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A Lyon, une « Marée populaire » contre Macron… et contre l’extrême droite ?

Ce samedi, le centre de Lyon va être occupé par deux manifestations. La première « La Marée populaire pour l’égalité, la justice sociale et la solidarité » devant rejoindre une seconde qui demande la fermeture des locaux d’extrême droite, particulièrement celui du Bastion social, dernier créé dans le Vieux Lyon.

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Le 3 mars dernier, en tête du cortège « pour la fermeture du Pavillon noir », la maire du 1er arrondissement de Lyon Nathalie Perrin-Gilbert (écharpe tricolore); à sa droite la secrétaire de la section lyonnaise du PCF, Aline Guitard. ©DR

La préfecture du Rhône a refusé le passage de cette seconde manif dans le fief revendiqué des nationalistes et identitaires.

Une « Marée populaire » statique à la Guillotière

Au commencement, il y aura un rassemblement et un pique nique sur les Berges du Rhône à 11h, au niveau du pont de la Guillotière.
Après la « Fête à Macron » lancée par le député François Ruffin affilié à La France insoumise, un nouveau temps de « convergence des luttes » est organisé ce week-end. Une convergence qui, pour l’instant, n’a pas fait recette.

Ce rassemblement est essentiellement orchestré par La France insoumise. A Lyon, une vingtaine de syndicats et d’organisations politiques de gauche et d’extrême gauche ont rejoint les signataires de cet appel national pour « une Marée populaire pour l’égalité, la justice sociale et la solidarité ».

D’un côté, on retrouve le pôle des syndicats contestataires CGT/FSU/Solidaires, et de l’autre des partis comme Génération.s, EELV, Ensemble ou le PC et le NPA. Mais pas le Parti socialiste.

C’est surtout la première fois depuis les prises de position répétées de Jean-Luc Mélenchon que la CGT accepte de co-organiser un événement anti-Macron. L’appel de cette « marée populaire » est une invitation à cette « convergence », autant politique que sociale, dans le contexte notamment de la grève des cheminots et du mouvement étudiant contre Parcoursup :

« Dans le respect de nos champs d’interventions respectifs, nous voulons aller au-delà de toutes les mobilisations positives qui existent déjà et rassembler toutes les forces sociales, syndicales, associatives, politiques pour construire et réussir ensemble un grand rendez-vous citoyen ».

Une manifestation contre le Bastion social interdite de Vieux Lyon

A 14h, la CGT a déposé un mini-parcours du pont de la Guillotière aux Terreaux pour rejoindre l’autre manif, celle pour demander la fermeture des locaux d’extrême droite, particulièrement celui du Bastion social.

Il s’agit également d’une journée d’action nationale. Dans d’autres villes concernées par des locaux d’extrême droite, comme Marseille ou Strasbourg, il y aura également des cortèges.

Le 3 mars dernier, pour la première manifestation, environ 500 personnes avaient déjà manifesté de l’hôtel de ville à l’hôtel de ville, en empruntant les rues de la Presqu’île.
Ce samedi, les organisateurs voulaient emprunter le quai Romain Rolland dans le Vieux Lyon. Mais la préfecture leur a refusé.

Dans un courrier adressé aux organisateurs, le préfet délégué à la sécurité, Etienne Stoskopf, écrit que « le parcours proposé ne respecte par les conditions de maintien de l’ordre public lors du passage dans le 5ème arrondissement de Lyon » :

« Cette manifestation est susceptible de créer des risques très sérieux de troubles à l’ordre public et d’affrontements entre mouvances extrêmes antagonistes, liés au thème de cette manifestation et au contexte récent de multiples dégradations des locaux respectifs des mouvances extrêmes rivales. »

Marion Athiel, membre du Planning familial et du Collectif « Fermons le Pavillon noir », est très remontée contre cette « interdiction du Vieux Lyon » :

« Avec cette expression, de « mouvances extrêmes rivales », on dirait que la préfecture considère que la trentaine d’organisations du collectif, dont le Planning familial, la CGT ou la Ligue des Droits de l’Homme, sont responsables des dégradations du local du Bastion social. C’est insupportable. La CNT, le PC, la Maison des Passages ou encore Radio Canut qui se sont faits attaquer par l’extrême droite n’ont pas attaqué en retour des locaux. Cela signifie que la préfecture ne veut pas ou n’est pas en capacité de sécuriser le quartier contre des attaques potentielles de groupuscules au passage d’une manifestation. »

Marion Athiel conclut :

« De fait, la préfecture du Rhône valide que ce quartier appartient à l’extrême droite ».

C’est notamment des personnes proches du « Groupe antifasciste Lyon et environs », autrement appelé la Gale, qui ont revendiqué ces attaques du local du Bastion social.

Ces antifas sont partisans d’actions directes, comme l’attaque des locaux. Ces initiatives violentes ne sont pas soutenues par l’ensemble des mouvements se présentant comme antifascistes, comme nous l’expliquions ici. Malgré ces divergences, les membres de ce groupuscule ont prévu de se joindre à la manifestation de ce samedi.

Le 3 mars dernier, en tête du cortège « pour la fermeture du Pavillon noir », la maire du 1er arrondissement de Lyon Nathalie Perrin-Gilbert (écharpe tricolore); à sa droite la secrétaire de la section lyonnaise du PCF, Aline Guitard. ©DR

Mettre la pression sur la municipalité

Les manifestants passeront plusieurs fois sous les fenêtres de l’hôtel de Ville, à l’aller et au retour.
Ces organisations membres du Collectif « pour la fermeture du Pavillon Noir » voulaient obtenir une expression publique de la mairie de Lyon, à l’image de Strasbourg et Chambéry, deux villes où ont ouvert des locaux du Bastion social.
A Lyon, le collectif n’a pas réussi à l’obtenir de la municipalité.
Lors du dernier conseil municipal, à la fin du mois de mars, le maire de Lyon, Georges Képénékian, a de nouveau évoqué le sujet en répondant à une question d’une élue communiste :

« Nous sommes ici extrêmement attentifs à ce sujet. Je ne peux que réaffirmer la volonté de notre ville que le quartier classé, Vieux Lyon, ne devienne pas leur point de ralliement ».


#Bastion Social

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