Les journées de l’économie (dites Jeco) à Lyon constituent un événement placé au centre de la vie politique de la ville sur la période, avec un programme de conférences relativement variées et faisant appel à des personnalités du monde de l’entreprise, des sciences humaines, de l’université, etc.
Gérard Collomb les inaugure traditionnellement et, pour cette édition 2016, il a axé son propos sur… l’école.
Issu d’un milieu modeste…je ne suis pas sûr que l’école d’aujourd’hui m’aurait permis d’avoir le parcours que j’ai eu.#JECO2016
— Gérard Collomb (@gerardcollomb) November 8, 2016
Un thème pris non pas sous l’angle local et, dans le ton, assez éloigné de ses discours introductifs, habituellement centrés sur la modification du visage de la ville de Lyon et ce qu’il y réalise depuis maintenant trois mandats. De quoi étonner Eric Lafond, qui a été conseiller municipal d’opposition et qui voit là une forme de « nationalisation » du débat chez le maire PS, qui est le premier VRP depuis quelques mois d’Emmanuel Macron.
Si ce dernier n’a toujours pas fait acte de candidature en vue des élections présidentielles, ses soutiens et ses équipes s’agitent sur le terrain. Gérard Collomb ne va pas s’en priver.
Un virage dans la compol’ de l’édile de Lyon qui n’a pas échappé à Éric Lafond. Il relève :
« Je n’avais jamais entendu le Maire de Lyon s’exprimer avec autant de vigueur sur le sujet. De prime abord, j’acquiesce à cette déclaration, tant je partage l’idée que notre École doit être repensée en profondeur pour répondre aux attentes de ses acteurs (apprenants, enseignants, parents d’élèves) et de la société.
Puis, je m’interroge sur les motivations de celle-ci. Notamment à l’aune du débat des dernières élections municipales où le Maire sortant avait montré si peu d’appétit pour une approche ambitieuse de la réforme des rythmes scolaires.
On se souvient que cette réorganisation était abordée uniquement comme une contrainte, budgétaire notamment. A aucun moment, elle ne fut envisagée comme une opportunité pour la politique locale d’impacter favorablement le système d’instruction publique.
Nous fûmes les seuls à proposer une réforme articulée autour des nouveaux rythmes imposés par l’Etat dans la perspective d’élargir les horizons des enfants et de proposer, au sein de l’Ecole, des savoirs complémentaires à ce qu’apportent les enseignants. Et le refus des autres candidats de venir sur ce sujet empêcha le débat.
Au final, ce qui a été mis en place est au mieux une garderie, au pire une simple mesure technique pour s’adapter à la loi. Son impact éducatif sera nul. Rappelons ici que plus de 40% des enfants ne participent pas à ces temps du vendredi après-midi.
La faiblesse récurrente de l’Etat sur le sujet impose que les collectivités locales s’impliquent sur la question de l’instruction publique. Le Maire de Lyon a raté l’opportunité en 2014. Voudra-t-il faire avec la Métropole (écoles primaires et Collèges) ce qu’il n’a pas imaginé pour la ville ?
A moins qu’il ne s’agisse que d’une déclaration pour seulement étayer son engagement dans la politique nationale. Son soutien actif à Emmanuel Macron le conduit à s’éloigner le plus possible du bilan gouvernemental. De facto, la déclaration est aussi un non satisfecit à celui de la Ministre de l’Education Nationale qui, depuis 3 ans, était supposée avoir « refondé » l’École. D’une pierre deux petits coups politiques, mais aucun changement à attendre. »
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