A Lyon, même les transferts des années précédentes peuvent se révéler lucratifs. L’intéressement sur la revente d’Anthony Martial de Monaco à Manchester United est estimé entre 10 et 15 millions d’euros pour l’OL (soit 2 à 3 fois son prix de vente initial). Un chiffre à peine croyable pour illustrer un mercato décidément absurde sur le plan financier.
Jean-Michel Aulas vient chercher sa part sur le transfert de Martial à MU pic.twitter.com/LOzChumc1h
— Eurosport.fr (@Eurosport_FR) 31 Août 2015
1. Jérémy Morel, gratuit
Briscard de la ligue 1, Morel a livré l’an dernier sa meilleure saison sous les ordres de Marcelo Bielsa. A Marseille, il s’est découvert une polyvalence, alternant son poste de latéral gauche et celui de central du même côté. Deux postes où l’OL manquait de rotation derrière Sam Umtiti et Henry Bédimo. Avec lui, l’OL compte un gaucher supplémentaire dans sa défense et un élément d’expérience, précieux pour encadrer la jeunesse lyonnaise. On ne se mentira pas, c’est loin d’être un ballon d’or potentiel, mais arriver à chiper gratuitement à l’OM un de ses cadres alors que le club phocéen souhaitait le prolonger, c’est un plaisir rare.
Pourquoi ça ressemble à une bonne idée : il y a un an, un autre latéral expérimenté quittait un cador de ligue 1 pour l’OL et une somme dérisoire.
Un an plus tard, Christophe Jallet est un cadre précieux à Lyon et a même retrouvé des prétentions en sélection. De plus, les deux hommes ont évolué ensemble de part et d’autre de la défense lorientaise durant 3 saisons. Ils avaient même débuté le même jour en Ligue 1, le 5 août 2006.
2. Claudio Beauvue, 4,5 M d’euros (+ 3 de bonus)
Beauvue est un joueur tardif. A 26 ans, la saison dernière, il s’est trouvé un poste d’avant centre et des talents de buteur insoupçonnés à Guingamp. Un an plus tard le voilà à Lyon après une très honorable 5ème place au classement des buteurs (17 buts en championnat). Une seule saison de haut niveau à son âge : on pourrait trouver les garanties maigres.
Si l’on prend en compte son prix, son salaire (bien plus bas que celui qu’aurait eu un certain André-Pierre Gignac par exemple), ses performances européennes avec Guingamp et son statut de troisième attaquant derrière Fékir et Lacazette, il mettra vite d’accord les supporters lyonnais. Si en plus il signe encore un ou deux chefs d’œuvre, comme dans le match face à Caen…
Pourquoi ça ressemble à une bonne idée : un bon attaquant de Ligue 1, expérimenté, qui arrive mature au club pour environ 5 millions d’euros, voilà un portrait qui n’est pas sans rappeler Frédéric Piquionne. L’attaquant d’origine martiniquaise a laissé un souvenir mitigé à Lyon, entre moqueries et huées.
On retiendra tout de même sa combativité exemplaire avant ses maladresses parfois comiques. Beauvue a sur Piquionne deux avantages : il n’a jamais joué à Saint-Etienne, et il ne pourra jamais faire pire.
3. Mathieu Valbuena, 5,5 M d’euros
Sur le papier, c’est le gros coup du mercato lyonnais. Même s’il n’est pas un meneur d’envergure internationale, Petit vélo a régalé la ligue 1 sous les couleurs de Marseille, signé un grand nombre de prestations de hautes volées sur la scène européenne et s’est imposée peu à peu comme un indéboulonnable du groupe France, sous Laurent Blanc puis Didier Deschamps.
Son profil ressemble à Fékir en droitier, avec moins de génie et plus de vice, d’expérience aussi. Leur duo est d’ores et déjà appelé à être reconduit sous le maillot frappé du coq, puisque tous deux ont été sélectionnés pour les matchs de l’automne. Bien sûr, Valbuena est un marseillais, un vrai, et la pilule ne passe pas comme ça entre les deux olympiques.Mais bon, Sonny Anderson est lui aussi devenu lyonnais sur le tard.
