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Incidents contre le CSKA Moscou : l’OL évite la suspension totale de coupes européennes

L’Olympique Lyonnais était sous le coup d’une enquête de la commission de discipline de l’UEFA. Des incidents et des comportements racistes avaient été constatés lors du match contre le CSKA Moscou le 15 mars dernier. Menacée d’une suspension de toutes compétitions européennes, l’OL s’en sort bien avec un simple match à huis clos.

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Incidents avant le match entre l'OL et le CSKA Moscou. Capture youtube

En cette fin de mois d’août, la publicité de l’OL s’affiche ça et là sur les panneaux publicitaires dans l’agglomération de Lyon. Elle propose le traditionnel pack de trois places pour les matchs à domicile de la phase de poules de Ligue des Champions. Cette saison, pour les supporters de l’OL il ne s’agira peut-être que d’un pack de deux.

Ce samedi 25 août, l’UEFA (instance européenne du football) a enfin annoncé la sanction qui planait sur le club lyonnais depuis mars dernier. Attendue depuis près de six mois et encore repoussée en juillet dernier, elle est assez clémente.

Une suspension totale planait toujours au-dessus de la tête de l’OL

L’UEFA a donc décidé de sanctionner l’OL de deux matchs européens à huis clos dont un avec sursis. Pour l’heure, le premier match de Ligue des Champions au Groupama Stadium devrait donc se jouer dans un stade vide. Rien n’est encore définitif puisque le club a aussitôt indiqué qu’il allait faire appel de la sanction.

Même si personne craignait véritablement le scénario catastrophe, une menace planait toujours au-dessus de la tête du club. Depuis un peu plus d’un an, l’OL est en effet sous le coup d’une suspension de deux ans avec sursis de toutes compétitions européennes.

Cette décision de l’UEFA faisait suite aux graves affrontements qui se sont déroulés à l’intérieur du Groupama Stadium en avril 2017 lors du match de Ligue Europa contre le club turc de Besikstas. Ils avaient impliqué notamment des ultras turcs, réputés d’extrême gauche, et des supporters du virage sud lyonnais, connu pour abriter des éléments d’extrême droite radicale.

En cas de « récidive identique » l’OL risquait donc gros. Surtout que quelques jours après ce match contre Besisktas, des incidents avaient aussi émaillé la rencontre contre l’Ajax d’Amsterdam, toujours en Ligue Europa. Le sursis n’avait pas été levé.

Comportement raciste dans le stade, tabassage d’un policier à l’extérieur

L’UEFA n’a donc pas considéré que les incidents lors de la rencontre contre le club moscovite en mars dernier constituaient une « récidive identique ». Quels étaient ces incidents en question ? Après enquête de sa commission de discipline, l’instance européenne du foot reprochait au club lyonnais plusieurs griefs de natures différentes :

  • « lancements d’objets et déclenchements d’objets pyrotechniques »
  • « troubles de la foule »
  • « escaliers bloqués »
  • « un comportement raciste »

L’UEFA excluait donc de sa liste l’agression extrêmement violente d’un policier par des hooligans lyonnais. Elle s’était produite avant le match autour du stade et non directement dans l’enceinte. Le soir même, le club s’était empressé de dégager sa responsabilité. L’un des protagonistes, un garçon de 19 ans proche du Bastion Social, avait écopé quelques jours plus tard de 18 mois de prison ferme. Par la suite, d’autres hooligans avaient été interpellés et jugés.

Les faits, à l’exception du comportement raciste, avaient déjà été reprochés à l’OL lors du match contre Amsterdam la saison dernière. L’UEFA a donc fini par sévir.

Mais ce 15 mars, lors de la venue du CSKA Moscou, la soirée dans les tribunes n’a pas simplement consisté à craquer quelques fumigènes. L’UEFA avait identifié un comportement raciste. Elle avait précisé par la suite la nature. Leurs natures plus exactement puisqu’il s’agissait de :

  • « symboles nazis » affichés dans le Groupama Stadium »,
  • « salutations nazies »,
  • et « attaque d’un supporter de couleur ».

Pour cette récidive et ces comportements racistes, l’UEFA a donc choisi le match à huis clos comme sanction.

L’OL va faire appel et la suspension totale avec sursis est purgée

L’OL ne compte pas accepter sans broncher cette sanction. Le club est même plutôt offensif. Dans la foulée, il a fait savoir qu’il :

« exercera l’ensemble des voies de recours, que le droit permet, dès qu’il recevra la motivation de la décision par l’UEFA ».

À cette occasion, l’OL a d’ailleurs indiqué que sa fameuse suspension de deux ans avec sursis de coupes d’Europe infligée en 2017 avait été réduite à 15 mois. Elle est donc complètement purgée et la menace est définitivement éloignée.

Reste à savoir maintenant si le club pourra sauver la recette du premier match de Ligue des Champions de la saison.

Aulas : « Nous n’avons pas été parfaits »

Jusqu’ici le club n’avait donc pas vraiment fait dans le mea culpa. Mercredi 29 août, au cours d’une conférence de presse accaparée par les transferts de divers joueurs, le président du club Jean-Michel Aulas est revenu sur le sujet. Cette fois-ci, il s’est fait plus petit. Enfin, modérément.

Les incidents du mois de mars dernier sont pour un « signal pour les supporters » et « ceux qui gèrent la sécurité du club », a-t-il notamment déclaré dans des propos rapportés par l’Équipe. Avant d’ajouter que :

« Il y a eu avec le match du CSKA un certain nombre d’anomalies constatées, pour l’essentiel, à l’extérieur du stade. Nous prenons une sanction grave ».

Une fois encore, Jean-Michel Aulas insiste sur les incidents à l’extérieur du stade, en l’occurence les violences envers des policiers. Des faits moins imputables au club et à sa gestion de la sécurité. Malgré tout, le président de l’OL a poursuivi en endossant une part de responsabilité :

« Tout le monde va prendre conscience que si nous tombons sur Barcelone et que c’est à huis clos, ce sera un immense gâchis, mais que ceux qui en ont la responsabilité l’assument. Nous n’avons sûrement pas été parfaits ».

Ce jeudi 30 août à 18h se tiendra en effet le tirage au sort de la phase de groupes de la Ligue des Champions. On comprend alors que la crainte de Jean-Michel Aulas concerne bien la recette du match. Si l sanction était confirmée, il préfèrerait que le match à huis clos se joue contre une petite équipe plutôt que contre un grand nom du football européen qui lui assurerait un stade à guichets fermés. On le comprend. Surtout que l’appel de la sanction ne sera pas suspensif.

Aulas avait déjà promis de « faire le ménage »

En revanche, ce n’est pas la première fois qu’il promet une prise de conscience du club concernant certains supporters de son club. Sa frange violente et proche de l’extrême droite. Il avait tenu à peu près les mêmes propos au moment de la sanction suite aux graves débordements lors du match contre le Besiktas Instabul en 2017. Il avait même promis de « faire le ménage ».

Alors on n’est pas obligés de le croire.


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