trois menaces :
- Un procès-bâillon : nous allons passer au tribunal face à Jean-Michel Aulas, ex-patron de l’OL qui nous attaque en diffamation.
- Des réseaux sociaux hostiles : Facebook, X, mais aussi Google, ces plateformes invisibilisent de plus en plus les médias indépendants en ligne.
- La montée de l’extrême droite : notre travail d’enquête sur le sujet nous expose et demande des moyens. Face à Vincent Bolloré ou Pierre-Edouard Stérin qui rachètent des médias pour pousser leur idéologie mortifère, notre média indépendant est un espace de résistance.
Pour toutes ces raisons, nous avons besoin de votre soutien : abonnez-vous ou faites un don à Rue89Lyon !
Chargement des commentaires…