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Affaire Benalla : Byblos ou les lyonnaiseries évoquées dans l’audition de Gérard Collomb

Plus qu’ailleurs en France certainement, les radios et télés à Lyon se sont connectées ce lundi matin sur la retransmission de l’audition de Gérard Collomb devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale. Comme le moment qui aurait pu déterminer, dans un faux pas ou un coup d’éclat, l’avenir de ce ministre dans la tourmente.

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Emmanuel Macron et Gérard Collomb lors ds Jeco 2016. Photo compte Twitter de Gérard Collomb.

Le numéro d’équilibriste de Gérard Collomb a consisté à se défendre en expliquant que les éventuelles responsabilités sont à chercher ailleurs que dans son giron, tout en protégeant le Président de la République.

Sur les réseaux sociaux, les commentaires des élus et observateurs locaux n’ont pas manqué de fleurir depuis quelques jours et durant toute l’audition de l’ex-président de la Métropole et ex-maire de Lyon. Tel un « je soutiens Gérard Collomb » sur fond arc-en-ciel, publié par Christophe Cohade (premier adjoint de la mairie du 8è) qui aurait presque pu lancer un hashtag #jesuisgerard.

Rien de bien étonnant dans les positions prises. Les partisans de Gérard Collomb, qui n’a jamais été déboulonné de son fauteuil de patron local, ont sans surprise montré leur soutien public à l’ex-maire de la ville, tandis que ses détracteurs ou bien d’autres observateurs plus à distance et non moins ironiques ont estimé que la prestation a été catastrophique. S’en moquant même largement.

« Un ministre de l’Intérieur qui ne peut pas savoir ce qui se passe puisqu’il est toujours fourré à Lyon. »

Ou encore :

« Bientôt, Gérard Collomb va nous dire qu’il ne connaît pas Emmanuel Macron. »

Va-t-on assister au retour précipité de Gérard Collomb sur ses terres lyonnaises ?

La gestion pour le moins chaotique de ce que l’on érige désormais en « affaire d’Etat » pourrait-elle aboutir au retour précipité de Gérard Collomb sur ses terres lyonnaises ?

Gérard Collomb s’est appliqué ce lundi matin à re-situer son rôle et à désigner, sans ciller, deux fusibles possibles et bien éloignés de sa propre personne (Alexis Kohler, secrétaire général de l’Elysée ou plus probablement le directeur de cabinet Patrick Strzoda, ainsi que Michel Delpuech, préfet avec lequel il a aussi travaillé par le passé à Lyon, de 2015 à 2017).

Jusque là, c’est lui en personne qui a savamment entretenu la rumeur (la « menace » diront certains) d’un retour imminent le replaçant à la tête de la puissante Métropole à la veille des élections locales de 2020. « Certainement dans le premier semestre 2019 », soufflent les personnes qui voudraient passer pour bien informées. Pas de quoi connecter un éventuel retour de Gérard Collomb à Lyon à l’affaire Benalla, en l’état.

Byblos, une boîte de sécurité à Lyon

A la question posée de façon mystérieuse du député non inscrit (ex-FN) Gilbert Collard sur la société de sécurité Bylbos et de ses liens avec Alexandre Benalla, Gérard Collomb a répondu, comme aux autres, de façon lapidaire.

« Je la connais car elle est à Lyon. »

Point.

Le site LyonMag s’est opportunément souvenu ce lundi matin que la société Byblos avait produit un devis pour assurer la sécurité d’Emmanuel Macron alors candidat, pour son meeting à Lyon du 4 février 2017. Lequel devis avait été adressé a été ainsi rédigé à l’adresse de « EN MARCHE / M. Alexandre BENALLA ».

Capture d’écran du devis de la société de sécurité Byblos adressé à « EN MARCHE – M. BENALLA ».

Cette information est tirée de ce qui a été appelé de façon plus ou moins galvaudée les « Macron leaks », soit des emails de l’équipe de campagne d’Emmanuel Macron produit pendant la campagne présidentielle puis piratés (et pas une fuite de documents émanant d’un lanceur d’alerte).

Sur l’implication d’Alexandre Benalla dans la campagne d’Emmanuel Macron, rien de nouveau : on sait qu’il a fait partie de sa garde très rapprochée. En revanche, ce que Gilbert Collard sous-entend, c’est que Gérard Collomb, contrairement à ce qu’il prétend, a peut-être déjà eu l’occasion de croiser celui qui est devenu le barbouze le plus connu de France, au regard de l’engagement total du maire de Lyon qu’il était à l’époque dans la campagne, spécifiquement sur son territoire. Rien qui ne puisse être davantage étayé.

Quand l’ancien chef de cabinet de Gérard Collomb empêchait Alexandre Benalla d’acheter des armes

Mais toujours dans cette masse d’emails piratés, on retrouve un message de Jean-Marie Girier, autrefois chef de cabinet de Gérard Collomb à la Métropole devenu directeur de campagne d’Emmanuel Macron dans un second temps, adressé notamment à Alexandre Benalla.

Il met un stop ferme au projet d’achat d’armes et de flashballs dans le cadre de la campagne :

« Je viens de prendre connaissance d’une commande d’armes pour le mouvement [En Marche!, ndlr]. Il est bien évidement que nous n’allons pas acheter d’armes, ou de flash ball pour les 40 jours restants. Je suis surpris que nous n’ayons pas été saisis d’une telle démarche. »

Une photo tirée d’un reportage de France 3 en région, en date du 3 février 2017, montre Alexandre Benalla en arrière-plan d’une scène qui met en avant Gérard Collomb et Emmanuel Macron tout sourire sur le quai de la gare.

Capture d’écran du reportage de France, avec Alexandre Benalla en arrière-plan d’un cliché avec Gérard Collomb et Emmanuel Macron.

Toujours sur les réseaux sociaux, une page humoristique a été lancée ainsi baptisée : « Fanzone pour regarder en direct la démission de Gérard Colomb« . En référence à la fan zone installée à l’occasion de la finale de la Coupe du monde, date qui a connu une nuit de fête et d’émeute.

 

 

 


#Emmanuel Macron

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Photo : Guillaume Bernard/Rue89Lyon

Photo : RC/Rue89Lyon

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