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Pourquoi parle-t-on « des filles de l’OL » et pas de la « Ligue des championnes » ?

Pourquoi pas une « Ligue des championnes » ?

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Vidéo de la victoire de l'équipe féminine de l'OL sur LCI. Capture d'écran.

« Les filles de l’OL » sacrées vainqueures de la Ligue des champions pour la troisième fois -de quoi faire sauter un paquet de Lyonnais. Enfin pas tous. Dans le but légitime de différencier les équipes masculine et féminine du club qui, par ailleurs, ne bénéficient pas de la même aura médiatique, on a lu dans la plupart des supports l’expression « filles de l’OL ».

De quoi énerver les sensibilités féministes qui voient là un dénigrement des sportives, désignées par un nom qui pourrait d’une certaine façon les infantiliser.

« Les filles de l’OL ». Capture d’écran sur une vidéo de LCI.

Comme ce lyonnais très actif sur les réseaux sociaux, sur les questions de genre et LGBT, reprochant son titre à France 3 Rhône-Alpes-Auvergne :

Le community manager de France 3 voit donc dans l’expression « filles de l’OL » une forme de familiarité qu’il estime cordiale voire enthousiaste et supportrice.

Jean-Michel Aulas, qui travaille beaucoup à ce que les joueuses obtiennent un statut en France, parlent lui aussi « des filles » : le mot est simple, court et repris facilement dans les titres des médias.

Le président de l’OL défend ainsi son équipe de longue date et, à travers elle, le sport féminin, d’autant que ce combat « à la pointe » peut aussi permettre une promotion alternative et néanmoins de taille de son club.

Le site du Monde a trouvé la formule pour éviter l’expression « les filles », en ne donnant donc pas de petit nom spécial aux joueuses, en ne les qualifiant même pas du tout mais plutôt la Ligue.

 

Notons que cette Ligue est qualifiée de « féminine » mais qu’elle reste celle « des champions », alors qu’il s’agit d’un tournoi disputé uniquement par des équipes de footballeuses. Pourquoi ne parlerait-on pas de Ligue des championnes ?

Les joueuses de l’OL, elles, ne s’expriment pas tellement sur cette question.

Généralement, lorsqu’elles sont interrogées sur la différence de couverture médiatique entre elles et les joueurs, sur les différences de rémunération également, les sportives ne protestent pas, estimant les écarts justifiés (au regard des retombées économique que la pratique professionnelle masculine génère). Elles évoquent leurs homologues masculins comme des « moteurs » qui permettent aux clubs d’avoir une grosse visibilité.

Mais ce jeudi, c’est donc les joueuses de l’OL qui sont sous les feux des projecteurs, avec une victoire européenne contre Wolfsburg et de gros titres dans les médias, que les « garçons de l’OL » peuvent leur envier.

 

Mise à jour à 12h. Sur Twitter, on nous indique que « champions » dans l’expression « Ligue des champions » est un adjectif relatif au mot sous-entendu « clubs », c’est pourquoi il serait accordé au masculin. Par ailleurs, on nous précise très justement que la Ligue est une Coupe et pas un Championnat.

Malgré tout, « Ligue des championnes » aurait deux avantages : faire avancer la cause des sportives et notamment leur statut de professionnelles (dans toutes les disciplines, pas uniquement dans le foot) et, par ailleurs, de mieux identifier ce tournoi féminin et de le distinguer à la lecture de son nom de son pendant masculin.

 


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