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Pour l’Office de lutte anti-fraude, rien d’irrégulier dans le dossier du TGV Lyon-Turin

L’office de lutte anti-fraude (Olaf) européen rejette les allégations de fraude et d’irrégularités dans le dossier de la ligne à grande vitesse (LGV) Lyon-Turin.

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Pour l’Office de lutte anti-fraude, rien d’irrégulier dans le dossier du TGV Lyon-Turin

« Fermeture définitive de l’enquête ; aucune évidence de fraude ou d’irrégularité ».

Circulez, il n’y a rien à voir. C’est ce qu’indique l’office anti-fraude européen (Olaf) à propos du chantier et du projet de TGV Lyon-Turin, dans un courrier adressé à Michèle Rivasi et Karima Delli début janvier.

Fin 2014, les deux euro-députées Europe Ecologie – Les Verts (EELV) avaient saisi l’Olaf, considérant que de nombreux points portaient préjudice aux finances de l’Union européenne qui apporte 40 % des fonds nécessaires à la réalisation de la section transfrontalière. Le dossier, monté avec l’aide de l’opposant Daniel Ibanez, avait été considéré suffisamment solide pour justifier l’ouverture d’une enquête en février 2015.

Début janvier, un article du correspondant de Bruxelles du quotidien La Stampa révélait les conclusions de l’Olaf, avant même d’en informer les plaignantes. Ce n’est que le 11 janvier que les Euro-députées ont reçu un scan d’un courrier daté du 18 décembre 2015, que nous nous sommes procuré.

Nous avons également contacté l’Olaf, afin d’obtenir quelques précisions et avons obtenu une réponse tout aussi laconique.

Seule différence, l’Office anti-fraude nous a assuré rester disponible pour analyser à tout moment de nouveaux éléments s’ils pouvaient donner lieu à des investigations.

Conflit d’intérêts ?

Selon le journal turinois La Stampa, des informations détaillées auraient été transmises, dès le mois de décembre, à Hubert du Mesnil, président de Tunnel euralpin Lyon-Turin (Telt, anciennement LTF, chargé de la construction et de la gestion de la liaison ferroviaire Lyon-Turin), et principal intéressé par ces soupçons de conflit d’intérêts.

En effet, Hubert du Mesnil préside également l’Institut de gestion déléguée (IGD), une fondation d’entreprises dont la mission est de promouvoir la qualité et la performance des services publics.

Or, parmi les contributeurs de l’Igd figure la Spie-Batignolles attributaire du marché de la galerie de reconnaissance de Saint-Martin-le-Porte. Un des chantiers du Lyon-Turin. Pour savoir s’il y a conflit d’intérêt, il faut répondre à la question : la Spie-Batignolles a-t-elle été favorisée par Telt en raison de son appartenance à l’IGD ?

Pour l’Olaf, ce ne serait pas un problème. Selon les informations recueillies par La Stampa, le gendarme de l’Union européenne considère que toutes les entreprises qui auraient pu remporter l’appel d’offres de Saint-Martin-la-Porte sont également membres de l’IGD.

Liens avec la mafia ?

Une grande partie du dossier déposé à l’Olaf en novembre 2014 était consacrée aux liens avec la mafia calabraise. Comme le précisait Politis, Maurizio Bufalini, ancien directeur des travaux de LTF, était nommé Directeur général de LTF.

Il succédait à Walter Benedetto et Paolo Comastri, ancien Directeur général de LTF, et tous deux condamnés par le tribunal correctionnel de Turin pour trucage d’appel d’offres. Or, la signature de Maurizio Bufalini apparaît sur des commandes auprès d’Italcoge et Martina.

Ces deux entreprises ont été mises en cause car liées à la ‘Ndrangheta, la mafia calabraise.

Toujours selon La Stampa, cette partie du dossier serait tombée car le parquet de Turin aurait nié les liens avec l’enquête sur la ‘Ndrangheta en Piemont.

Les Euro-députées Karima Delli et Michèle Rivasi ont demandé à recevoir les éléments du dossier qui ont permis à l’Olaf d’arriver à ces conclusions.

 


#EELV

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