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La galaxie Eric Piolle : Odile Barnola, trajectoire montante 2/6

SÉRIE / En décrochant la mairie de Grenoble à la tête d’une coalition rouge-verte-citoyenne, l’écolo Eric Piolle avait créé la surprise en 2014. Plusieurs personnalités ont contribué à son engagement en politique et à cette conquête du pouvoir. Qui sont-ils, quel(s) rôle(s) jouent-ils aujourd’hui ?

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La galaxie Eric Piolle : Odile Barnola, trajectoire montante 2/6

Dans la sélection de portraits de ce premier cercle dévoué, on trouve Odile Barnola, tout juste promue directrice de cabinet. 2/6

 

Odile Barnola (à gauche), conseillère en finances d’Eric Piolle, lors du conseil municipal du 19 octobre 2015, à Grenoble. Crédit : VG/Rue89Lyon.

Odile Barnola serait « une femme brillante ». La remarque teintée d’admiration revient inlassablement et sans concertation de la part de ceux qui la fréquentent.

Cette nouvelle venue dans le monde politique occupe une place grandissante dans le plus proche entourage d’Eric Piolle. Après avoir intégré son cabinet comme conseillère technique dès son arrivée à la mairie de Grenoble, elle vient d’en prendre la direction, ce mercredi 27 janvier, en remplacement de Gaël Roustan, limogé sans raison officielle pour le moment.

Il a posté ce mercredi après-midi un lapidaire message d’encouragement à ses anciens collègues de la mairie, précisant au passage :

« Ce n’est pas mon choix, il appartient à Eric Piolle. J’en ai pris acte. »

Dans le communiqué annonçant la nouvelle, Eric Piolle parle ainsi de son choix :

« Par son expertise, acquise en tant que conseillère à mes côtés, notamment en matière de refondation des services publics locaux, Odile Barnola est la bonne personne pour cette nouvelle période du mandat ».

Mais qui est-elle ?

« La Fioraso écolo »

Contrairement à d’autres collaborateurs, issus de la garde rapprochée de Cécile Duflot au ministère du Logement ou de l’ancien groupe politique écologiste à la région Rhône-Alpes, le maire écolo a débauché Odile Barnola du secteur privé.

Tous les deux se sont rencontrés chez Hewlett-Packard. Chacun ayant effectué la majeure partie de sa carrière professionnelle comme cadre-dirigeant chez ce géant de l’informatique. Le premier dans la branche logistique, la seconde dans l’ingénierie financière du groupe.

Un proche du maire se remémore ce recrutement :

« Odile a sacrifié une situation professionnelle très confortable par estime pour Eric Piolle qui sollicitait ses compétences. L’idée de vivre de l’intérieur la gestion d’une grande collectivité locale l’a stimulée, alors elle a signé ».

Sa trajectoire rappelle les débuts politiques à Grenoble d’une autre femme, selon un autre collaborateur de la municipalité :

« Elle a le même tempérament dynamique, franc et moderne que Geneviève Fioraso ».

Effectivement, la députée socialiste et ancienne ministre de l’Enseignement supérieur dirigeait une start-up quand elle a été recrutée par l’ancien maire Michel Destot pour diriger son cabinet, en 1995.

Mais la comparaison s’arrête là. Car Geneviève Fioraso avait un engagement politique ancien, alors que celui d’Odile Barnola n’est que très récent.

Colistière du maire socialiste de Crolles

Installée à Crolles, petite ville pionnière de l’industrie nanotechnologique dans la 2ème couronne grenobloise, Odile Barnola – proche des écologistes – a affiché son positionnement en appuyant la candidature d’union de la gauche de Philippe Lorimier aux élections municipales de 2014 sur cette commune.

En 26ème position, Odile Barnola n’a pas été élue, mais le nouveau maire reste marqué par sa personnalité :

« Elle a beaucoup de tempérament. Après mon discours dans une réunion publique, elle m’avait beaucoup déstabilisé en me disant franchement que je n’avais pas assez de force de conviction. Que ce n’était pas satisfaisant. Cependant, je ne connaissais pas sa proximité avec Eric Piolle, à l’époque ».

« Identifier 6 millions d’euros d’économie par an »

Odile Barnola, « cost-killeuse » du début de mandat d’Eric Piolle.
Crédit : Ville de Grenoble.

Si Odile Barnola est désormais – sur le papier – la plus proche collaboratrice de l’édile écolo de Grenoble, elle chapeautait jusqu’à maintenant les dossiers des relations internationales, de la participation citoyenne et de finances de la ville.

Avec l’endettement, la pression des baisses de dotation de l’Etat de 20 millions d’euros sur quatre ans et l’engagement d’Eric Piolle de ne pas augmenter les impôts, Odile Barnola était en charge de résoudre l’impossible équation. Le maire lui ayant donné plein mandat pour ça, selon un collaborateur :

« Elle a la délicate responsabilité d’identifier 6 millions d’euros d’économies par an, en articulation avec le plan de mandat ».

La conseillère d’Eric Piolle avait aussi la charge de penser des mécanismes qui permettrait de faire accepter ces coupes budgétaires aux Grenoblois, comme les ateliers publics de formation au budget ou l’opération « services publics fermés » du 25 novembre dernier.

« L’obsession de la rareté des finances publiques »

Mais la « cost-killeuse » dit ne pas se substituer aux élus. Elle propose, ils tranchent. En guise d’unique réponse à nos sollicitations pour réaliser ce portrait, elle lâche :

« Mon rôle est de faire en sorte que les décisions des élus soient supportées par des éléments d’analyse pertinents ».

Plusieurs conseillers municipaux font les louanges de sa pédagogie, de son esprit de synthèse et de ses fameux graphiques de vulgarisation financière.

Formée à la finance à l’université Paris-Dauphine et expérimentée chez un géant industriel côté en bourse, l’esprit de rigueur économique pour lequel elle a sans doute été recrutée à ce poste peut bousculer. Un collaborateur de la municipalité confie :

« Elle sort de 20 ans de fonctionnement professionnel par management de rentabilité et d’objectifs financiers. Mais une collectivité ne fonctionne pas ainsi. Elle a l’obsession de la rareté des finances publiques mais pas celle du service aux usagers ».

Avant de terminer :

« Il faut des élus costauds derrière pour être des gardes-fous et défendre leur corpus politique ».

D’autant plus costaud qu’Odile Barnola aura désormais davantage encore l’oreille de son maire.


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