La guerre des places sur les listes du candidat socialiste aux élections régionales fait rage. Le journal le Progrès annonce ce mercredi plusieurs départs de la liste Nouveau Rhône du candidat socialiste Jean-Jack Queyranne -le quotidien se trompant sur le nombre de colistiers : ils sont en fait 4 au lieu des 6 annoncés (Jules Joassard, Jean-Henri Soumirieu, Michèle Brun-Piguet et Rafi Nakas).
C’est Jules Joassard, conseiller municipal à Sérézin-du-Rhône, qui est le plus déçu : il s’attendait à être tête de liste et n’a finalement obtenu que la troisième place. Qu’il a donc choisie de ne pas prendre.
L’actuel président de Rhône-Alpes avait déjà dû accuser le coup, en voyant partir il y a quelques semaines et de façon retentissante 18 candidats socialistes de sa liste Métropole de Lyon. Avec, cette fois, en toile de fond, une querelle de chefs l’opposant à Gérard Collomb, maire PS de Lyon. Tandis que ce lâchage lyonnais a vraiment fait tâche dans la campagne, cette fois, face au recul des socialistes du Nouveau Rhône, on hausse les épaules dans l’équipe de Jean-Jack Queyranne :
« C’est complètement anecdotique. Cela arrive tout le temps que des gens soient mécontents de la place qui leur est donnée et décident donc de partir. C’est un micro-événement. Ce qui s’est passé à la Métropole de Lyon n’en était pas un, mais là, vraiment, ce n’est pas notable pour la campagne. »
La campagne dans le Nouveau Rhône devrait malgré tout se faire. « Comme elle se fait déjà dans la Métropole de Lyon », nous assure-t-on. Rien n’est moins sûr, des militants non mobilisés par Gérard Collomb ne bougeront pas beaucoup. Et si le poids électoral du territoire lyonnais reste relativement peu important dans le nouveau grand ensemble Auvergne Rhône-Alpes, c’est l’image générale de troupes désunies, démotivées, intéressées par ses propres ambitions, qui peut coûter à Jean-Jack Queyranne.
Jusque là, Jean-Jack Queyranne a toujours expliqué qu’il entendait faire ses listes à sa façon, en y intégrant largement des représentants d’autres partis tels que le PRG ainsi que des « société civile ».
Ce qui agace fortement dans les rangs socialistes. Il faut savoir qu’avec la fusion des deux régions Auvergne et Rhône-Alpes, il y aura un peu moins d’élus conseillers régionaux. Les places sont donc très chères dans ce schéma de scrutin à représentation proportionnelle car, en cas de défaite -ce sur quoi semble miser beaucoup de socialistes, peu pourront siéger (uniquement ceux qui auront été placés le plus haut sur les listes).
Pour autant, Jean-Jack Queyranne veut aller vite et marquer lui-même le rythme de la campagne, face à un Laurent Wauquiez que tous les sondages voient vainqueur. Le président sortant a présenté le week-end dernier à Lyon ses 230 colistiers pour une grande photo de famille. Mais il semble aujourd’hui qu’il va falloir la reprendre, car les défections et les petits coups d’éclat font que la dite famille a changé entre temps.
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