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[Tribune] Bertrand Badie : « L’Europe n’est plus seule au monde »

Bertrand Badie est professeur des Universités à Sciences Po Paris. Il s’est imposé comme l’un des meilleurs experts en relations internationales. Il pointe les orientations dont l’Europe a besoin pour inventer sa politique étrangère.

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Bertrand Badie, professeur à Science Po Paris spécialiste des relations internationales et invité du festival La chose publique. Photo DR

Il est l’un des invité-e-s de « La Chose Publique », un festival des idées organisé par La Villa Gilet et Res Publica, qui se décline en une série de rencontres et de débats du 16 au 25 novembre 2017.

Il est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages qui font référence dont le dernier « Nous ne sommes plus seuls au monde » (La Découverte, 2016). Rue89Lyon en est partenaire et nous publions les contributions des auteurs que vous pourrez rencontrer en novembre.

Bertrand Badie, professeur à Science Po Paris spécialiste des relations internationales et invité du festival La chose publique. Photo DR

L’Europe a inventé le droit international, le concert de puissances et surtout le premier système international qui se voulut à prétention universelle. Le temps colonial l’a projetée dans un rôle de magistère moral et politique qui semble avoir un temps servi de base à la mondialisation.

Pourtant, celle-ci s’impose de plus en plus comme le résultat d’interdépendances complexes, comme le produit de mixages culturels qui effacent toute hégémonie simple, comme la revanche paradoxale d’acteurs locaux qui conservent une part forte d’autonomie. Autant de ruptures avec les lectures simples d’antan et les diplomaties pré-formatées : l’Europe accède difficilement à cette nouvelle intelligence, à des formes repensées de coexistence mondiale réévaluant des partenariats qu’elle avait jusque-là ignorés.

Réorientation ou question de survie ?

Ce difficile apprentissage de la mondialisation par le Vieux Continent marque profondément ce temps d’incertitude qui a commencé à la faveur du dernier quart du vingtième siècle, aggravé par la disparition de la bipolarité et les approximations qui accompagnaient désormais la notion autrefois rassurante d’Occident. Trois symptômes en témoignent :

  • l’échec de la décolonisation et surtout de la gestion post-coloniale,
  • l’incompréhension à l’égard des formes nouvelles de violence et de conflictualité,
  • l’incapacité de penser les nouveaux partenariats.

Trois orientations dont l’Europe a besoin pour inventer sa politique étrangère mais aussi, désormais, pour survivre : ce regard neuf qu’elle doit porter sur les proto-États du Sud, sur ces formes originales de conflictualité qui la pénètrent en profondeur, et sur ces acteurs, notamment la Chine, qui n’étaient pas du club, sont à la base même de cette « refondation ».

L’Europe dans l’équilibre mondial, table ronde avec Renaud Girard et Bertrand Badie, samedi 18 novembre de 14h30 à 16h aux Subsistances (8 bis, Quai Saint-Vincent Lyon 1er)


#Question de survie

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#Conseil de l’Europe#la chose publique#Question de survie#Villa Gillet

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