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Vous avez un message : Gérard Collomb vous a répondu

Avec le site questionnezvoselus.org, Rue89Lyon vous a proposé de poser votre question au maire PS de Lyon, Gérard Collomb. Quels sujets vous ont intéressés ? Qu’a répondu votre élu ? Petite synthèse de l’initiative, avec des réponses sur les futurs projets urbains à Lyon, relatifs aux transports notamment et, même, sur la franc-maçonnerie.

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Gérard Collomb, lors de sa traditionnelle visite de chantiers de la rentrée. Août 2014.

Gérard Collomb avec ue affiche de l’artiste Ben. Crédit : Houcine Haddouche.

Le cabinet du maire a eu quelques coups de chaud ces dernières semaines avec la présentation tardive (plus d’un an après la réélection de Gérard Collomb) du programme pluriannuel d’investissement pour ce mandat. Cette question de calendrier a été la principale réticence de l’équipe municipale à notre demande, mais elle a finalement joué le jeu.

Nous avons donc observé pas mal de « réponses-types » faites à vos questions, mais aussi quelques éclaircissements sur des dossiers lyonnais.

1. Amende dans les TCL, fantomatique métro E, trolleybus pour le C3, Mulatière à vélo

2. Jardin pirate, arêtes de poisson et la fameuse skyline de la Part-Dieu

3. Peur sur la ville avec P4, la question sociale chez Cenntro Motors et la fête des Lumières giflée

4. L’air de la Croix-Rousse et le petit côté facho du Vieux Lyon

5. Cumul des mandats, rémunération des élus et politique citoyenne

6. Les loyers à Lyon, TAFTA mais aussi la franc-maçonnerie

1. Amende dans les TCL, fantomatique métro E, trolleybus pour le C3, Mulatière à vélo

Gérard Collomb a notamment estimé que, parmi elles, la question sur les 5 euros d’amende dont sont passibles les usagers des transports en commun lyonnais (TCL) était « légitime ». Mais il en justifie l’existence : la validation de la carte est le seul moyen pour le Sytral d’avoir une observation fine des déplacements des usagers et d’adapter le service en fonction. Conclusion : n’oubliez pas de composter.

Et le métro E ? Celui-là même qui était tout à coup apparu pendant la campagne électorale de 2014, comme une réponse à l’adversaire de droite Michel Havard qui avait lui aussi un projet de métro (mais ailleurs, entre Saint-Paul et Part-Dieu). Oui oui, cette fameuse ligne E, ce sera fait. Soyons clairs : seuls les travaux d’étude seront faits, inscrits au plan de mandat du Sytral. 

C’est aussi une promesse que Gérard Collomb réitère dans ce jeu de questions-réponses : il espère que la piste cyclable sur le pont de la Mulatière se fera enfin pendant ce mandat.

Vélos : nouvelle piste cyclable (rue de la République, Oullins, mai 2015). Crédit : Rue89Lyon.

La ligne de bus C3, l’une des plus empruntées de l’agglomération, fait l’objet d’un débat : certains réclamant un tramway quand la Ville propose un trolleybus. Explications du maire :

« Un tramway sur C3 nécessiterait un investissement de 380 M€, ce que le Sytral ne sait pas prendre en charge à court et moyen terme, pour un gain supplémentaire de 4 minutes, par rapport au mode trolleybus.

Avec un tramway, nous serions contraints de laisser la situation actuelle perdurer bien longtemps, ce qui n’est pas acceptable.

Le projet prévoit donc pour la ligne C3 la mise en double site propre en mode Trolleybus, avec un couloir réservé dans les 2 sens de circulation, et la création d’un itinéraire cyclable (début des travaux est envisagé début 2016 pour mise en service mi 2019).

