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Génocide arménien : commémoration pour une communauté dense en Rhône-Alpes

De nombreuses commémorations et manifestations sont prévues à Lyon, ce vendredi 24 avril, date qui marque le centenaire du génocide arménien. Un moment important pour une communauté massive à Lyon et plus largement en Rhône-Alpes où le tissu associatif socioculturel est particulièrement dense.

Carte interactive

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Après la région Parisienne, Rhône-Alpes est la deuxième région française regroupant la plus forte communauté arménienne de France. Selon les différentes estimations d’organisations arméniennes, il y aurait à Lyon et dans le Rhône près de 50 000 personnes d’origine arménienne. La région Rhône-Alpes compterait quant à elle une communauté d’un peu plus de 100 000 personnes.

Près de 150 associations arméniennes en Rhône-Alpes

La communauté arménienne de Rhône-Alpes s’est structurée au fil du temps autour de nombreuses associations. Culturelles, sportives, cultuelles, sociales, sportives, caritatives ou directement orientées vers la reconnaissance du génocide débuté en 1915, elles sont environ 150 en Rhône-Alpes dont près d’une soixantaine dans le Rhône. Associations mais aussi médias, différentes églises et écoles.

Comme le montre la carte ci-dessus (non exhaustive), elles se concentrent à Lyon et dans sa périphérie mais aussi dans la Drôme à Valence et Bourg-les-Valence notamment.

(Précision carte : les adresses retenues sont celles des sièges sociaux qui peuvent différer des lieux des locaux de l’association).

Une densité quasiment équivalente à celle de la communauté turque dont on évalue à près de 200 le nombre d’associations dans la région Rhône-Alpes (ce qui fait d’elle la plus grosse communauté turque de France).

La journée de vendredi 24 avril doit permettre la commémoration du centenaire du génocide arménien par le gouvernement des « Jeunes Turcs » et débuté en 1915. Reconnu officiellement par la France, et d’autres pays de la communauté internationale, l’État turc s’y oppose toujours et réfute le terme de « génocide ».

Les tensions à Lyon autour de la question et des symboles perdurent. En 2006, l’installation du mémorial lyonnais du génocide place Antonin Poncet avait été marquée par une manifestation et des tags négationnistes d’extrémistes turcs. En amont des commémorations de cette année, le mois dernier, le mémorial a de nouveau été tagué.

Le futur maire de Lyon d’origine arménienne ?

Si ce tissus associatif est peut-être plus méconnu, à Lyon les grandes figures et institutions arméniennes elles le sont bien davantage. Les magasins Bahadourian, réseau d’épiceries fondé par Gabriel Bahadourian, arrivé à Lyon après que sa famille a fui le génocide. Devant le magasin originel dans le quartier de la Guillotière, la place porte désormais son nom.

Place Bellecour trône la fondation Bullukian, du nom de Napoléon Bullukian, industriel dont les parents ont péri durant le génocide et qui a laissé derrière lui une fondation aidant l’art contemporain mais aussi les associations socioculturelles et l’église arménienne.

Georges Képénékian, médecin de formation et premier adjoint au maire de Lyon (délégué à la Culture). Et futur maire de Lyon ? C’est ce que laissent entendre certains, lui-même laissant volontiers planer le doute.

Georges Képénékian à la conférence de presse de présentation du Festival mondial des roses à Lyon.©LB/Rue89Lyon
Georges Képénékian à la conférence de presse de présentation du Festival mondial des roses à Lyon.©LB/Rue89Lyon

Lyon compte également la cuisinière Sonia Ezgulian, qui n’a plus de restaurant dans la ville mais crée des événements et édite des livres à tour de bras. Ou encore le très médiatique auteur et compositeur André Manoukian (juré du télécrochet de M6, A la Recherche de la Nouvelle Star).

Parmi les sportifs, les plus emblématiques restent les Djorkaëff, Youri et son père Jean, venus de Décines, autre commune très « arménienne » de la banlieue lyonnaise, et du club de foot de l’Union Générale Arménienne de Décines.

Preuve encore de la place importante qu’occupe la communauté dans la région, en 2013 le Centre de la Mémoire Arménienne a été inauguré à Décines. Un établissement qui n’a pas été oublié par plusieurs députés du Rhône l’an dernier au moment de distribuer leur réserve parlementaire.

Il existe également une radio qui diffuse depuis Lyon des informations à destination de la communauté arménienne, simplement baptisée Radio Arménie.

Commémorations du génocide et manifestations politiques à Lyon

Vendredi 24 avril à Lyon on commémorera mais on manifestera également pour sa reconnaissance. Ainsi, à partir de 14h30 un office religieux se tiendra à l’église Saint-Jacques de Lyon. De là partira une manifestation demandant la reconnaissance du génocide arménien par la Turquie qui se rendra jusqu’à la place Bellecour et le mémorial du génocide où aura lieu un dépôt de gerbe. Elle sera suivie d’une prise de paroles de membres du Conseil de Coordination des Organisations arméniennes de France. La mairie de Lyon annonce qu’à 19h15 les cloches de France sonneront en hommage aux victimes.

Dès ce jeudi 23 avril au soir, une autre manifestation plus politique aura lieu. A partir de 19 heures, l’organisation Nor Seround/Nouvelle génération arménienne appelle à manifester devant le consulat de Turquie dans le 6e arrondissement de Lyon, indique Le Progrès dans son édition de ce jeudi.

Par ailleurs, en cette année du centenaire, d’autres manifestations culturelles s’échelonnent tout au long de l’année. Ainsi, jusqu’au 16 mai la fondation Bullukian accueille l’exposition « Alep 1915…Témoignages». Vendredi 24 avril au soir, un concert est organisé à l’auditorium de Lyon avec la violoniste Arabella Steinbacher et le pianiste Vardan Mamimokian.


#Génocide

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