Une première audience aura lieu ce mardi 19 septembre.
Depuis près de deux ans, les victimes du père Preynat ont une conviction : l’archevêque de Lyon a « couvert » le père Preynat alors qu’il était au courant de ces agissements.
En d’autres termes, le cardinal Philippe Barbarin est accusé de ne pas avoir dénoncé le curé auprès de la justice de son pays.
Le déroulement des faits sur la révélation de cette affaire de pédophilie semble leur donner raison (voir la chronologie en haut de l’article). C’est pourquoi ces victimes ont décidé de saisir directement la justice après qu’une enquête préliminaire pour non-dénonciation a été classée sans-suite par le procureur de la République de Lyon en août 2016.
A l’AFP, Le parquet de Lyon avait confirmé que les autorités diocésaines avaient eu connaissance de soupçons visant le père Preynat entre 2005 et 2010, mais que cette période était couverte par la prescription qui est de trois ans en matière de non-dénonciation.
En mai 2017, c’est une nouvelle procédure qui a été enclenchée par les victimes toujours au sujet de l’aspect non-dénonciation de l’affaire.
Le diocèse de Lyon avait réagi dans un communiqué en déplorant « un acharnement qui se trompe de cible et qui disperse les énergies inutilement au regard de l’objectif commun : la lutte contre la pédophilie.»
Ce mardi, une audience de consignation aura lieu. Les juges du tribunal correctionnel devront décider la somme que les plaignants (ici, les victimes du père Preynat) devront débourser si la procédure est reconnue abusive.
En clair, il s’agit d’une audience technique. Le procès du cardinal Barbarin n’est pas pour demain mais la justice française avance pas-à-pas. Outre l’archevêque de Lyon, six autres personnes vont comparaître, courant 2018.
«Une procédure canonique suspendue »
On ne peut pas dire la même chose de la justice de l’église catholique où l’on attend le verdict d’un procès canonique du père Preynat. Au terme de ce procès, il pourrait perdre son statut de prêtre.
Dans un entretien accordé au journal Le Monde, le cardinal Barbarin a déclaré que le procès canonique est « en cours » mais qu’il a été « suspendu ».
« Je ne sais pas quand la sentence sera rendue, car, entre-temps, une autre procédure judiciaire a été réenclenchée à la demande des victimes et on lui donne la priorité. En accord avec le procureur, qui a été consulté, nous avons suspendu la procédure canonique pour respecter la procédure civile actuelle. »
La justification de cette suspension interroge. Pour son « zoom de la rédaction », France Inter a pu titrer sur « Pédophilie : quand la justice de l’Eglise dérape ».
La radio a en effet contacté les victimes et le parquet. D’une part, les personnes qui ont témoigné n’ont pas été prévenues de la suspension du procès. D’autre part, au Parquet de Lyon, « on ne comprend pas » cette suspension car les deux affaires, « ne sont pas directement liées ».
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