Partie de l’ancienne gare des Brotteaux, la manif lyonnaise a rassemblé entre 4 400 personnes (selon la police) et 10 000 personnes selon la CGT. Elle a atteint la place Bellecour vers 16h.
C’est moins que la manif de fonctionnaires du 22 mars. A Lyon, ils étaient entre 9 200 (selon la police) et 15 000 personnes (selon la CGT) à défiler. Les syndicalistes pointent les vacances scolaires pour expliquer ce recul.
Le 22 mars, aux côtés des fonctionnaires d’Etat ou territoriaux, on comptait déjà des cheminots, des hospitaliers et des étudiants. Chacun étant engagé dans une lutte spécifique.
Pour ce 19 avril, l’idée était de garder ce noyau dur mais aussi d’élargir aux autres mouvements sociaux, notamment :
- Les collectifs, associations et travailleurs sociaux engagés contre le projet de « loi asile immigration ».
- Les avocats, magistrats et autres professionnels de la Justice seront également dans la partie, mobilisés contre la réforme de la Justice (lire ici une analyse du projet de loi).
Si ces luttes ce sont faites discrètes dans la manif de ce jeudi (on comptait notamment une trentaine de salariés de Forum réfugiés en grève), les cortèges CGT gaziers et électriciens, retraités, chômeurs ou salariés de la chimie faisaient acte de présence.
Au milieu du parcours, un 500 jeunes ont doublé la banderole de tête de l’intersyndicale, emmenée par un « pink block féministe et anticapitaliste ».
En queue de manif, on comptait une quarantaine de militants de la France insoumise.
« On combat tous le même gouvernement »
Aux côtés des cheminots en grève séquencée, plusieurs centaines de personnes ont déjà manifesté à plusieurs reprises à Lyon avec un fort contingent d’étudiants. Mais, dans l’appel de l’intersyndicale, il s’agissait formellement d’une « première journée de convergence des luttes ». La plateforme revendicative est très large et titre « pour une alternative de progrès social » autour notamment :
« – De l’amélioration des salaires, des pensions et des minima sociaux sur la base d’un SMIC fortement revalorisé.
– De l’obtention de droits collectifs de haut niveau inscrits dans des conventions collectives ou des statuts.
– Du développement d’une industrie et de services publics qui répondent aux besoins des populations.
– D’un accès à des études supérieures sans sélections à l’entrée ».
En passant à la « convergence des luttes », l’intersyndicale a perdu trois confédérations : la CFTC, la CGC et FO. Reste autour de la CGT, Solidaires, FSU, CNT, CNT-SO, UNEF et UNL. C’est donc les mêmes syndicats qui appelaient à descendre dans la rue contre les réformes du code du travail, dans sa version 1 (loi El Khomri) et sa version 2 (ordonnances réformant le code du travail).
Dans cette tentative de « convergence des luttes », la CGT joue les locomotives et particulièrement la CGT cheminots. Laurent Saint-Léger, le secrétaire CGT du secteur de Lyon, répète que ce n’est que le début d’un « marathon » :
« On combat tous le même gouvernement. On lutte tous contre la même politique libérale. La convergence des luttes, c’est chacun vient avec ses revendications et gagnent des droits. Nous, on se bat pour le service public, les étudiants, c’est la même chose ».
SNCF, hôpitaux, EDF… en grève
Voici une liste non exhaustive de secteurs concernés par un mouvement de grève et les effets attendus.
- Dans la région, la SNCF prévoit 1 TGV sur 2 et 1 TER sur 10 en Auvergne-Rhône-Alpes. A titre de comparaison, le 22 mars la direction de la SNCF comptait sur 1 TER et 4 TGV sur 10.
- A partir de ce mercredi et jusqu’au 28 juin, une grève a été lancée par la CGT dans le secteur de l’énergie pour « l’organisation d’un nouveau service public de l’électricité et du gaz ». La CGT envisage, selon un communiqué cité par France bleu « des baisses de charges dans les centrales de production d’électricité, des basculements d’heures pleines en heures creuses dans les principales grandes villes » ou « le rétablissement du gaz ou de l’électricité des familles victimes de coupures pour impayés ».
- Après une grève inédite, les salariés de Forum réfugiés et Adoma sont également appelés à faire grève et à manifester contre le projet de « loi asile immigration ».
- Dans les Ehpad et les hôpitaux, qui connaissent des mobilisations depuis près de quatre mois (notamment aux urgences), les personnels devraient être réquisitionnés. A noter que la grève aux urgences de l’hôpital Edouard Herriot sera suspendue à partir de vendredi. La mobilisation se transformant en un « mouvement inter-hospitalier contre l’austérité »
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