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Zoom sur quinze fresques street art emblématiques de Grenoble et de son agglo

« Au bout de chaque rue, une fresque » aurait pu écrire Stendhal s’il arpentait aujourd’hui l’agglomération grenobloise. La preuve avec cet article illustré sur le street art à Grenoble.

Photos

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Street art à Grenoble

Grâce au Grenoble Street Art Fest dont la quatrième édition vient de se terminer (elle a eu lieu tout le mois de juin), quelque 130 fresques habillent les murs de Grenoble, Fontaine, Pont-de-Claix et Saint-Martin-d’Hères, faisant ainsi la réputation du territoire en matière d’art urbain – la presse nationale s’en donne d’ailleurs à cœur joie chaque année. Difficile donc pour Jérome Catz, directeur de l’événement et du centre d’art Spacejunk, de choisir les plus emblématiques.

« Sans émettre de classification », il a fini par sélectionner avec nous quinze œuvres. On a alors suivi un parcours nous menant sur les pas de l’incontournable street artist grenoblois Snek, du Toulousain Veks Van Hillik qui puise son inspiration dans la nature ou encore de références internationales comme l’Américain Augustine Kofie, père fondateur du graffuturisme, et le Londonien Anthony Lister, connu pour ses œuvres faussement négligées. Bref, nous nous sommes baladés, et avons constaté que oui, tout ça était quand même très beau. Tour d’horizon d’une agglo devenue « musée à ciel ouvert » comme aime à le rappeler Jérôme Catz.

History of writing, Contratak, 2015

History of writing la fresque street art à Grenoble. Photo DR

Issue de la première édition du Grenoble Street Art Fest, History of writing est l’intervention de plusieurs artistes du collectif Contratak et longe toute la rue Humbert II, dans le quartier Championnet. « Elle représente les différentes modalités de graffiti en termes de lettrage, de cartoons… » explique Jérôme Catz. De quoi rendre heureux celles et ceux qui aiment prendre le temps de décrypter.

Rue Humbert II, Grenoble

Professeur Renard, Veks Van Hillik, 2016

Grenoble street art Fest/©CC/Spacejunk

Chaque année depuis 2016, l’artiste Veks Van Hillik a l’opportunité de peindre une fresque grâce au festival. Difficile de louper celle-ci, réalisée sur le mur de la Bibliothèque d’étude et du patrimoine à Chavant, puisqu’elle mesure plus de 25 mètres de haut. Monumentale, celle rapidement rebaptisée Le Renard a été récompensée par le site consacré à l’art mural www.trompe-l-oeil.info, catégorie « golden street art ». Et ce notamment grâce à son réalisme, son effet en 3D et la netteté des gouttelettes présentes sur la tête de l’animal.

12 boulevard Maréchal Lyautey, Grenoble

Ordering machine, Nevercrew, 2016

Grenoble street art Fest/©CC/Spacejunk

Christian Rebecchi et Pablo Togni, les artistes suisses du duo Nevercrew, sont bien connus pour leur engagement au service de la cause écologique. Et cette fresque, datant de 2016, ne déroge pas à la règle puisqu’à travers deux baleines (leur animal de prédilection) suspendues à un cintre, elle dénonce le commerce, la destruction de l’animal et, selon Jérôme Catz, « exprime la possibilité ou l’impossibilité de passer la nature au pressing, d’une manière très douce et assez subtile ».

26 rue des bergers, Grenoble

L’arme de paix, Snek, 2016

Fresque street art à Grenoble. Photo DR

« C’est la fresque qui a mis tout le monde d’accord lors de l’édition 2016. Parce que c’est un Grenoblois qui en est à l’origine,  mais aussi pour son côté engagé. » En réalisant L’arme de paix, Snek a décidé de dresser le portrait d’une femme africaine pleurant sur son continent. L’objectif : exprimer un message fort, notamment en inscrivant sur son cou « Larmes de Paix » en signe de lutte contre les différents conflits qui meurtrissent l’Afrique.

11 rue Doudart de Lagree, Grenoble

Dancers, Anthony Lister, 2016

Fresque street art à Grenoble. Photo DR

Avoir sur Grenoble une fresque d’Anthony Lister,  ça envoie. Il faut dire que l’artiste australien est collectionné et admiré par des célébrités comme Pink, Pharell Williams ou encore Hugh Jackman. Jérôme Catz : « Il est connu internationalement notamment pour ses œuvres en rapport avec la danse, son sujet de prédilection. » Et cette fresque située sur le mur d’une école de danse, non loin de Spacejunk, célèbre une nouvelle fois sa passion, en mettant en avant une grande ballerine en mouvement.

10 rue Génissieu, Grenoble

Fresque sur le Musée de la résistance et de la déportation de l’Isère, C215, 2016

Fresque street art à Grenoble. Photo DR

« Grand artiste et pochoiriste français », C215 a réalisé sur le Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère des portraits de personnes ayant été actives durant cette période, parmi lesquels l’avocat et homme politique Jean Zay ou encore le journaliste et homme politique socialiste Pierre Brossolette. Une création pleine de sens pour Jérôme Catz puisqu’elle « est la preuve que le street art s’intègre sur n’importe quel support, comme ici un musée ».

