Mais avec Miss Peregrine et les Enfants particuliers (2016), le réalisateur à l’improbable tignasse est si spectaculairement revenu du joker vauvert qu’on peut à nouveau arpenter sa carrière sans avoir l’impression de visiter un paradis perdu.
Enfourchons-donc la bicyclette de Paul Rubens pour Pee-Wee Big Adventure (1985), cette fantaisie barrée inaugurale portée par un clown ambigu ouvrant sa filmographie ; repartons à la rencontre des kyrielles de monstres plus ou moins amicaux semés par ses soins depuis Beetlejuice (1988) jusqu’à Frankenweenie (2012, version longue du court-métrage d’animation qui l’a fait connaître en 1984) en passant par ses musts que sont Edward aux mains d’argent (1990), son doublet récrivant à partir de l’obscurité la geste super-héroïque, Batman (1989) / Batman : le défi (un manifeste féministe à revoir, 1992) ou son conte hivernal réalisé par Henry Selick, L’Étrange Noël de Mr Jack (1993).
Quasi indissociable des mélodies cristallines de son complice Danny Elfman, des ambiances de fêtes foraines déviantes et de la nostalgie du pays de l’enfance, Burton le pessimiste a aussi signé une fable lumineuse, Big Fish (2003) qu’on se plaira à revoir sur grand écran.
Quitte à jouer les grincheux de service, on regrettera encore que cette rétrospective s’interrompant en 2012 — avant l’amorce de sa renaissance créative avec Big Eyes — n’ait succombé à la tentation de l’intégrale.
Et qu’elle fasse en outre l’impasse sur Alice au pays des merveilles (2010, première adaptation d’un Disney en prises de vues réelles) et Dark Shadows (2012, première apparition d’Eva Green, nouvelle muse de Burton). Des titres qui, malgré leurs redondances, présentent donc une importance certaine…
Rétrospective Tim Burton
À l’Institut Lumière du 9 janvier au 4 mars
Nuit Tim Burton
À l’Institut Lumière le samedi 13 janvier dès 19h avec Beetlejuice, Edward aux mains d’argent à 22h45, Mars Attacks! à 1h, Sleepy Hollow à 3h15.
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