Retrouvez une carte des résultats mise à jour, et les réactions recueillies à la préfecture du Rhône.
Avec Bertrand Enjalbal (carte).
22h20. Nous sommes allés voir Christiane Agarrat, élue UMP victorieuse aux côtés de Christophe Guilloteau mais complètement écartée des lumières des photographes. Repoussée par les caméras de France 3 afin de ne pas gêner l’interview du « chef de file de l’UMP », celle qui fût maire de Brindas de 2008 à 2014 et est aujourd’hui vice-présidente dans la communauté de communes des Vallons du Lyonnais, nous a parlé de sa campagne.
Les hémicycles jusque là très masculins des conseils départementaux vont en effet changer de visage. Christiane Agarrat fera partie de cette « modernisation », pour laquelle elle n’a pourtant pas du tout milité.
Elle a vécu « pour la première fois une élection à cette échelle de territoire » et s’est vue travailler « en totale complémentarité avec Christophe Guilloteau ». Pour elle, la loi obligeant à la parité n’est pas la meilleure idée du siècle. « Mais s’il faut en passer par là », cède-t-elle.
Elle estime que les hommes voient les femmes comme des gens « pugnaces », « avec une certaine méthodologie qui peut intéresser ». Une description ainsi faite de la femme et de ses compétences :
« Tant qu’on n’a pas compris quelque chose, on ne lâche pas. Même si on a de l’ambition, ce n’est pas la principale chose qui compte. On a déjà tellement l’habitude d’avoir plusieurs vies, de gérer la famille, le travail… »
Elle regrette pour autant que les femmes doivent toujours « travailler deux fois plus pour y arriver et être crédible ».
Si elle n’a bénéficié d’aucune interview de journalistes (à part Rue89Lyon), Christiane Agarrat a tenu à ce que les deux suppléants soient pris en photo à côté d’elle.
22h15. Christophe Boudot, chef du FN local et élu à Lyon est arrivé en nage à la préfecture pour dérouler le discours déjà tenu sur les télés :
« L’ancrage sur le territoire du Rhône est plus fort, comme partout ailleurs en France. »
Aucun canton n’a été remporté par le FN mais le mot victoire est malgré tout utilisé.
21h50. Les socialistes ne font pas d’apparition à la préfecture, pas même l’unique binôme gagnant du canton de L’Arbresle. Thierry Braillard, ministre des Sports et élu à Lyon, s’est montré un peu rageur et, par conséquent, en total décalage avec la réalité des urnes, sur France 3 Rhône-Alpes :
@Th_Braillard « Un vote sanction ? non les citoyens en colère n’ont pas voté pour la droite mais pour le #FN » #departementales2015
— France 3 Rhône-Alpes (@F3Rhone_Alpes) 29 Mars 2015
@ChBoudot le #FN s’implante partout dans tous les cantons. Je suis satisfait l’ancrage du FN est puissant #departementales2015
— France 3 Rhône-Alpes (@F3Rhone_Alpes) 29 Mars 2015
21h30. S’il a posé aux côtés de son binôme féminin Christiane Agarrat, c’est Christophe Guilloteau qui a pris en charge le propos concernant les relations futures avec les centristes, auxquels il ravit un véritable fief :
« On se comportera avec les centristes comme les centristes se comporteront avec l’UMP. J’ai eu au téléphone Michel Mercier (qui fût président centriste du Rhône pendant 30 ans, ndlr), pendant quelques minutes ce soir, je lui ai dit que tout irait bien. »
Et de mettre toutefois un tacle à ses « alliés » du centre, à qui il impute la faute de ce « raté », cette seule et unique tâche rose au milieu du bleu de cette carte électorale du Rhône, au soir de ce dimanche 29 mars :
« Si on avait fait les choses comme je les avais proposées, on aurait gagné aussi à l’Arbresle. »
Certainement : la division de la droite et du centre a permis en effet à ce canton de voir le binôme Divers gauche/PS l’emporter face au FN.
21h20. Entrée sous les applaudissement de Christophe Guilloteau dans les salons de la préfecture. Celui qui part favori pour devenir le président du Nouveau Rhône a commenté son élection, sur un nuage. Et s’il n’avait pas de coupe de champagne à la main, c’est parce qu’il n’en est plus servi aux élus depuis quelques années les soirs d’élection. La bataille qui s’engage ces prochains jours est largement favorable à l’UMP qui remporte 15 sièges contre 9 pour les centristes (et 2 pour la gauche).
20h45. La présidente UDI du Département, Danielle Chuzeville (qui ne se présente nulle part et ne repartait donc pas pour un nouveau mandat), tente de ne pas perdre la face. Pour elle, la victoire du chef de file centriste Daniel Pomeret, dans le canton de Anse, est acquise ce soir. Ce dont elle se félicite.
