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Circulation différenciée, ticket TCL à 3 euros et aide pour changer de cheminée : les mesures anti-pollution pour cet hiver

Les habitants de la Métropole de Lyon sont habitués aux pics de pollution aux particules fines en hiver.

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Pollution-Chauffage-Bois-Rhone-Alpes

Trois mesures viennent d’être présentées pour limiter ces épisodes de pollution.

 

1/ Une aide pour remplacer les chauffages au bois non-performants

Sur le territoire de la Métropole de Lyon, 8% des habitants utilisent un chauffage individuel au bois. Lorsqu’ils sont anciens, ces appareils sont une importante source d’émission de particules fines, PM 10 et PM 2,5, les plus dangereuses pour la santé. Un chauffage ancien et non performant émet 30 fois plus de particules polluantes qu’un chauffage performant.

Dans le cadre de son plan Oxygène, la Métropole fait le pari d’inciter les propriétaires à renouveler leur appareil de chauffage à bois. Pour cela, elle cible prioritairement le remplacement des cheminées anciennes à foyer fermé et les cheminées à foyer ouvert. Une subvention de 500 à 1000 euros sera accordée aux particuliers pour le remplacement de leur appareil de chauffage vieille génération (avant 2002).

Pour y prétendre, plusieurs critères :

  • Habiter sur le territoire de la Métropole et être propriétaire de son logement individuel
  • Faire installer le nouvel équipement par un professionnel qualifié
  • Le nouvel équipement devra être performant (flamme verte 7 étoiles ou équivalent)

2/ La circulation différenciée rapidement mise en place lors des pics de pollution

Le nouveau préfet du Rhône, Stéphane Bouillon, a présenté vendredi le nouveau dispositif anti-pollution du département. Avec pour mot d’ordre : agir plus vite et mieux anticiper. Graduées aujourd’hui en 4 niveaux selon l’intensité de la pollution, les alertes vont voir leur seuil de déclenchement abaissé, comme l’expose l’AFP :

  • L’alerte de niveau 1 interviendra désormais dès le deuxième jour de prévision d’un taux de particules fines supérieur à 50 microgrammes par mètre cube (μg/m3) ou dès la première prévision supérieure à 80 μg/m3.
  • Le niveau 2 sera déclenché quand un taux constaté de 80 μg/m3 sera suivi d’une prévision similaire, ou après quatre jours de dépassement du seuil de 50 μg/m3.

La principale mesure coercitive change également : la circulation différenciée se substitue à la circulation alternée. Autrement dit, ce n’est plus le numéro pair ou impair de la plaque d’immatriculation qui servira de critère, mais la classification des véhicules au regard de leurs émissions particules polluantes. C’est-à-dire la fameuse vignette Crit’Air.

Une vignette Crit’Air. © Neil Dewhurst

Avec une conséquence très directe sur la circulation dans Lyon et Villeurbanne. Dès le premier jour du niveau d’alerte ″N2″, la circulation différenciée sera mise en place dans ces deux villes. Seuls les automobilistes qui disposeront sur leur pare-brise d’une vignette Crit’Air pourront alors circuler.

Si la pollution persiste au-delà de deux jours, seuls les véhicules avec vignette Crit’Air 0, 1, 2 ou 3 seront autorisés à prendre la route. Et si la situation se dégrade encore, l’alerte ″niveau 2 aggravée″ sera enclenchée. L’interdiction de circulation concernera alors aussi les véhicules équipés d’une vignette Crit’Air 3.

En cas d’infraction, les conducteurs risqueront une amende de 45 euros et l’immobilisation du véhicule.

A noter également que le niveau « information-recommandation » sera déclenché plus rapidement. Auparavant, ce premier niveau de pic de pollution était déclenché avec deux jours de prévision à 50 μg/m3. Avec le nouvel arrêté préfectoral, il suffira qu’une seule prévision soit supérieure à 50 pour son déclenchement.

3/ Un ticket TCL à 3 euros les jours d’intense pic de pollution

Il s’appellera Tick’Air et son but sera de « faciliter la vie des usagers » lors des pics de pollution. Le Sytral vient d’annoncer l’apparition de ce nouveau ticket à la journée, disponible dès que le niveau d’alerte ″N2″ sera déclenché. Au prix de 3 euros (au lieu de 5,6 euros normalement), il permettra aux usagers de voyager sur l’ensemble du réseau TCL, avec l’objectif de réduire le trafic routier.

La gratuité des transports en commun lors des pics de pollution les plus intenses est donc définitivement remise au placard. Le Sytral estime que cette opération a un coût bien trop élevé, de l’ordre de 400 000 euros par journée de gratuité.

Le chauffage au bois non-performant est l’une des principales causes de la pollution aux particules fines. Photo : Jean-Paul Belmondo et Catherine Deneuve dans «La Sirène du Mississipi» de François Truffaut, en 1969.

Quels effets de ces mesures anti-pollution hivernale ?

Une question demeure : est-ce que ces mesures seront suffisantes ? On peut fortement en douter. Pour deux raisons essentielles :

  • Outre le transport routier et le chauffage non-performant, l’une des principales causes de la pollution aux particules fines du bassin lyonnais et Nord Isère demeure l’industrie pour laquelle aucune nouvelle mesure n’a été prise.
  • Le secteur géographique concerné est bien trop restreint : il ne concerne que la Métropole de Lyon voire que le centre de celle-ci pour la circulation différenciée. Or les masses d’air circulent et nous subissons la pollution de l’ensemble du bassin lyonnais voir une pollution venue de bien plus loin (cf les épisodes de pollution du printemps).

En attendant de tester ces mesures, Lyon a déjà connu son premier pic de pollution cet automne.

Une autre mesure du Plan Oxygène, comme la mise en place d’une zone à faible émission, fait actuellement l’objet d’une concertation.


#circulation différenciée

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