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Les deux faces de l’inénarrable président du département de la Loire, Georges Ziegler

Billet d’humeur ou édito politique ?

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Les deux faces de l’inénarrable président du département de la Loire, Georges Ziegler

Côté pile, Georges Ziegler, figure incontournable du paysage politique stéphanois, élu le 16 octobre dernier président du conseil départemental de la Loire. Côté face, Jean Fortunel, chroniqueur jusqu’en 2014 de L’Essor, hebdomadaire de Saint-Etienne.

Ces deux personnes n’en font qu’une. Comme Mediacités l’a découvert, l’élu UDI a mené pendant plusieurs années, sous pseudonyme, une activité de commentateur médiatique local, en parallèle de sa carrière politique.

Au début des années 2000, il se voit confier la direction des rédactions de L’Essor. Il est alors vice-président du département. « C’est un adepte du mélange des genres », juge un ancien membre du journal.

Mediacités a consulté plus de dix années d’archives du journal L’Essor. Georges Ziegler y est mentionné comme directeur de la rédaction jusqu’au 3 mars 2006. « Après, je n’avais plus le temps. J’ai dû abandonner cette activité », se justifie-t-il. Au journal, un membre important a une autre explication :

« En 2006, le journal qui appartenait au Progrès a été racheté par la famille d’imprimeurs Riccobono. Ils ont d’abord cherché à se débarrasser de Ziegler mais celui-ci leur a signifié qu’il pouvait continuer à écrire pour eux. Pour les Riccobono, après réflexion, avoir un homme politique de premier plan ne pouvait qu’être utile ».

Dans les quatre numéros suivants de L’Essor, Georges Ziegler n’apparaît plus comme directeur des rédactions mais comme « éditorialiste ». Son billet, en page 2 du journal, est signé de sa main. Puis, surprise, à partir du 7 avril 2006, le nom de Georges Ziegler disparaît de l’ours. A la place de son billet, les lecteurs de l’hebdomadaire découvrent la chronique d’un certain Jean Fortunel.

Georges Ziegler l’avoue sans problème :

« J’ai gardé un billet d’humeur […]. Si je l’ai fait sous pseudonyme, c’est parce que je ne voulais pas qu’on puisse dire que L’Essor était le journal du département vu que j’y étais moi-même ».

Ce que ne dit pas Georges Ziegler, c’est qu’en continuant d’écrire dans l’hebdomadaire, il a perpétué une situation de conflit d’intérêts. L’Essor, employeur de “Jean Fortunel” bénéficiait du marché des annonces légales et judiciaires, notamment de celles du département de la Loire dont le vice-président aux Affaires économiques n’était autre que… Georges Ziegler.

Pigiste plutôt bien loti

« Pendant des années, on s’est surtout demandé combien il pouvait gagner avec ce billet qui n’excédait pas 2 000 à 2 500 signes », confie un proche de l’hebdomadaire.

« 533 euros brut par mois. J’avais des fiches de paye et ma carte de presse en tant que pigiste », assure Georges Ziegler qui joue la transparence.

La somme ne correspond pourtant pas aux montants – deux fois supérieurs – déclarés auprès de la Haute autorité de la vie publique (HATVP) en mai 2014.

 

Par Maxime Fayolle, à lire en intégralité sur Médiacités.

 


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