Ce projet a fait l’objet d’une concertation publique en mai 2013, et d’un avis favorable de l’Autorité Environnementale en date du 27 février 2015. »

2. Jardin pirate, arêtes de poisson et la fameuse skyline de la Part-Dieu

Un lyonnais a demandé à Gérard Collomb où en étaient les projets de tours qui pullulent à Part-Dieu. Le maire en est fier :

« Je souhaite une Skyline avec des gratte-ciel qui se découpent dans le ciel, pas des tours qui s’amassent en un bloc compact. En ce qui concerne plus précisément l’ex tour Eva car elle s’appelle désormais la tour Swiss Life, le projet a été ajourné pour des raisons de rythmes de commercialisation mais pas pour autant abandonné.

Je rappelle que le projet Part-Dieu prévoit aussi des aménagements urbains propices à la vie de quartier, à la déambulation piétonne, des espaces verts pour donner des allures de vrai quartier à vivre. »

Un autre dossier urbanistique a fortement été pris en charge par les riverains. L’expulsion et la fermeture du Jardin des Pendarts, qui avait été ouvert sans autorisation par des habitants de la Croix-Rousse, a suscité une salve de questions sur le ton du reproche, auxquelles l’argument de la sécurité des lieux (plus précisément celui du « risque géotechnique »), a donc été exposé.

Image tirée de la page Facebook « Les pendarts le jardin des pirates ».

Concernant l’utilisation de ce coin de verdure, pas de réponse : les « études sont en cours ».

Bon, il vous le dit une fois pour toute : les arêtes de poisson ou galeries souterraines de la ville ne seront jamais ouvertes au public – secteur classé à risque. Ceux qui veulent les explorer le font sans autorisation.

Dans les souterrains de Lyon, mars 2012. Crédit : Yann Samain/Rue89Lyon.

Le stationnement des résidents a également été l’objet d’une autre question : Gérard Collomb a rappelé qu’il existait bien un « tarif résident » ; il en profite aussi pour informer que le stationnement payant allait être élargi, particulièrement dans le 7è arrondissement.

3. Peur sur la ville avec P4, la question sociale chez Cenntro Motors et la fête des Lumières giflée

Sur les dossiers sociaux, liés à des licenciements et des plans sociaux, Gérard Collomb est généralement peu prolixe. Concernant le dossier Cenntro Motors (ex-SITL et ex-Fagor Brandt), la Métropole a joué un rôle que le maire a rappelé, avec force détails. En achetant le foncier, Gérard Collomb souhaite garder sur ce secteur un acteur industriel et attend, comme les salariés de cette entreprise, la fin de la période d’observation par le tribunal de commerce d’un projet industriel, le 3 septembre prochain.

Dans un autre domaine, des questions à la limite de l’humour ont toutefois trouvé des réponses :

« Votre rêve est-il de faire de la fête du 8 décembre à Lyon une fête aussi vulgaire que celle de la biére à Munich, attirant un maximum de touristes ? »

Gérard Collomb a évidemment défendu l’événement phare de la ville qui lui permet donc de « rayonner ».

Moins amusé, un lyonnais qui doit sans doute habiter non loin du laboratoire P4 s’est insurgé de ce qu’il ait été monté là en 1999.

Gérard Collomb a donné quelques infos intéressantes sur ce haut lieu de la recherche scientifique :

« Le laboratoire P4 de Lyon, seul laboratoire de haute sécurité biologique civil de France, est un élément déterminant de la renommée scientifique de Lyon à l’international. Ainsi, en mars 2014, ce laboratoire a permis d’identifier la souche du virus Ebola responsable de l’épidémie en Afrique de l’Ouest. Par ailleurs, si Sanofi parvient à relever le défi de la production d’un nouveau vaccin contre la dengue, une première mondiale, en reconvertissant son usine de Neuville sur Saône, c’est en partie grâce aux capacités scientifiques et technologiques d’un laboratoire comme le P4. »

La sécurité est assurée par l’Inserm et son autorité de tutelle, l’Etat. Une nouvelle extension de P4 a été réalisée et inaugurée cette année.

