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« Classes surchargées » : un collège de Vaulx-en-Velin ne fait pas sa rentrée

En cette semaine de rentrée, les élèves du collège Henri-Barbusse, à Vaulx-en-Velin auraient dû entendre retentir, ce jeudi et vendredi, la sonnerie qui annonce la fin des vacances et donne le coup d’envoi d’une nouvelle année.

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L'immense majorité des enseignant du collège Henri Barbusse, à Vaulx-en-Velin, était en grève, en le jour de rentrée, le 1er septembre. © Amélie James/Rue89Lyon.

Mais, il n’en fut rien. Les portes sont restées closes. En grève pour protester contre des classes qu’ils estiment « surchargées », une majorité d’enseignants n’assurent ni l’accueil, ni les cours.

« Nous ne lâcheront rien ». Le ton est donné devant le collège Henri-Barbusse, à Vaulx-en-Velin. Réunis ce jeudi devant les grilles de leur établissement, les professeurs dénoncent des « classes surchargées ».

Selon eux, les classes ne devraient pas accueillir plus de 24 élèves parce que l’établissement est classé en REP+. Or, cette année, au moins 6 classes comptent 25 élèves.

« Il devient de plus en plus difficile d’enseigner. Pour cela, nous réclamons l’ouverture de classes et/ou le transfert d’élèves vers d’autres établissements. Le collège Aimé Césaire qui se trouve à 50 mètres compte une classe de 21 élèves ! », explique Mickaël Goyot, professeur de mathématiques.

Un collège classé en REP +

Situé à Vaulx-en-Velin, commune la plus pauvre du Rhône, le collège Henri-Barbusse se classe parmi les établissements les plus défavorisés de la métropole.

Comme 363 autres collèges français, l’établissement vaudais a donc logiquement été classé en REP+. Cette classification permet à l’établissement d’obtenir des moyens supplémentaires, dont l’allègement de classes et un suivi renforcé des élèves.

Les enseignants pointent donc des moyens encore insuffisants pour conduire les 700 enfants vers la réussite.

« On déplore une diversité au niveau national. À Marseille et Paris, les effectifs des classes en éducation prioritaire sont limités à 23. Et ici, on devrait travailler avec plus de 24 élèves par classe ? », déclare Denis Régnier, professeur d’Éducation Physique et Sportive (EPS).

Pour les professeurs d’EPS, c’est notamment le transport en bus des élèves vers les infrastructures sportives qui devient compliqué. © AJ/Rue89Lyon.

Quelle réponse du rectorat ?

Après une première journée de grève, ce jeudi 1er, les personnels du collège Henri-Barbusse ont été reçus en audience à l’inspection académique. Ils sont ressortis déçus :

« L’inspecteur d’académie adjoint refuse de chercher la moindre solution pour permettre aux élèves vaudais d’effectuer une rentrée sereine », déclare les enseignants grévistes dans un communiqué.

Les enseignants vaudais en appellent désormais à la rectrice de l’académie.

Du côté du rectorat de Lyon, on semble considérer que le seuil de surcharge des classes ne soit pas atteint.

Une question de sécurité ?

Les classes dont l’effectif dépasse 24 élèves poserait également problème du point de vue de la sécurité et du confort, selon les enseignants de sciences.

« Nos salles ne sont pas faites pour accueillir plus d’élèves. Nous n’avons que 24 places assises dans la classe de sciences. Au-delà de cet effectif, il devient dangereux d’effectuer des manipulations, de travailler avec des instruments tranchants et électriques », affirme Denis Desambrois, professeur de sciences de la vie et de la Terre (SVT).

Denis Desambrois, professeur de sciences de la vie et de la Terre (SVT) au collège Barbusse. ©AJ/Rue89Lyon

Une grève soutenue par les parents

Les enseignants se disent prêts à reconduire la grève « tant qu’il le faudra » pour obtenir des allègements d’effectifs. Cette revendication ne date d’ailleurs pas d’hier. En janvier dernier, par le biais d’un communiqué, ils avaient déjà alerté la presse lorsqu’ils avaient eu connaissance des futurs effectifs prévus pour l’année 2016/2017.

Confrontée à cette grève, les parents acceptent et soutiennent. Toutes les familles venues accompagner leurs enfants en cette semaine de rentrée nous disent la même chose.

« Je comprends tout à fait cette grève de professeurs. À mon époque, en étant 20 par classe, c’était déjà compliqué. Aujourd’hui, on débauche pourtant plus que l’on embauche ! », sourit Anibal Da Silva, beau-père de Katia, élève de 4ème.

Un mouvement réussi

Via un communiqué de presse, les personnels du collège Henri-Barbusse ont informé avoir cessé leur mouvement de grève, après avoir été reçus, une seconde fois par l’inspecteur d’académie. La rentrée des élèves de 3ème, prévue lundi 5 septembre a donc eu lieu.

« Les personnels ont réussi à faire reconnaître la spécificité de leur établissement, REP+ avec un sur-effectif global. Mises à part les 3 classes de 5ème déjà à 25, les autres classes ne verront pas leur effectif dépasser la barre de 24 », expliquent-ils dans le communiqué de presse.


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