Ce lundi, le blocage a repris tôt le matin, dès 6h30. Une quarantaine d’étudiants se sont affairés avec des poubelles, des barrières et des vélos en libre service, à boucher les entrées du côté du quai Claude Bernard.
S’en est suivie une nouvelle assemblée générale où étaient présentes près de 500 personnes. Néanmoins le blocage n’a pas été remis au vote. Voici comment l’a justifié un étudiant en troisième année de Sociologie :
« Nous avons déjà voté le blocage du campus la semaine dernière. Concentrons-nous sur d’autres points qui sont tous aussi importants et dont nous n’avons pas encore débattu en AG. »
Durant l’assemblée générale, les étudiants ont rappelé leurs principales revendications : le retrait de la loi ORE qui met en place Parcoursup. Un cheminot, un élève de l’université de Lille et une personne du secteur privé ont également pris la parole pour apporter leur soutien aux étudiants.
« Des examens validés pour tous »
A quelques jours des examens, la grande question de cette AG a essentiellement porté sur la tenue ou non des partiels et les actions que les étudiants mobilisés pourraient mener pour empêcher le déroulement de ces derniers. Une étudiante a rappelé à l’ordre l’assemblée :
« Il faut que l’on parle des partiels, c’est le plus important actuellement. »
Mises à part quelques épreuves avancées pour des étudiants étrangers, les examens doivent se tenir officiellement du 14 mai au 29 mai. La majorité des personnes présentes ce lundi ont souhaité une fermeture administrative afin que les partiels soient annulés, comme l’exprimait un étudiant à la tribune :
« On a une fenêtre de tir d’une grosse semaine devant nous, c’est maintenant qu’il faut se mobiliser et instaurer un rapport de force avec la présidence, si l’on veut que les partiels soient annulés. »
Durant les prises de parole, plusieurs personnes ont exprimé le souhait de bloquer les partiels, soutenu par la majorité de l’assemblée. Une étudiante gréviste a souligné la difficulté de mener à bien cette action :
« Pour le moment, nous sommes à peine quarante le matin à mettre en place le blocus, ce qui est trop peu. Si nous sommes le même nombre pour le blocage des partiels, ça ne fonctionnera pas. Il faut plus de gens mobilisés qui mènent l’action avec nous. »
L’AG a donc voté son voeu, soit la validation des deux semestres octroyée à tous les étudiants et, dans un deuxième temps, pour l’attribution d’une note minimale de 12 à tout le monde.
Aucune action n’a été votée pour mettre à mal les examens.
Au mégaphone, quelques étudiants ont exprimé leurs craintes et notamment celle concernant un éventuel appel de la présidente à la police, dans le but de maintenir les partiels ou encore de les délocaliser.
En marge de l’AG, nous avons rencontré Marine (prénom d’emprunt), étudiante en deuxième année de Langues. Elle explique être opposée au blocage de son université :
« Je peux comprendre leurs revendications, mais certaines personnes, comme moi, souhaitons passer nos examens dans le calme. C’est fou qu’une minorité bloque une majorité au final. »
La présidente refuse la validation automatique des examens
La présidence de son côté ne bouge pas d’un iota vis-à-vis des examens. Elle a réaffirmé sa position dans une lettre envoyée ce lundi matin par mail aux enseignants et aux étudiants sur la tenue des examens :
« Nous réaffirmons l’importance de la tenue des examens et de la mise en place de modalités de contrôle des connaissances adaptées, au bénéfice de tou.tes les étudiant.es qui souhaitent légitimement obtenir leur diplôme et valoriser les apprentissages effectués tout au long de cette année. »
La présidente est restée une dizaine de minutes à l’assemblée générale du lundi 30 avril, sans pour autant prendre la parole, car elle « estime avoir une prise de position suffisante, qu’elle ne justifiera plus », rapporte les organisateurs de l’AG.
Chargement des commentaires…