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Publicité sur les trottoirs : d’abord enthousiaste la Métropole de Lyon temporise

Si Bordeaux et Nantes n’ont pas manqué de se rebiffer, la Métropole de Lyon, fief historique du Ministre de l’Intérieur, est apparue plus décidée. Elle temporise depuis.

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"Zone de harcèlement publicitaire" Sur le sol luisant du métro. Paris, mai 2005. Photo CC BY-NC-SA 2.0 by Palagret via Flickr

L’annonce est parue au Journal officiel le 24 décembre 2017. Lyon, Nantes et Bordeaux sont les trois agglomérations choisies pour expérimenter les publicités éphémères sur les trottoirs.

La Métropole de Lyon rétropédale sur les trottoirs

La métropole de Lyon a d’abord communiqué avec enthousiasme jeudi 28 décembre, faisant savoir à Lyon Capitale sa volonté «d’étudier les meilleurs lieux d’expérimentation», qui «seront rendus publics au début de l’année tout comme les prestataires choisis». Rapportés par l’AFP, et repris dans bon nombre de titres de presse comme ici dans Le Progrès, ces propos sont aujourd’hui contestés par la Métropole. Jointe par Rue89Lyon, elle assure aujourd’hui ne pas avoir exprimé cette position de départ.

Le jour même, le maire PS de Villeurbanne, Jean-Paul Bret, a notamment fait savoir son étonnement face à cette mesure «stupéfiante» prise « sans aucune concertation ». Il a notamment mis en avant les mesures prises dans le passé par la Métropole de Lyon afin de limiter les panneaux publicitaires dans l’espace public.

« Entré en vigueur en 2004 et révisé en 2008, notre règlement local de publicité a permis de réduire des trois-quarts le nombre des panneaux publicitaires, de diminuer la densité de ceux qui subsistent et d’améliorer leur qualité. (…) À Villeurbanne, nous n’irons pas au-delà du projet métropolitain tel qu’engagé en concertation avec les maires et le président de la métropole. Nous refusons de voir nos paysages urbains saturés par la publicité (…). »

Coup de pression et fin de non recevoir donc pour Villeurbanne.

Dans la foulée, la Métropole s’est alors faite plus prudente et laisse en suspens la mise en place de l’expérimentation. Elle affirme le lendemain, vendredi 29 décembre, dans un communiqué que rien n’a été décidé et informe d’une future «concertation»  avec les communes de la métropole qui déterminera «la mise en oeuvre éventuelle de ce dispositif».

La volonté d’expansion de la publicité dans l’espace public n’est pas nouvelle et était déjà présente dans la loi Macron de 2015.

La Métropole de Lyon juge et partie ?

Si la concertation débouche sur un feu vert, ce sera à la Métropole de Lyon de juger du bon fonctionnement de la pub sur les trottoirs en produisant une évaluation tous les six mois puis un rapport final, au bout des dix-huit mois d’expérimentation.

Ce rapport devra se prononcer sur les risques potentiels de ces installations publicitaires d’un nouveau genre, notamment en terme de sécurité routière. L’évaluation des dérives potentielles de la pub sur les trottoirs est donc laissée à la responsabilité entière de la présidence de la Métropole de Lyon qui la transmettra au préfet. Ce dernier pourra ajouter « ses commentaires ».

Nantes et Bordeaux disent déjà non

Théoriquement interdite par l’article R.418-3 du Code de la route et par le Code de l’environnement, la pub sur les trottoirs est donc ouverte au test. Mais avant-même de voir apparaître sous nos pieds les premières réclames, les mairies nantaises et bordelaises ont fait savoir leur opposition.

La Sénatrice girondine et conseillère municipale Nathalie Delattre (Parti Radical) a saisi sur les réseaux sociaux le Ministre de l’Intérieur pour exprimer sa désapprobation. La mairie bordelaise a elle fait savoir qu’elle avait «régulièrement opposé un refus à des demandes de ce type émanant d’annonceurs ou de commerçants» et attend donc des «précisions quant à l’utilité d’une telle décision et des conditions de son application».

Le Maire de Bordeaux Alain Juppé est allé plus loin et a fait savoir ce Mercredi 3 Janvier que sa ville ne participerait pas à l’expérimentation. Un arrêté municipal effectif à partir du 1er Janvier 2018, interdit cette forme de publicité.

À Nantes, la réaction de la municipalité PS a été également sans appel :  ils ne participeront pas à cette «pollution visuelle inutile».


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