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Le Front national à l’Élysée? Pas question! On se souvient de l’émoi provoqué par la présence de Jean-Marie Le Pen au second tour en 2002. Un vote « contre », visant à se rassurer quant à la négation de l’inacceptable. Ensuite, la vie reprend son cours, l’affrontement des partis également.
L’existence d’un « plafond de verre », infranchissable, placé au-dessous des 50% nécessaires pour accéder au pouvoir, a toujours empêché le Front National d’accéder à la victoire.
Ostracisme et « front républicain »
Ce « plafond de verre » tient grâce à deux composantes :
- La première, c’est le rejet que subit le FN de la part des autres partis politiques, une forme d’ostracisme. Les partis refusent toute alliance. Le FN est donc condamné à ne rien avoir tant qu’il n’aura pas tout.
- La seconde composante, ce sont les électeurs. Ceux qui, s’unissant, font barrage dans un « front républicain » contre le Front National.
Seulement, ce « front républicain » peut ne pas jouer son rôle cette fois-ci, en raison de la fragmentation des idéologies sur l’échiquier politique de cette élection. Plus le « front républicain » s’étiole, plus le plafond de verre se rehausse, laissant davantage de place au Front National.
Ainsi, alors que Le Pen mobilise des électeurs anti-FN quel que soit son challenger, désormais, chaque candidat qualifiable pour le second tour va aussi désactiver des électeurs qui ne pourront pas voter pour lui, quel que soit l’adversaire.
Marine Le Pen devrait donc mobiliser davantage d’électeurs que ses concurrents. Cette différenciation des abstentions pourrait lui permettre de remporter l’élection.
Après être passée de impossible à improbable, l’élection de Le Pen à la présidence de la République en 2017 est maintenant en train de glisser de improbable à très possible.
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