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Anne Lorne ou la droite dure qui s’impose à Lyon

Si on regarde de près la liste des candidats Les Républicains (LR) aux élections législatives de 2017 dans le Rhône, on dirait bien que pour le parti de Nicolas Sarkozy et de Laurent Wauquiez, le centrisme a fait son temps à Lyon.

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Anne Lorne ou la droite dure qui s’impose à Lyon

Pour le signifier, la commission nationale des investitures LR n’a pas hésité à écarter Michel Havard et Emmanuel Hamelin les figures locales les plus connues des Lyonnais. Occasion aussi de régler la vieille querelle d’un leadership jamais assuré à Lyon pour la droite. Les deux conseillers municipaux font les frais de leur manque de pugnacité, sans doute, dans leur rôle d’opposants à la gauche (tout à fait centriste) de Gérard Collomb, et de leurs échecs électoraux successifs.

L’ancien député Emmanuel Hamelin a même été qualifié de « looser » de façon très frontale par un hebo local -notamment parce qu’il n’a pas gagné une élection depuis 2002.

Laurent Wauquiez ne serait pas loin d’user des mêmes termes ; il s’est par exemple très peu appuyé sur ces figures locales pour sa campagne en vue des élections régionales en Auvergne-Rhône-Alpes. En les remportant, le numéro 2 du parti s’est alors volontiers positionné comme la figure nationale rayonnant depuis Lyon et son siège de la Région.

Chez Les Républicains, le message est clair : place aux aux femmes (la liste complète des candidats investis ci-après).

legislatives-rhone-LR

Parmi elles, on vous (re)présente Anne Lorne, qui dame le pion à Michel Havard en étant donc investie sur la 1ère circonscription. Les raisons d’un tel camouflet au visage de celui qui s’est toujours vu comme le leader naturel de la droite à Lyon ? La version officielle est la suivante :

“Nous avions l’obligation de féminiser nos listes. Chaque année, nous payons 8 millions d’euros de pénalités. Dans toutes les circonscriptions où nous n’avions pas de député sortant, nous avions fléché des candidates », a déclaré un parlementaire à Lyon Capitale.

Mais les deux élus lyonnais, écartés sans plus d’égards et qui restent silencieux pour l’heure, ont de quoi ruminer. Dans leur entourage, on déclare voir d’un très mauvais oeil cette percée de la droite dure dans une ville qui, selon eux, ne correspond pas à ce type de position politique.

Anne Lorne, militante anti mariage gay et twitteuse vindicative

Anne Lorne, désignée candidate par Les Républicains aux prochaines élections législatives à Lyon. DR

La bio de cette conseillère régionale, portée par Laurent Wauquiez dans ses listes pour accéder à la tête d’Auvergne-Rhône-Alpes, vaut le coup d’oeil tant la trajectoire est ascendante et significative de l’importance prise par les idées réactionnaires au sein de la droite. Anne Lorne s’est d’abord illustrée en tant que coordinatrice régionale de l’organisation anti mariage gay Manif pour tous.

Famillechretienne.fr lui avait consacré un portrait à l’occasion de cette campagne électorale de 2015, dans lequel on l’entend dire :

« Je suis l’aînée de sept enfants, fille d’un homme et d’une femme qui nous ont transmis le sens du devoir. Nous avons été éduqués à la responsabilité et élevés dans la notion de l’autorité. »

Pour rappel, son père est Patrick Louis, ancien député européen et secrétaire général du Mouvement pour la France. Sur Twitter, elle avait déclaré, cash :

« Si j’étais élue, les premiers à voir leurs subventions sauter seraient LGBT et SOS Racisme. »

Capture d’écran des tweets d’Anne Lorne pendant la campagne électorale régionale.

La jeune femme de 37 ans cumule les fonctions à responsabilité dans le champ réactionnaire de la droite, puisqu’elle est par ailleurs déléguée nationale de Sens commun, une forme de collectif lobbyiste ultra-conservateur qui joue un rôle de curseur idéologique pour Les Républicains. C’est d’ailleurs toujours cette décidément très choyée Anne Lorne qui avait été choisie par Nicolas Sarkozy pour prendre le poste de secrétaire nationale en charge de la petite enfance.

Sur cette 1ère circonscription, elle pourrait ferrailler contre l’actuel secrétaire d’Etat au Sport, le lyonnais Thierry Braillard (Parti Radical de Gauche).

 

 


#Anne Lorne

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Photo : BE Rue89Lyon

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