Flâner dans les rues de la Croix Rousse ne vous suffira pas pour apercevoir le jardin Rosa Mir. Caché dans la cour intérieure d’un immeuble, il faudra passer sous un porche puis traverser une allée pour enfin humer les parfums de rose ou de lavande qui s’échappent du remarquable jardin.
Rosa Mir est une invitation au voyage. Composé de milliers de pierres, coquillages et de plantes, le jardin fait penser aux œuvres de l’architecte Gaudi à Barcelone, que ce soit la Sagrada Familia ou le parc Güell.
Mais le jardin est en rénovation depuis cinq années déjà. Un passage nécessaire pour conserver en bon état ce lieu labellisé « patrimoine du XX° siècle ». Et depuis le début de ce mois de mai, les travaux de rénovation sont enfin officiellement achevés. Gérard Collomb vient d’annoncer sa réouverture prochaine sur sa page Facebook.
Pour autant, impossible pour la mairie de préciser à partir de quelle date exactement le public pourra déambuler dans les allées travaillées avec soin.
« On est en train de travailler sur les modalités d’ouverture pour savoir quand et comment il pourra rouvrir. Ce n’est pas un espace vert accessible au public comme les autres, il est très fragile. Les visites seront encadrées », précise le service communication de la Ville.
Un casse-tête que n’a pas encore résolu la municipalité, qui sait à quel point ce petit trésor pourrait susciter de l’affluence.
Senteurs de thym et « anti-routard » en vue
La précaution aurait sans doute été appréciée son créateur, Jules Senis, heureux de voir son bien racheté par la ville de Lyon peu de temps avant sa mort, en 1983. Il faut dire que son travail de minutie aura été de longue haleine. Vingt-six ans exactement.
Ce réfugié espagnol né en 1913 est arrivé à Lyon en 1951 avec femme et enfants, fuyant le franquisme. Atteint d’un cancer à la gorge l’année d’après, il aurait fait le vœu de créer un magnifique jardin s’il se remettait de sa maladie. Et trois ans après, la guérison inespérée le lance dans le projet.
Pierre par pierre, coquillage par coquillage, mariés parfois à des roses des sables ou à de la porcelaine, la composition est complexe, inspirée entre autres de Gaudí. Le
maçon de profession s’est ainsi réapproprié les 400m² de jardin à l’arrière de son immeuble. Pour lui rendre hommage, il lui donne le nom de sa mère : Rosa Mir.
Un jardin aux senteurs de thym et de romarin qui ouvrira donc « bientôt », nous jure-t-on. Et qui prendra également place dans notre rubrique anti-Routard de Lyon, évidemment.
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