4. L’air de la Croix-Rousse et le petit côté facho du Vieux Lyon

La question des agressions attribuées à des groupes de jeunes militants d’extrême droite, particulièrement implantés dans le quartier touristique du Vieux Lyon, n’a pas été épargnée au maire. Dont la réponse à été lapidaire :

« C’est en effet un sujet qui nous préoccupe fortement et nous sommes en collaboration étroite et régulière à ce sujet avec la police nationale, le procureur de la République et nos services. Vous comprendrez que pour des raisons d’efficacité nous ne pouvons donner davantage de détails. Mais soyez rassuré quant à notre vigilance. »

Les identitaires ont fait de Lyon un de leurs fiefs. Ici, l’intérieur de leur local, la Traboule (dans le Vieux Lyon) ouvert en 2011. ©LB/Rue89Lyon

Concernant la pollution à la sortie du tunnel de la Croix-Rousse, qui impacte directement une école, Gérard Collomb n’a pas répondu.

On imagine que le projet de contournement de l’autoroute reste la grande réponse aux problèmes de pollution d’une ville traversée par une circulation automobile gigantesque.

5. Cumul des mandats, rémunération des élus et politique citoyenne

Deux questions intéressantes ont montré que la politique participative et citoyenne devient chez l’électeur un véritable souci. Ainsi formulées :

« Comment définir une pression de la société civile sur les élus ? Les élus ne sont-ils pas là pour écouter le peuple plutôt que des lobbyistes ? »

Ou encore :

« Que pensez-vous d’une assemblée constituante de 1000 citoyens français tirés au sort pour écrire une nouvelle constitution ? »

A la dernière, Gérard Collomb est aussi prompt à répondre que lapidaire :

« On peut toujours développer la participation citoyenne. Et je le fais tous les jours comme Maire de Lyon ! Mais je ne pense pas que lapriorité soit aujourd’hui de changer nos institutions. »

Concernant la rémunération des élus, qui a fait débat lorsqu’elle a été votée à la Métropole de Lyon tout juste née en janvier 2015, Gérard Collomb a répété que le travail allait être plus important dans cette nouvelle collectivité et que, finalement, avec l’absorption du conseil général, le budget global alloué à ces rémunérations baisse.

6. Les loyers à Lyon, un oui au TAFTA. Mais aussi la franc-maçonnerie

Gérard Collomb ne cache pas son appartenance à la franc-maçonnerie. Une question quelque peu alambiquée (« Les catholiques, fans de M. Sarkozy, crient au complot franc-maçon pour tout ce qui touche à la laïcité et au respect des religions. Comment les rassurer ? »), et que l’on imagine posée par un éventuel franc-maçon, a ouvert au maire la possibilité de faire l’éloge de « l’humanisme lyonnais ». Qu’il voit donc incarner par ce type d’obédience et de confrérie. C’est dit.

D’autres questions ont également touché aux transports, à l’espace public et sa gestion : la place des Terreaux, par exemple ; les rôles respectifs de la future grande région Rhône-Alpes-Auvergne et de la Métropole de Lyon ; l’éventualité d’un péage urbain ; les composteurs dans la ville ; les pistes cyclables ou encore les tarifs exorbitants de RhônExpress.

A une question portant sur le modèle berlinois qui a voté un encadrement des loyers, Gérard Collomb a fourni une réponse très technique (où l’on voit que les services ont pris la plume). L’ensemble aboutissant à un bilan d’autosatisfaction sur l’offre locative de l’agglomération. L’ancien vice-président délégué au logement, Olivier Brachet, qui a claqué récemment la porte de la collectivité pour des désaccords avec Gérard Collomb, pourra relever le détail.

Une question d’ordre international a porté sur le très décrié TAFTA (partenariat transatlantique de libre échange). Gérard Collomb s’est dit non « partisan des théories protectionnistes ou « démondialisatrices » ». Plutôt pour, donc, si le traité « peut permette aux entreprises lyonnaises d’exporter plus facilement en Amérique du Nord ».

Si vous souhaitez commenter les réponses ou réitérer l’expérience avec d’autres élus du territoire rhonalpin, n’hésitez pas à faire vos suggestions en commentaire.

> Mise à jour lundi 27 juillet avec la précision concernant P4 : l’extension du laboratoire a été réalisée et inaugurée en mai 2015.

 

 


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