Des images de cars déboulant dans des rues étroites et déchargeant des personnes qui ont vécu dans cette désormais démantelée « jungle » de Calais : toutes les chaînes télé les ont tournées.
L’AFP s’est notamment rendu en Bourgogne, pour produire au moins deux compte-rendus de réactions d’habitants des lieux.
À Chardonnay, en Saône-et-Loire, un prof se demande ce que ces jeunes hommes, qui ont selon lui plutôt des profils de lycéens et d’étudiants, vont faire dans cette zone rurale ; il aurait préféré pour eux un accompagnement plus urbain, « à Chalon, en ville », dit-il, « avec des cours » dans des établissements.
Dans la même commune, une autre habitante exprime avec force son mécontentement.
Derrière sa paire de lunettes noires, elle évoque sa compréhension « de la sécurité des gens du village » (sic). Ou encore le fait que la nuit tombe tôt désormais, que les enfants prennent le car scolaire à 6h30 le matin et que les parents ont toutes les raisons d’avoir peur. On ne sait pas de quoi exactement.
À voir ci-après.
Le village, connu pour avoir donné son nom au cépage utilisé pour des vins blancs de Bourgogne, ne dispose pas de commerces, rappelle l’AFP.
Nombre d’élus de droite, sans aller jusqu’à ceux de l’extrême droite, se sont insurgés devant la perspective d’une multitude de « mini-jungles » s’ancrant dans les villages de France -comme celle d’une invasion barbare fantasmée.
En tête de la fronde, le président Les Républicains de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez.
Le numéro un du parti de Nicolas Sarkozy s’était même fendu d’une conférence de presse organisée par la collectivité, qui n’a pour autant aucune compétence en matière d’accueil des étrangers, pendant laquelle il avait été ferme voire tout à fait inquiétant. Sa prise de position, pas toujours suivie par ses pairs de chez Les Républicains, s’est confirmée avec le lancement d’une pétition.
Poursuivant l’idée de mener une opération de désintox, le journal Le Monde précisait à la suite des propos tenus par le numéro 1 du parti Les Républicains :
« Contrairement à ce que l’élu LR suggère, il ne s’agit donc pas de créer des campements de nature comparable à celui de Calais, mais de répartir les migrants dans ces centres. Une solution qui relève en partie du bricolage, certes, mais dans des conditions sanitaires complètement différentes. »
Un Mézenc gravi et… ravi à Laurent Wauquiez
En réponse, ce week-end, près de 2000 personnes ont gravi le Mont Mézenc (en Haute-Loire) derrière une banderole de taille indiquant « Bienvenue aux réfugiés ». L’appel a notamment été lancé par la Cimade 43, Nuit Debout 43, ou encore Réseau sans frontière Haute-Loire.
Le lieu et le mode opératoire (une marche) n’ont pas été choisis par hasard : pour chacune de ses rentrées politico-médiatiques, Laurent Wauquiez choisit de convier ses amis, ses soutiens ainsi que la presse, à l’accompagner dans une ascension du Mont Mézenc.
Le lendemain, Michel Delpuech, préfet de région, a accueilli à Lyon, comme tous ses homologues concernés en France, quelques migrants (28 pour cette arrivée) en leur exprimant son soutien, devant bouteilles de Coca, tomates cerises et apéricubes. une cinquantaine d’autres personnes arrivaient pendant ce temps à Villeurbanne.
Gérard Collomb, président PS de la Métropole de Lyon, nous avait annoncé que son territoire accueillerait environ 200 migrants ; 751 devraient arriver dans l’ensemble de la région Auvergne-Rhône-Alpes, ces trois prochains jours.
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