Dans la médiathèque de La Ricamarie, cette petite commune près de Saint-Etienne, dans la Loire, on ne trouvera pas « Le Suicide français », ouvrage signé par l’éditorialiste Eric Zemmour.
Le choix de la médiathèque est devenu une « info » après qu’une habitante de la commune s’est émue de cette absence des rayons de l’équipement culturel municipal. Et dans un contexte de campagne électorale, elle est vite devenue polémique. Marc Faure, le maire communiste de cette commune, est en effet candidat aux départementales sur le canton Saint-Etienne 2.
C’est le site « Le Rouge et le noir », défendant des thèses d’extrême-droite, qui, le premier, a diffusé le courrier dans lequel le maire donne sa réponse, le qualifiant de « censeur ». Mais l’élu prend fait et cause pour la directrice de sa médiathèque et ses choix :
« La médiathèque de la Ricamarie, comme toutes les médiathèques, propose à ses lecteurs un fonds de documents représentatifs des connaissances et des courants de pensée qui s’insèrent dans les valeurs républicaines […]. En sont exclus les documents qui appellent à la discrimination. »
Le cas de l’ouvrage d’Eric Zemmour, donc, pour le maire communiste :
« [Il] contient de nombreux paragraphes qui entrent dans cet appel au rejet, à la stigmatisation et à la haine de l’autre… »
Il accuse le bouquin de « stigmatiser les femmes et les féministes », de tenir « pour responsable du déclin de la France, les antiracistes, les juifs, les musulmans, les homosexuels, les immigrés, tous coupables selon lui de communautarisme et de complot contre la France » et de « faire preuve de révisionnisme ».
Pour la critique littéraire, c’est fait.
Le canton de Saint-Etienne 2 avait déjà bénéficié de lumières médiatiques, avec un candidat FN aux élections de ces dimanches 22 et 29 mars. Mungo Shematsi, enseignant d’origine congolaise qui fût réfugié politique, installé en France depuis 30 ans, est passé du PS au parti de Marine Le Pen. Au point d’être investi par le parti pour ces élections départementales, après l’avoir été pour les élections municipales à Saint-Martin-d’Hères (Isère).
Dans un entretien donné au figaro.fr, il raconte sa déception de la politique menée en France et à la question posée par le journaliste « Auriez-vous pu vivre en France si le FN avait été au pouvoir », il ne scille pas et répond :
« J’avais fait une demande officielle de réfugié politique et ensuite de naturalisation. Si on me l’avait refusée, j’aurais essayé de rejoindre un autre pays. Mais si le FN vient au pouvoir, les conventions internationales ne seront pas remises en question. Je n’ai pas entendu Marine Le Pen le dire. En revanche, elle s’est engagée à stopper l’immigration. »
Pas si sûr qu’il ait bien entendu le propos du parti frontiste dont il a décidé de porter les couleurs. En revanche, il estime lui aussi que non, l’immigration n’est « pas toujours » une chance.
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