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Pourquoi les candidats pro-mariage pour tous se foutent des LGBT

Les candidats pro-mariage pour tous à la présidentielle semblent plus préoccupés de donner des gages à leurs opposants qu’à défendre les droits des LGBT.

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Pourquoi les candidats pro-mariage pour tous se foutent des LGBT

Un édito signé Romain Vallet pour le mensuel Heteroclite.

En l’espace de quelques jours, deux candidats à la présidentielle, pourtant l’un et l’autre favorables au mariage pour tous, ont tour à tour redonné un peu de lustre à la légitimité ternie des opposant-e-s à la loi Taubira. Jean-Luc Mélenchon d’abord, faisant dans l’hebdomadaire Famille chrétienne « le pari positif du malentendu » avec La Manif Pour Tous.

Emmanuel Macron ensuite, estimant dans L’Obs que les soutiens de cette même Manif Pour Tous avaient été «humiliés».

Quant à Benoît Hamon, il estime que le mariage pour tous est «l’exemple-type» d’une loi qui pourrait être soumise à un «49.3 citoyen»… Autrement dit à un référendum qui permettrait à une majorité de décider d’octroyer ou non des droits équivalents aux siens à une minorité !

Surtout, le candidat socialiste, aussi sincère soit sa volonté de s’en démarquer, ne peut pas être absous du bilan de la majorité sortante, puisque c’est avec celle-ci qu’il devra composer et gouverner si, par on ne sait quel extraordinaire concours de circonstances, il est élu.

Et ce bilan, là aussi, est entaché de nombreuses reculades et concessions, symboliques ou bien réelles, faite à La Manif Pour Tous («liberté de conscience» des maires, PMA, droits des trans, ABCD de l’égalité…).

Illusoires convergences

Ainsi, les trois principaux candidats à la présidentielle qui soutiennent le mariage pour tous semblent plus préoccupés de donner des gages à leurs opposants qu’à défendre les droits des LGBT. On pourrait se dire que ce ne sont là que des prétextes à polémiques stériles, des propos de campagne qui n’engagent à rien, au pire des maladresses.

On pourrait, pour se rassurer, mettre ça sous le tapis en se disant que Mélenchon, Hamon ou Macron, c’est mieux que si c’était pire (Fillon, Le Pen). Il est vrai qu’aucun des trois ne remet en cause le mariage pour tous et qu’ils souhaitent tous ouvrir la PMA à toutes les femmes. Mais c’est aussi ce que disait Hollande en 2012…

Et, des trois, seul Mélenchon (pour l’instant du moins) s’est exprimé en faveur du changement d’état civil libre et gratuit pour les personnes trans.

De petites phrases comme celles-là n’augurent rien de bon quant au respect des promesses de campagne. Elles consacrent la légitimité de La Manif Pour Tous comme un mouvement politique à côté duquel «aucun responsable politique ne peut passer» (dixit Mélenchon) et dont il faut tenir compte en dépit des évidents désaccords.

Qui ne voit que le « consensus » sur ces questions ne peut être atteint que sur notre dos et en sacrifiant nos droits sur l’autel du « nécessaire apaisement » avec la frange la plus réac de la population ?

Où est le/la candidat-e qui, plutôt que de rechercher d’illusoires convergences avec nos adversaires, assumera ses désaccords avec eux ? Lequel, laquelle clamera haut et fort que s’opposer à l’égalité des droits, c’est toujours homophobe ?

À lire sur heteroclite.org.


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