L’annonce s’est faite attendre ce lundi pour arriver en début d’après-midi. Le Premier ministre d’Emmanuel Macron est Edouard Philippe, un proche d’Alain Juppé qui passa autrefois par la case PS. Les biographies-express de cet énarque, qui possède grosso modo un CV assez similaire à celui du nouveau Président de la République, pleuvent.
Mais ce sont encore chez les opposants politiques d’Emmanuel Macron que l’on goûte le plus de sel, dans l’analyse du parcours du jeune chef de gouvernement.
Le (encore plus jeune) maire Les Républicains de Rillieux-la-Pape, candidat aux législatives, Alexandre Vincendet a déclaré au micro de Lyon Capitale que le maire du Havre « allait à la soupe » :
« Ce n’est pas parce qu’une personne vend ses convictions pour un plat de lentilles que tout le monde est pareil. Macron veut que la seule opposition qu’il y ait face à lui soit Marine Le Pen. Il faut donc une droite fière de ses valeurs qui incarne une vraie opposition et pas la compromission et les arrangements d’arrière-cuisine », estime-t-il.
Et de rappeler sans qu’on le lui demande que Nicolas Sarkozy avait fait pareil en allant chercher une figure de gauche, en la personne de Bernard Kouchner, en 2007. Oui mais là, ce n’était pas pareil, apparemment :
« Nicolas Sarkozy a pris Bernard Kouchner qui était un poids lourd de la gauche. Ce qui n’est pas le cas d’Édouard Philippe. Aujourd’hui, qui connaît le connaît ? Lui, c’est une prise de guerre. »
À chacun sa définition des allées et venues des élus et ministrables.
Fanny Dubost, candidate EELV dans le Rhône, s’est elle aussi fendue d’un communiqué exprimant l’ »inquiétude » que suscite cette désignation chez les écologistes. Pour eux, le passé de lobbyiste d’Edouard Philippe au sein d’Areva en fait un « nucléocrate » :
« Cet énarque est dans la continuité des décideurs qui ont enfermé la France dans l’impasse du nucléaire durant ces 40 dernières années. Choisir un nucléocrate à la tête du gouvernement c’est envoyer un signal rétrograde vis à vis de l’indispensable transition énergétique. »
Les préoccupations d’un bord à l’autre divergent, tout comme les sons de cloche. Les candidats lancés sous l’étiquette de La République en Marche, et qui ont quitté à Lyon l’écurie PS sous l’impulsion du maire Gérard Collomb, restent… en marche.
Hubert Julien Laferrière, par exemple, maire PS du 9è arrondissement de Lyon, candidat REM sur la 2è circo du Rhône, prend acte sobrement de la décision, en la qualifiant de « cohérente ».
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