« Pas moins de 769 000 euros ont été dépensés pour la sculpture de Ugo Rondinone installée dans le parc de Miribel Jonage. Et là, je me demande s’il n’aurait-il pas été possible de faire mieux avec cette somme.
Cette sculpture a donc coûté respectivement 50 000 euros à la Région Rhône-Alpes, 240 000 à la Direction régionales des affaires culturelles de Rhône-Alpes et 479 000 au Syndicat propriétaire du Grand Parc (Symalim) -on ne connaît pas le détail des sommes touchées par l’artiste et par les entreprises locales qui ont réalisé l’ouvrage.
Il y a dans ce choix quelque chose d’indécent. Un budget comme celui-là est rare pour une oeuvre d’art, encore plus aujourd’hui, en période de fortes restrictions.
Je ne veux pas ici mettre en doute l’honnêteté du montage financier, ni la qualité artistique de l’œuvre de cet artiste international aux types d’expression très variées, mais simplement poser la question de savoir, si avec la même somme, il n’aurait pas été possible d’organiser un symposium avec une quinzaine de sculpteurs (de moindre notoriété, mais probablement d’une aussi grande qualité formelle) sélectionnés et invités a travailler, de telle sorte qu’on obtienne une quinzaine de sculptures monumentales qu’il aurait été possible de répartir sur un « chemin de sculptures » au bord du lac, comme cela a été fait par de nombreuses villes.
« Plus à voir et à aimer »
Je pense aussi, qu’au-delà du meilleur rendement ou profit artistique qu’il y aurait eu à faire ce symposium, c’est l’art lui-même et les artistes dans leur diversité qui en auraient été les bénéficiaires en termes de juste reconnaissance et de soutien à leur travail.
J’ai imaginé le plaisir de voir toutes ces sculptures installées le long des berges ou sur un chemin ombragé. J’ai imaginé le plaisir donné à tous ces sculpteurs, de travailler ensemble, de gagner un peu d’argent, de voir leur travail reconnu.
Nous avons sur le territoire des artistes extraordinaires exposés partout ailleurs dans le monde mais pas ici. Cela aurait été une vertu de les montrer dans un parc populaire.
C’est aussi le public qui aurait eu beaucoup plus à voir et à aimer. »
Françoise Souchaud, galeriste.
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