Le 19 avril, pour la « première journée de convergence des luttes », la manif lyonnaise avait rassemblé entre 4 400 personnes (selon la police) et 10 000 personnes selon la CGT.
L’intersyndicale a récidivé pour une « seconde journée » pour le traditionnel défilé du 1er mai.
Ce sont toujours les mêmes syndicats (CGT, Solidaires, FSU, CNT, CNT-SO, UNEF et UNL) qui appelaient à descendre dans la rue. Les mêmes qui manifestaient contre les réformes du code du travail.
Depuis le 19 avril, la plateforme revendicative n’a donc pas bougé d’un iota et va de « l’amélioration des salaires » à « l’accès à des études supérieures sans sélections à l’entrée » en passant par le « développement d’une industrie et de services publics qui répondent aux besoins des populations ».
Cheminots, étudiants, hospitaliers, avocats…
La CGT joue toujours les locomotives. Cette « convergence des luttes » se veut d’abord la réunion des mouvements des cheminots (même s’ils étaient très discrets dans ce défilé du 1er mai), des hospitaliers (également discrets) et des étudiants (environ 500). Et, on comptait une poignée d’avocats et professionnels de la Justice.
- Les hôpitaux connaissent des mobilisations depuis quatre mois. Après deux mois et demi de grève aux urgences, la mobilisation se cherche. Comme dans plusieurs autres villes, un « mouvement inter-hosto » a été récemment créé à Lyon. Il regroupe HEH, le Vinatier, Lyon-Sud, Saint-Luc/Saint-Joseph et La Croix-Rousse. Cette coordination, soutenue par SUD et la CGT, appelle à « organiser la lutte pour sauver l’hôpital ».
- Les avocats, magistrats et autres professionnels de la Justice seront également de la partie, mobilisés contre la réforme de la Justice (lire ici une analyse du projet de loi).
- Cela fait un mois que l’université Lyon 2 est partiellement occupée par des étudiants opposés à la mise en place de « Parcoursup » qui met en place une sélection pour les filières (les portails) en tension. Depuis 10 jours, toutes les activités (en dehors de la bibliothèque) ont été annulées sur les deux campus suite au blocage des entrées. Chaque jour, sur le campus des quais, différentes activités sont organisées. A chaque manif de cheminots, entre 100 et 300 étudiants sont présents.
Encadrement policier et peinture sur l’Hôtel-Dieu
Contrairement aux années précédentes, ce défilé du 1er mai était placé sous haute surveillance policière. Avant le départ de la manif, la police est intervenue avec des grenades lacrymogènes, alors que des militants de l’UPR (le parti de François Asselineau) se faisaient chasser de la place Jean Macé par des manifestants.
Ensuite, au cours du défilé, deux rangées d’une douzaine de CRS encadraient le cortège de tête composé essentiellement d’étudiants et situé juste derrière la banderole de l’intersyndicale.
Mise à part quelques tags, aucun incident n’était déploré par la police jusqu’au centre-ville.
Arrivés au niveau de l’Hôtel-Dieu fraîchement inauguré, des individus du cortège de tête, certains masqués, ont jeté des œufs de peinture sur la façade, à l’angle du quai et de la rue de la Barre. Des tags ont été inscrits dénonçant le Grand Hôtel-Dieu « berceau du capital ».
Une dizaine de policiers se sont glissés devant la façade. Ils ont reçu quelques projectiles pour finalement se dégager avec des grenades lacrymogènes.
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