David Kimelfed se dit « fier » mais aussi « soulagé » par l’officialisation de la nouvelle.
Ce mardi 30 août, Gérard Collomb organisait sa traditionnelle visite de presse de rentrée des grands chantiers. Un bus, un micro et il promène la presse locale parmi quelques projets emblématiques de la métropole en matière d’urbanisme.
Les points de passage de cette année : la Part-Dieu, Carré de Soie et Gerland. L’occasion pour lui de faire un point sur l’avancée des travaux, et de redire à quel point l’entente et la collaboration avec les promoteurs immobiliers et les partenaires économiques privés est essentielle dans son action politique. La presse apprend alors que les travaux avancent bien et que les relations avec le privé sont bonnes.
L’occasion aussi de redire qu’avec lui, Lyon « est dans la top 10 des métropoles européennes », une rengaine de l’ordre du réflexe.
Le choix forcé de Gérard Collomb
Sa rentrée, le maire de Lyon mais aussi président de la Métropole de Lyon et sénateur, la faisait aussi dans les médias. Le matin, il avait comme à son habitude fait ses annonces dans le journal Le Progrès, notamment sur ses intentions pour les échéances électorales de 2020.
« Je ferai donc un tandem avec lui [David Kimelfeld, ndlr] pour les prochaines municipales. Si j’étais élu président de la Métropole, il pourrait être un excellent maire de Lyon. »
@gerardcollomb @Le_Progres @leprogreslyon Vous devriez intégrer la rédaction du Progrès dans votre cabinet.
— Eric Forquin (@EricForquin) August 30, 2016
Un choix forcé, la loi sur le non cumul des mandats lui interdisant de diriger deux exécutifs locaux. Si Gérard Collomb les cumule actuellement c’est par dérogation accordée par le Conseil Constitutionnel afin de permettre la mise en place de la Métropole de Lyon.
Gérard Collomb n’a jamais caché son attachement la Métropole, entité qu’il a largement façonnée et pour laquelle il a œuvré politiquement le premier en France. Ayant englobé les compétences du département du Rhône sur le territoire de l’agglo, il s’est ainsi retrouvé à la tête d’une communauté aux superpouvoirs dotée de 3 milliards d’euros de budget.
Le fidèle lieutenant dans la lumière
Pour celui qui est sénateur, maire et président de la Métropole, on visualise presque ici le monarque qui désigne son dauphin. Le dauphin en question était justement du voyage à travers les chantiers de l’agglomération. Dans le bus, détendu et forcément souriant, il a avoué recevoir quelques textos de félicitations. Fouziya Bouzerda, adjointe au maire de Lyon au commerce et à l’artisanat, l’a taquiné gentiment.
Mais si la main du roi vient de l’adouber, pour David Kimelfeld, « ce n’est pas vraiment un scoop ».
« C’est une fierté évidemment mais aussi un soulagement de clarifier les choses vis-à-vis de tout le monde. »
Son nom revenait en effet régulièrement ; dans une interview donnée à un magazine lyonnais il y a quelques mois, David Kimelfeld était qualifié de « bosseur » et encensé par le président de la Métropole. Fidèle lieutenant de Gérard Collomb, il est son premier vice-président à la Métropole en charge de l’économie, lui, le chef d’entreprise. En tant que président de la fédération socialiste du Rhône, il a parfaitement jouée le rôle de courroie de transmission pour le maire.
Désormais, les choses sont claires, Gérard Collomb à la Métropole et David Kimelfeld à la mairie. Voilà le « tandem » annoncé tôt, trois ans avant les élections municipales et métropolitaines.
« C’est loin mais il faut l’anticiper, c’est donc bien de l’annoncer tôt. La Métropole c’est quelque chose qui tient à cœur à Gérard Collomb. En 2020, ça sera totalement différent de la dernière fois, ce seront de vraies élections métropolitaines (les conseillers métropolitaines seront élus au suffrage universel, ndlr), il faudra faire une vraie campagne métropolitaine. »
Gérard Collomb garderait donc son « bébé » en laissant les reines d’une ville à l’un de ses plus fidèles proches. C’est ce qu’il dira un peu plus tard dans l’après-midi après le déjeuner de presse.
« Si je suis élu président de la Métropole, il faut assurer que l’entente avec la ville de Lyon soit bonne et je pense que David Kimelfeld est capable et a une vision stratégique. Je me reconnais en lui quand j’étais maire du 9e arrondissement. »
« On gagne ensemble ou on perd ensemble »
David Kimelfeld, lui, s’y voit-il déjà ? Evidemment, il ne le dit pas par prudence avant le résultat des urnes. Jusque là, le territoire est plutôt favorable à la gauche. Gérard Collomb réalise actuellement son troisième mandat de maire de Lyon et si l’agglomération a vu partir plusieurs de ses communes dans le giron de la droite, elle en compte encore certaines très ancrées à gauche comme Villeurbanne, Vénissieux ou Vaulx-en-Velin.
Aux dernières élections régionales de 2015, la liste du président sortant Jean-Jack Queyranne (PS) est arrivée en tête devant celle de Laurent Wauquiez à Lyon et dans l’ensemble de la Métropole au second tour (43% contre 40% des suffrages exprimés). Mais David Kimelfeld ne dira pas qu’il est le futur maire de Lyon.
« Dire ce qu’il se passera en 2020 c’est très compliqué. Aujourd’hui perdre Lyon et la Métropole peut sembler peu probable mais trois ans avant 2001, est-ce que la droite pensait perdre la mairie de Lyon ? Je ne suis pas sûr. »
Une chose est plus certaine d’après lui, il y a peu de chances qu’il se retrouve maire de Lyon et Gérard Collomb fanny.
« Si on perd Lyon, je ne vois pas comment on pourrait gagner la Métropole. »
Le voilà en tout cas candidat de la future liste PS pour les élections municipales de 2020.
« Le dire tôt, c’est prendre des coups plus tôt mais au moins c’est clair et on est identifié », assure-t-il.
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