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A Lyon, deuxième journée contre la loi travail 2 : une vraie manif mais une mobilisation qui marque le pas

[Article mis à jour régulièrement] Ce jeudi, deuxième manifestation contre les ordonnances réformant une nouvelle fois le code du travail. A Lyon, on prend (presque) les mêmes et on recommence. La police annonce 3 500 personnes alors que la CGT parle de 10 000 personnes.

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La banderole de tête de la manif lyonnaise du 21 septembre. Elle a pu se rendre sans encombre jusqu'à la place Bellecour. ©LB/Rue89Lyon

Après la « réussite » de la manif de la semaine dernière (selon l’intersyndicale qui annonçait également 10 000 – 5 400 pour la police), c’est encore le parcours « grand format » qui a été choisi. Le rendez-vous était toujours donné à 11h30 à la Manufacture des tabacs pour se rendre place Bellecour.

Cette fois-ci les organisations syndicales (CGT, Solidaires, FSU, CNT, CNT-SO, UNEF, UNL) appelaient « les salariés, les chômeurs, les jeunes, les retraités à amplifier la mobilisation en se mettant en grève et en participant massivement à la manifestation ».

Une mobilisation stable

FO, présent en nombre la semaine dernière, n’a pas recruté de la même manière ce jeudi, même si l’union départementale (UD) avait appelé à manifester aux côtés de la CGT et des autres organisations. Les dissensions actuelles au sein de la confédération peuvent expliquer cette faible mobilisation.

Frédéric Volle du bureau de l’UD FO du Rhône veut plutôt insister sur « les débats en interne » et annonce une clarification :

« Fin de semaine prochaine, il y a un comité confédéral, nous allons pouvoir trancher sur la manière dont on s’oppose aux ordonnances ».

Les Insoumis étaient également peu représentés. Pour eux, l’échéance principal reste le 23 septembre à Paris, « la marche contre le coup d’Etat social ».

C’est donc encore la CGT qui a fourni le gros des troupes. Mais des syndicats entiers manquaient à l’appel. La faute à l’accident qui s’est produit ce jeudi matin, sur le périphérique, au niveau de Saint-Fons.

« Sans compter les voitures, au moins trois cars devaient nous rejoindre du sud de l’agglomération et de la Loire », précise le secrétaire général de l’union départementale CGT, João Pereira Afonso.

La banderole de tête de la manif lyonnaise du 21 septembre. Elle a pu se rendre sans encombre jusqu’à la place Bellecour. ©LB/Rue89Lyon

La manifestation a pu se dérouler normalement

L’une des questions de cette journée portaient sur la stratégie de maintien de l’ordre qu’allait adopter les autorités. La semaine dernière, la police n’avait pas hésité à couper la manifestation alors qu’elle avait à peine démarré. S’en étaient suivis tensions, gazages, charges et l’encerclement d’une centaine de manifestants à titre préventif.

Au final, la manifestation avait mis plus de deux heures à véritablement partir. Et de nombreux participants avaient préféré quitter le cortège.

Dans un communiqué, l’intersyndicale avait lourdement dénoncé l’attitude de la police et des autorités :

« La liberté de manifester est remise en cause par cette attitude policière provocatrice. Nos organisations condamnent une volonté du gouvernement de criminaliser les luttes sociales, dissuader par la peur les citoyens venus manifester, et discréditer cette mobilisation aux yeux de l’opinion en créant des tensions et des heurts ».

(Lire notre récit du 12 septembre)

Ce jeudi 21 septembre, la manifestation s’est déroulé sans incident. A midi, la banderole de tête a commencé à avancer. A 13h30, elle arrivait place Bellecour.

La police n’est pas intervenue et a reculé d’une centaine de mètres à l’avant et à l’arrière du cortège. Le dispositif était encore impressionnant : fouille des sacs (pour cause d’état d’urgence, justifie-t-on du côté policier), hélicoptère et gendarmes mobiles en nombre.

« En préfecture, nous avons expliqué qu’une police qui colle le cortège fait automatiquement monter la pression. On a obtenu que les forces de l’ordre recule », ajoute le secrétaire général de l’union départementale CGT.

En contre-partie, la CGT a musclé son service d’ordre. Plus de monde, mieux préparé et mieux équipé.

Des discussions ont eu lieu également entre CGT et des individus investis dans le Front social pour que tout le monde se range derrière la banderole de tête.

Un accord a été trouvé, comme le confirme Emma, une étudiante de 20 ans, qui milite dans ce collectif :

« Notre but au Front social est de faire apparaître différentes tendances et stratégies de lutte. On a obtenu un accord avec la CGT pour que le cortège des non-affiliés reste devant, juste derrière la banderole de tête. »

Les banderoles du Front social à Lyon ce 21 septembre. Environ 300 personnes ont manifesté derrière. ©LB/Rue89Lyon

Davantage de grévistes

Pour cette deuxième journée de mobilisation contre la réforme du code du travail, les syndicats insistent autant sur la manif que sur la grève.
Et cela semble payer.
A titre d’illustration, le trafic SNCF est plus perturbé que le 12 septembre.
Selon la direction de la SNCF citée par Lyon Mag, Quelques lignes ont été très légèrement modifiées, notamment les liaisons Lyon – Bourg-en-Bresse, Lyon – Vienne et Lyon – Villefranche.
La desserte du tram-train de l’Ouest Lyonnais est réduite de 50%.
Mais, mise à part pour la ligne Lyon – Givors totalement annulée, ce n’est pas encore le grand blocage.

Autre illustration de la grève, ce jeudi, 91 cantines scolaires de la Ville de Lyon ont été fermées ou partiellement fermées (109 fonctionneront normalement).

« Convergences des luttes » ?

L’expression n’est pas encore sur toutes les bouches mais les prochains jours pourraient être propices à cette fameuse « convergence des luttes » dont on parle à chaque mouvement social.

Lundi 25 septembre, ce sont les routiers qui sont appelés à une grève reconductible par la CGT et FO. Pour lutter contre la réforme du code du travail

Jeudi 28 septembre, les retraités sont appelés à manifester contre la hausse de la CSG qui concernera 60% d’entre eux. A Lyon, le rendez-vous est à 14h, place de la Comédie (1er arr.) pour aller à la préfecture. Jacques Auffeves, le secrétaire général des retraités CGT du Rhône refuse qu’on « monte les uns contre les autres » :

« C’est en lien avec les ordonnances sur la réforme du code du travail. Le gouvernement veut financer la baisse des cotisations salariales par la hausse de la CSG. Ce ne sont pas les retraités qui doivent être mis à contribution pour les actifs ».

La CGT prévoit d’élargir ce mot d’ordre « retraités » pour créer un autre rendez-vous dans ce mouvement social contre les ordonnances.


#loi travail

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