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Dr Journel, ce médecin qui a fait de Lyon la capitale du changement de sexe

Retrouvez le portrait complet sur le site de Rue89.

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Capture d'écran du portrait de Journel Morel réalisé par Emilie Brouze, pour Rue89.

Très peu d’urologues ont la même spécialité que Morel Journel : la reconstruction génitale. Ses opérations sont pour moitié dédiées aux transitions de personnes transgenres ou intersexes. Rue89 l’a rencontré à Lyon.

Les débuts de la chirurgie de transition ont été difficile à Lyon. L’équipe qui s’en chargeait avait au début des années 2 000 une réputation douloureuse. Surnommés « les bouchers de Lyon », à cause de mauvais retours de la part de leurs patients et de techniques obsolètes.

« Je ne supportais plus d’entendre dire qu’on était mauvais, qu’on ne savait pas faire… J’ai même une fois ou deux été à deux doigts d’arrêter », confie le docteur.

Ce qui a fait changé les choses, c’est sa rencontre au Canada du docteur Pierre Brassard, du service « chirurgie de changement de sexe » au centre métropolitain de chirurgie à Montréal. Ce dernier l’a formé à la pratique moderne de la chirurgie de transition.

« Ça a changé beaucoup ma façon de travailler. Encore aujourd’hui j’utilise la technique Brassard, avec quelques petites modifications pour se rapprocher de celle des Thaïlandais ».

Si Morel Journel cite les médecins thaïlandais comme exemples, c’est parce qu’ils sont les plus réputés chez les personnes souhaitant changer de sexe pour réaliser ces opérations.

« On récupère tous les gens qui n’ont pas osé le faire avant »

L’exemple d’Hélène, interrogé par notre confrère de Rue89, est marquant :

« Celle qui milite au sein d’une association trans devait initialement partir se faire opérer en Thaïlande, là où les chirurgiens sont les plus réputés. Mais un accident a siphonné les 20.000 euros mis spécialement de côté. Grâce au bouche-à-oreille, elle a pris rendez-vous avec le docteur français qui l’a opérée ».

Sur les 165 opérations de transition réalisés en France en 2016, 77 ont eu lieu dans les hospices civiles de Lyon. Les délais d’attente pour obtenir une date d’intervention s’allongent : « quatre ans pour les vaginoplasties, un peu moins pour les phalloplasties ».

« La « honte » d’être trans diminue, que la population est mieux informée, les jeunes font leur coming out trans plus tôt. Quant aux générations pour lesquelles les questions de transidentités étaient autrefois inconnues, elles se manifestent aujourd’hui » constate le chirurgien.


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Photo : SP/Rue89Lyon

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