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« Message à mon fils, Ismaël »

Beaucoup de témoignages sont diffusés sur les réseaux sociaux depuis vendredi soir, notamment rédigés par des personnes directement touchées par les attentats de Paris, comme ce journaliste de France Bleu qui a perdu sa femme au Bataclan.

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Des recueillements dessinés, des messages de soutien. Ils sont nombreux. Sur ces mêmes réseaux, on partage aussi des liens vers des articles pour tenter d’expliquer, de comprendre.

Dans ce flot d’écrits, ceux de Yannick, riverain aujourd’hui, qui fût l’un des cofondateurs de Rue89Lyon. Nous les reprenons ci-après.

« Je suis père d’un garçon de 4 ans qui s’appelle Ismaël, comme l’un des auteurs présumés, mais c’est évidemment fortuit. Il s’appelle ainsi car sa mère est franco-algérienne et que ses arrières grands-parents sont espagnols, algériens, français.

Cet enfant je vais devoir l’éduquer dans un monde polarisé.

Je devrai lui raconter pourquoi ses aïeux ont choisi la France comme terre d’accueil, fuyant pour les uns comme pour les autres des conditions de vie inacceptables. Ces hommes et ces femmes avaient choisi la France pour son incroyable capacité à émettre les plus belles idées et à les proposer au monde entier.

Je devrai lui expliquer ce qu’est la vraie résistance et pourquoi, à l’inverse d’une partie de la population française aujourd’hui, il ne devra jamais se laisser tenter par les thèses xénophobes et le rejet des populations allogènes.

Je devrai lui inculquer la gratitude et la mémoire, pour qu’il ne convoite ni l’âne du voisin ni la célébrité. Il devra apprendre à vivre simplement, car malheureusement notre génération ne laissera rien de meilleur à la suivante. Il devra malgré tout réussir par sa générosité et son ouverture.

Je devrai lui apprendre, et plus tôt que prévue, que la France n’est pas en guerre mais qu’elle doit tout de même se reconstruire, comme on a reconstruit les villes d’Europe qui furent rasées pendant les conflits des siècles passés. C’est en rebattant les cartes de l’économie, de l’urbanisme, des élites, des médias, que nous créerons l’unité, la réelle.

Je devrai lui apprendre à être le gardien de son frère, à être responsable de ses actes, mais aussi responsable de ce qu’il ne fera pas ou pourrait ne pas faire.

Merci à tous de penser aux événements de 2015, à ce qu’ils ont fait, à ce qu’ils n’ont pas fait et à ce qu’ils auraient pu faire. »


#Paris

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