Elle a donc sans plus tarder démarré la campagne contre l’UMP pour élire le futur président de ce Nouveau Rhône. En face, Christophe Guilloteau, le candidat de la droite pour ce fauteuil, a remporté l’élection dans son canton de Brignais (avec Christiane Agarrat), 70,29% contre 29,71% pour le FN.
20h30. La soirée à la préfecture a démarré lentement. La carte de Rue89Lyon est régulièrement mise à jour. On constate que nulle part, à cette heure, le FN n’est en position de se faire élire, il se fait même battre assez largement. Le canton de l’Arbresle a été remporté par la gauche dans un duel face au FN. Et ce sera le seul qui présentera donc des élus PS (ou apparenté).
17h30. A 17h, la participation des électeurs du Rhône est aussi un peu plus basse qu’au premier tour (41,84% contre 44,99% au 1er tour sur ce département, et 36,05% pour les élections cantonales de 2011).
13h. Comme le montre la carte réalisée par Rue89Lyon le dimanche 22 mars, c’est l’UMP qui s’est imposé lors de ce premier tour, parfois en binôme avec l’UDI, parfois seul.
Si l’on fait le décompte, la droite et plus précisément l’UMP devrait donc sortir en tête de ce second tour, en passe par conséquent de ravir aux centristes ce territoire. Lequel est, il faut le rappeler, amputé du territoire urbain de l’agglomération lyonnaise (la nouvelle Métropole de Lyon étant autonome depuis ce 1er janvier 2015 sur les compétences départementales).
Le canton de l’Arbresle est le seul où la gauche a réussi quelque chose, avec un binôme Divers gauche/PS, qui doit batailler ce jour contre le FN. C’est donc ici que le parti de Marine Le Pen a peut-être des chances de l’emporter. Mais ce serait sans compter les centristes qui, contrairement à la consigne du « ni-ni » de l’UMP, en appellent à un front républicain pour faire barrage au FN.
Dans tous les cas, c’est une forme d »hégémonie de la droite qui se profile pour le conseil départemental de ce Nouveau Rhône. Celui qui en prendrait la tête pourrait bien être Christophe Guilloteau, candidat sur le canton de Brignais et surtout à la présidence de cette assemblée nouvelle version.
A la veille du premier tour, il avait mené une campagne très agressive contre les centristes, avec lesquels il n’avait donc pas fait alliance ; les rancoeurs pourraient être vives par la suite dans le cas où Christophe Guilloteau prendrait la tête de cet hémicycle. Entre les deux tours, il a organisé une conférence de presse assez symbolique : aux côtés de Laurent Wauquiez, candidat de l’UMP pour les prochaines élections régionales (en décembre 2015), Christophe Guilloteau a voulu montrer le nouveau visage d’une droite prête à en découdre. Et à reprendre les rênes sur les territoires.
12h10. Le taux de participation à la mi-journée est en baisse si on le compare au premier tour, dans le Rhône (19,15% contre 22,17 % au 1er tour) comme au niveau national (15,63% contre 18% au 1er tour).
A l’issue du premier tour, le nombre de suffrages exprimés étaient de 148 013 (sur les 314 940 électeurs inscrits dans ce nouveau département du Rhône).
La carte des résultats à l’issue du premier tour de ce scrutin départemental 2015 dans le Rhône.
FN : 42 346 voix => 28,61%
UMP : 32175 => 21,74%
UDI : 20 627 => 13,94%
PS : 18 046 => 12,2%
Extrême gauche (listes COM, Front de gauche et ACOL qui est composé du Front de gauche + EELV) : 14 275 => 9,64%
Union de la Droite : 10 341 => 6,99%
Divers droite : 4911 => 3,32%
Union Centre (Divers droite + UDI) : 1829 => 1,24%
Divers gauche : 1292 => 0,87%
Debout La France : 952 => 0,01%
Le calcul par « bloc ou force politique » n’est pas nécessairement exact à cause des binômes baptisés Union de la Droite et qui mêlent UDI et UMP, mais aussi ceux de l’Union du centre qui mêlent Divers droite et UDI. Si on tente un calcul un peu plus large et que l’on accorde la moitié des suffrages de ces binômes à l’UMP et l’autre moitié à l’UDI, voici le podium :
Droite : 43 208 => 29,2%
FN : 42 346 => 28,6%
Centre (UDI + Union du Centre) : => 15,17%
Gauche (PS + Divers gauche) : 19 338 => 13,06%
Extrême gauche : 14 275 => 9,64%
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