Et en bonus, un message envoyé par les supporters Marseillais à Valbuena, dont nous n’avons hélas pas retrouvé l’auteur original :
Pourquoi ça ressemble à une bonne idée : international français accompli, trentenaire qui débarque à Lyon pour apporter son expérience : ça ne vous rappelle personne ? Sylvain Wiltord présentait un profil similaire. Attention, nulle intention de comparer le véritable héro de l’Euro 2000 (sans lui, point de prolongations, souvenez vous) au milieu de poche, n’empêche que Wiltord a contribué en 2004 à faire passer l’OL dans une autre dimension, celle des clubs qui foutent la trouille en Europe. Un grand monsieur.
Les buts de Wiltord et Trézéguet en finale de l… par dh_be
4. Rafael Da Silva, 3 M d’euros
Faire signer un joueur de 25 ans en provenance d’un club de l’envergure de Manchester United, on n’avait plus vu ça depuis des lustres. Chose faite avec Rafael, qui ressemble à l’illustration du fameux « si une opportunité se présente on sautera dessus » martelé par les dirigeants à longueurs de mercato.
Barré par la concurrence et miné par les blessures, le brésilien vient se relancer à Lyon et potentiellement en sélection (2 matchs disputés avec le Brésil). Une excellente nouvelle pour l’OL, qui bénéficiera de son esprit de revanche et de son expérience européenne (27 matchs de C1 et 3 de C3).
S’il a tout de la recrue sûre de réussir, on notera tout de même avec un certain perfectionnisme qu’il débarque à un poste remarquablement bien assuré la saison dernière.
Etonnant quand même que l’OL mette un tel joueur dans les pattes de Jallet, irréprochable à ts les niveaux la saison passée #OL #Rafael — Julien Huët (@JulienHuet) 3 Août 2015
Pourquoi ça ressemble à une bonne idée : le dernier défenseur d’une telle envergure à débarquer à Lyon s’appelait Fabio Grosso. Barré à l’Inter, le latéral champion du monde a laissé une trace mitigé à Lyon.
Ses qualités de joueur, très au dessus de la moyenne, étaient moins en cause que sa forme physique en chute libre à l’approche de la trentaine, à l’un des postes les plus exigeants du football moderne. Rafael, lui, a 5 ans de moins.
5. Mapou Yanga-Mbiwa, 8 M d’euros (+2 de bonus)
Tout l’été ou presque, les supporters lyonnais ont attendu un défenseur central, unanimement reconnu comme la priorité numéro 1 du club. Si le président Aulas n’a cessé de tirer la corde menant à Nicolas N’koulou, c’est finalement Mapou Yanga-Mbiwa qui est sortis du chapeau.
Umtiti et Mapou rendent un bel hommage à Bako Koné pour son départ. Superbe performance humoristique. #SMCOL
— Hugo™ (@HugoGuillemet) 29 Août 2015
A ma gauche, un des innombrables français partis de briser les dents en premier league, dans un club qui ne l’a jamais installé à un poste fixe, qui s’est relancé du côté de l’AS Rome (où Rudi Garcia l’avait, lui, sans doutes supervisé avant de demander son prêt) et a parfois montré des sautes d’humeur indignes d’un joueur pro.
Avec Mapou, on ne sait pas encore très bien quoi attendre, ses premiers pas ont été alterné l’encourageant et l’agaçant, au diapason de l’équipe. On gardera confiance en se disant que c’est l’un des derniers joueurs de ligue 1 a avoir chipé un titre au PSG période Qatar, et qu’ils sont bien rares les types capables de rendre fou de rage le plus grand joueur du monde.
Pourquoi ça ressemble à une bonne idée : Comme Mapou il a commencé par gagner des titres en ligue 1, comme Mapou, il a vécu deux saisons plutôt inaccomplies à l’étranger, comme Mapou, il est revenu en ligue 1 ensuite, comme Mapou on l’espère, il est revenu gagner des titres.
Patrick Müller, contrairement à Mapou, était déjà adopté par ses « ex » supporters lyonnais bien avant son retour. Il n’en reste pas moins que les deux périodes lyonnaises de l’international Suisse (81 sélections) ont laissé un excellent souvenir.
6. Sergi Darder, 12 M d’euros
Si personne ne le connaît encore vraiment à Lyon, le jeune milieu espagnol peut se targuer d’avoir été le plus grand serpent de mer du mercato lyonnais édition 2015. Annoncé durant des semaines en provenance de Malaga, son transfert à été ralenti par des questions de tierce propriété.