14 rue Hébert, Grenoble

L’esprit du nouveau, Augustine Kofie, 2016

Fresque street art à Grenoble. Photo DR

« Même si elle perd en magnificence dans cet environnement gigantesque, L’esprit du nouveau n’en reste pas moins monumentale. » Réalisée lors de la deuxième édition du festival, cette fresque a été créée par Augustine Kofie, « père fondateur du graffuturisme, un très gros mouvement dans le street art ». Inspirée par l’architecture de la Villeneuve, dans le but de valoriser la structure du bâtiment et le quartier, elle vise « à déconstruire les formes pour parvenir à une abstraction géométrique quasi absolue ».

50 galerie de l’Arlequin, Grenoble

The Wire, Seth, 2017

Fresque street art à Grenoble. Photo DR

Cette œuvre construite sur deux murs parallèles de plus de 20 mètres de haut est l’une des plus grandes réalisées lors de l’édition 2017. « C’est une création très douce qui raconte plein de choses et notamment la communication entre Fontaine et Grenoble. » En réalisant The Wire, l’artiste français Julien Malland, plus connu sous le pseudonyme de Seth, a en effet joué avec le fil du tramway qui lie les deux villes pour créer une impression d’anamorphose.

11 avenue Aristide Briand, Fontaine

Notre-Dame de Grâce II, A’Shop,  2017

Grenoble street art Fest/©CC/Spacejunk

Réalisée par le collectif canadien A’Shop,  Notre-Dame de Grâce II est la seconde version d’une fresque à succès présente dans les rues de Montréal. Comme cette dernière, c’est une représentation moderne de Notre-Dame de Grâce, empreinte d’un style art nouveau « peu commun dans le monde du street art ».

113 – 119 cours Berriat, Grenoble

La Courbe, Monkey Bird, 2017

Grenoble street art/©CC/Andrea Berlese

Monkey Bird, installé à Paris, est un collectif avec un univers très marqué. Le duo s’inspire de l’histoire de l’art, des mathématiques, de l’antiquité, de l’architecture, chacun de ses membres s’étant attribué un signe distinctif – l’un a choisi pour animal fétiche le singe et l’autre l’oiseau. Avec La Courbe, c’est un oiseau qui a été réalisé à l’aide d’un pochoir monocouche, en noir et blanc. On aperçoit à ses côtés toutes formes d’objets manufacturés tels que des horloges, des engins de construction ou encore des arches.

Complexe ARaymond, cours Berriat, Grenoble

Food for Thought, How & Nosm, 2017

Fresque street art à Grenoble. Photo DR

« How & Nosm​ sont des grandes stars du graffiti traditionnel avec un code couleur très affirmé et reconnaissable. » Première fresque XXL des jumeaux américains sur le sol français, l’œuvre aux couleurs rouges est constituée d’un immense personnage blanc, qui est lui-même composé de symboles en écho à la nature et aux arts.

47 rue de Turenne, Grenoble

La tortue, Veks Van Hillik, 2017

Fresque street art à Grenoble. Photo DR

Après son fameux renard, cette nouvelle fresque pop-surréaliste en 3D réalisée par Veks Van Hillik représente un être marin pour le moins étonnant. Il s’agit en effet d’un poisson (et non d’une tortue !) avec une maison sur son dos, en référence au poème Poisson du poète français Paul Éluard, qui a donné son nom à la Médiathèque à proximité.

31 avenue du Vercors, Fontaine

Nemanja, Sebas Velasco et Sainer, 2018

Grenoble street art/©CC/Andrea Berlese

« C’était le duo star de l’édition 2018. » Avec de la peinture acrylique, l’Espagnol Sebas Velasco s’est amusé à reproduire Nemanja (au milieu), l’un des bénévoles du festival, « vêtu d’un tee-shirt de l’Arsenal des années 1990, car ces street artists sont fans de football ». La seconde figure « aux couleurs plus artisanales » a été faite par Sainer, « un jeune street artist connu de l’art urbain depuis maintenant quelques années ».

Place Louis Maisonnat, Fontaine

Le pigeon voyageur, Veks Van Hillik, 2018

Grenoble street art Fest/©CC/Spacejunk

Cette année encore, Veks Van Hillik est revenu avec ses étonnants animaux surréalistes. À l’acrylique et à la bombe, cette fresque représente un oiseau gigantesque sur lequel se trouvent des symboles en référence à l’art chrétien du XVIe siècle. On observe d’ailleurs une auréole à côté de l’animal.

100 avenue Gabriel Péri, Saint-Martin-d’Hères

Danse avec la vie, Snek, 2018

Grenoble street art/©CC/Andrea Berlese

Autre nouvelle fresque réalisée en juin dernier à Saint-Martin-d’Hères, celle-ci est signée Snek et située à côté de l’école de musique Centre Erik Satie. Elle vient remplacer le grand mur gris de l’école Vaillant Couturier et se veut être un mélange entre le figuratif et la calligraffiti.

Place du 8 Février 1962, Saint-Martin-d’Hères

A lire sur Le petit bulletin Grenoble.


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