Une stratégie de communication déployée au grand au jour. Laurent Wauquiez a multiplié les rendez-vous donnés à la presse, qu’il a convoquée chaque jour cette semaine (et même une heure avant l’ouverture des débats ce jeudi).
Objectif : occuper le terrain médiatique et faire rédiger aux médias toutes les annonces souhaitées, avant que celles d’entre elles (rares) qui seront présentées aux élus ne puissent même être débattues dans l’hémicycle.
Les règles de l’assemblée l’ennuient profondément ; il ne s’en est jamais caché. Par ailleurs, les déplacements sont nombreux et sont autant d’occasions de nouvelles annonces. L’effet de surprise que Laurent Wauquiez sait pouvoir susciter avec des décisions prises le matin-même fait qu’il est suivi à la trace.
« On lui reprochait de ne pas être suffisamment à la Région, d’être plus à Paris qu’à Lyon ou ailleurs, en Auvergne ? Eh bien il prouve le contraire », nous dit-on.
Ici, Laurent Wauquiez parle de la candidature Macron (en tant que numéro 1 du parti Les Républicains), là, il cause de la sécurité dans les trains régionaux ou encore du vignoble du Beaujolais (en tant que président de région).
Une hyperactivité largement mise en scène, avec plusieurs communiqués par jour et la dictée faite aux journalistes chaque semaine, le tout n’ayant jamais été autant relayé.
« Tout ça est suivi d’actions, c’est très concret », indique l’entourage du président de région qui doit suivre la cadence.
Grogne chez les agents de la Région
Voilà qui n’est pas de l’avis des syndicats des agents et personnels de la nouvelle grande région (quasiment 10 000 personnes).
Les organisations syndicales (CFDT, CGT, FO, FSU, UNSA) expriment ce mercredi une inquiétude commune concernant la réorganisation des services, engendrée par la fusion des deux régions Auvergne et Rhône-Alpes. Pour elles, il n’y a pas de « vision globale » pas plus qu’il n’y a de « ligne claire ».
Alors que Laurent Wauquiez fait preuve d’hyperactivité et court la France, les représentants du personnel se plaignent d’un flou qui les immobilise :
« Tout est désormais centralisé dans les mains du seul Président, ce qui occasionne des délais de réaction allongés, sans parler de la multiplication des courriers d’information sans aucun but règlementaire ».
Plusieurs représentants syndicaux nous parlent d’ « ordres et de contre-ordres », d’annonces lues dans la presse et non suivies de notes, si bien que les agents se sentiraient particulièrement démunis, après dix mois d’attente :
« Comment rendre un service public dans ces conditions ? »
À la Région, on nous indique que la nouvelle organisation au sein des services se réalise dans les délais prévus, voire « plus vite qu’ailleurs dans les autres régions de France ».
La grogne, à la veille d’élections syndicales (fin novembre), pourrait aussi passer pour de l’activisme politique.
« Si on prend la parole maintenant, c’est vraiment que la situation au sein des services est grave », nous affirme toutefois Viviane Huber (CFDT).
Chargement des commentaires…