Il atteindrait finalement 12 M d’euros soit la somme la plus rondelette de tout le mercato de l’OL. Pour un joueur de 21 ans appelé à s’installer dans le secteur de jeu le plus concurrentiel du club, ce n’est pas rien.
Oui mais voilà, la ligue des champions à disputer, la rechute de Grenier et Fofana (même si les cas sont très différents), les difficultés de Ferri à passer un nouveau cap et la récente blessure de Tolisso face à Caen ont constitué des arguments de poids pour un joueur dont on sait finalement peu de chose, sinon qu’il est technique, milieu et espagnol. Ce qui, entendons-nous bien, constitue déjà un petit CV dans le foot actuel.
Darder, c’est officiel. — Pierre Prugneau (@Prugneau) 30 Août 2015
Pourquoi ça ressemble à une bonne idée : Il était un peu plus connu en France, puisqu’il jouait au FC Metz. Il n’en reste pas moins qu’en 2008, Miralem Pjanic n’a que 21 ans au moment de rejoindre l’OL pour près de 9 millions d’euros.
Il marque le but historique de la qualification contre le Real, en 2010. Hélas, « Miré » rejoint l’AS Rome en 2011 contre l’avis du staff, poussé dehors par l’austérité qui a rattrapé le club au cours des dernières années. Un éternel regret pour beaucoup de supporter, que Darder parviendra peut-être à consoler.
Miralem Pjanic = Le Football.
— Hugo™ (@HugoGuillemet) 30 Août 2015
7. Lucas Tousart, 2,5 M d’euros
Annoncé plusieurs semaines durant, il a fallu attendre le 31 août vers 18 heures pour avoir l’officialisation du milieu espoir de Valenciennes, âgé de 18 ans seulement. Sauf explosion prématurée, il ne vient pas disputer une place de titulaire, plutôt préparer l’avenir en passant par la case réserve. Reste à lui souhaiter la bienvenu, en attendant de pouvoir juger ses performances sur le terrain.
Pourquoi ça ressemble à une bonne idée : Acheter un jeune prometteur en post-formation, ça permet de préparer la vente des gros salaires (et ils sont nombreux désormais à l’OL) tout en s’assurant une éventuelle plus-value sur un joueur appelé à progresser. De plus, en cas d’épidémie de blessures, l’OL pourra toujours compter sur son expérience de la ligue 2, une référence légèrement plus relevée que la CFA on en conviendra. Son arrivée rappelle un peu Gueïda Fofana, arrivé du Havre en tant que capitaine des bleuets. Sans sa très grave blessure, il serait sans doutes installé titulaire dans le losange d’Hubert Fournier. Beaucoup de supporter espèrent l’y retrouver d’ici la fin de saison.
8 – Olivier Kemen, 750 000 euros
Le petit dernier du mercato lyonnais cuvée 2015. Officialisé dans les toutes dernières minutes du mercato, l’arrivée d’Olivier Kemen en provenance de Newcastle a été au coeur des discussions toute la dernière journée du mercato. Capitaine de l’équipe de France U19 où évolue Maxwell Cornet, Kemen arrive au même poste que Tousart faire la même chose que Tousart : préparer l’avenir.
Laconique, le communiqué du club n’annonce pas grand chose de plus, signe d’une transaction finalisée un peu en urgence, typique des fins de mercato.
Pourquoi ça ressemble à une bonne idée : pour exactement les mêmes raisons que Lucas Tousart. A voir si les deux parviendront à s’imposer à terme. L’écart peut paraître abyssal entre la réserve et l’équipe pro. Ceux qui l’ont traversé avec succès, comme Tolisso et Ferri récemment, peuvent ne témoigner.
En marge de ces transferts, il convient de rappeler que l’OL a mené une vaste campagne de revalorisation salariale et de prolongation de ses cadres. Si certains, comme Lacazette, peuvent sembler en difficulté en ce début de saison, ces prolongations restent un indice à la fois de stabilité et de force financière sur le marché des transferts. L’été prochain il sera sans doutes question de ventes lucratives plus que d’achats dispendieux. En attendant, l’OL vient sans doutes de boucler son mercato le plus ambitieux et le plus réussi depuis 2009.
A eux maintenant, sur le terrain, de confirmer ce qui nous ont fait penser qu’ils ont tous été, à ce stade de la saison, de bonnes idées.
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