« Erri de Luca a bien utilisé le mot sabotage », a estimé ce lundi 21 septembre le procureur Antonio Rinaudo. L’écrivain italien de 65 ans avait confirmé son soutien au mouvement No Tav, lors d’une interview donnée en septembre 2013 :
« Les sabotages sont nécessaires pour faire comprendre que le TGV est une œuvre nuisible et inutile. »
Des propos qui pourraient lui coûter jusqu’à cinq ans de prison. L’auteur de Montedidio, prix Femina en 2002, a réaffirmé qu’il ne ferait pas appel en cas de condamnation.
Pour Antonio Rinaudo, il s’agit d’un « discours public », tenu par un écrivain de renommée internationale et ayant conduit « à l’instigation de la violence ». Le procureur a insisté :
« On ne peut pas invoquer la liberté d’expression dans ce cas. »
Ce que conteste l’écrivain, qui ne se voit ni en « martyr », ni en « victime », mais comme :
« Le témoin d’une volonté de censure de la parole. »
Son avocat a ajouté :
« On n’emprisonne pas Voltaire ! »
Des propos qui n’ont pas été du goût de la partie civile, la société Tunnel Euralpin Lyon-Turin (TELT) chargée de creuser les 57 kilomètres sous les Alpes.
Au moment de l’interview en 2013, 200 militaires étaient présents dans le Val de Suse pour « protéger le chantier », selon le procureur.
En janvier dernier, le tribunal a condamné 47 No Tav à des peines de prison ferme, et six autres ont été acquittés. Pour Erri de Luca, le délibéré sera rendu le 19 octobre prochain.
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