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La campagne électorale d’Emmanuel Macron et autres micmacs à Lyon

[Mis à jour] Il n’y a pas qu’en haut lieu (c’est à dire à Paris…) qu’on donne des coups et qu’on en reçoit en retour. Les ondes de choc de la préparation de « 2017 » atteignent très directement les fédés départementales des partis, de droite et de gauche, qui sont largement mises à contribution.

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Gérard Collomb sur Rue89Lyon

La dynamique des territoires est cruciale pour cette élection nationale et, tandis que chez Les Républicains on fait mine de resserrer les rangs autour d’un candidat François Fillon enfin désigné, à gauche, on se tire encore dans les pattes.

La méthode Gérard Collomb en déploiement

Si Gérard Collomb n’est pas le boss de la fédération du PS dans le Rhône, du fait de ses fonctions de président de la Métropole et de maire de Lyon, il n’en reste pas moins celui qui mène réellement la barque au sein du PS local.

Et ce n’est un secret pour personne, le maire de Lyon roule pour Emmanuel Macron.

Première conséquence : Gérard Collomb passe en ce moment une partie de son temps à faire campagne pour l’ex-ministre de François Hollande.

Depuis quelques jours, les conseillers métropolitains ainsi que les adjoints aux maires d’arrondissements reçoivent des coups de fil de « Gérard » himself, les invitant à donner leur signature à Emmanuel Macron, afin que ce dernier obtienne les 500 souscriptions nécessaires à la présentation définitive de sa candidature à la présidence de la République.

Et Gérard Collomb ne va pas se priver de sa force politique locale : il pourrait réunir au moins 50 ou 60 signatures si les élus autour de lui obéissent à son injonction.

La règle est que tout candidat à la présidence de la République doit réunir ses signatures sur au moins 30 départements différents. Pour ce qui est de la Métropole de Lyon et du Rhône, le compte devrait être bon d’ici quelques minutes pour Emmanuel Macron, sans aucune difficulté.

« L’atmosphère n’est pas aussi détestable qu’en 2012« , nous raconte-t-on néanmoins.

En amont de cette année électorale de 2012, Gérard Collomb avait décidé de soutenir la motion de Ségolène Royal. Et le maire de Lyon avait été autrement plus catégorique auprès de ses camarades et autres élus socialistes qui auraient eu l’outrecuidance d’opter pour une autre personnalité du parti.

« Au PS, c’est très cool »

Deuxième conséquence : celui qu’on appelle le « premier fed’ » (pour premier fédéral), David Kimelfeld, dauphin désigné de Gérard Collomb, roule lui aussi pour Emmanuel Macron. C’est à lui que revient la mission d’organiser les primaires de la gauche, qui doivent se tenir les 22 et 29 janvier prochains.

Or, Emmanuel Macron a décidé qu’il ne participerait pas à ce qu’il qualifie de « guerre de clan ». Il veut se placer hors des partis et cette stratégie est d’ailleurs largement soutenue par Gérard Collomb.

Gérard Collomb vers le turfu. ©Houcine Haddouche/Filtrages

Mais cette fois, les directives et vues politiques du maire de Lyon ne passent pas aussi bien que d’habitude chez les copains de la bande. Nombre d’entre eux ont pointé l’incohérence à soutenir un candidat qui ne joue pas le jeu des primaires et à devoir par ailleurs les organiser dans le Rhône.

Des élus dont le député Yves Blein ou le maire de Villeurbanne Jean-Paul bret ont demandé à David Kimelfeld de démissionner.

Ce dernier a finalement tenté lundi d’apaiser les esprits en promettant qu’il ne s’occuperait pas des primaires sur le territoire. Il a d’abord pensé à confier la mission à Brigitte Jannot, conseillère métropolitaine et élue de Givors. Mais c’est finalement le député-maire de Feyzin, Yves Blein, qui s’y collera.

Le premier fed’ qui ne participe pas aux primaires de son clan, ça ne risque pas d’apaiser quoi que ce soit chez ceux qui ont bien envie que le succès ne soit pas au rendez-vous qu’à droite.

Sur les réseaux sociaux, l’un des militants socialistes et acteurs de la fronde anti-« PS parisien » de 2012 rappelle que Gérard Collomb l’avait menée en toute quiétude, en présentant et en soutenant un candidat dissident (en l’occurrence le PRG Thierry Braillard, devenu ensuite secrétaire d’Etat aux sports).

« Au PS, c’est très cool. Personne ne se fait virer », nous dit-il, à moitié goguenard.

En somme, Gérard Collomb mène la danse au local, les menaces des instances nationales du PS sonnent (très) faux, les règles sont à géométrie variable et le débat sur une ligne politique éventuellement commune à la gauche en vue de 2017 n’en finit pas de s’enliser.

C’est plutôt « cool », en effet.

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