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C’est bien beau d’être artiste #21 : Margaret Catcher

Leur rock augmenté est entrecoupé de sons machiniques. Margaret Catcher plonge dans les tréfonds du 8-bit avec, aux manettes, Xavier Leloux (basse et voix) et Pierre Level (batteur). Leur nouvel EP « Transhuman Fever », sorti le 26 janvier en format digital, est leur produit 2.0 de l’année 2015, de quoi se soumettre à notre questionnaire « Orgueil et Préjugés ».

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Xavier Leloux (à gauche) et Pierre Level (à droite) forment "Margaret Catcher"

La technologie est au premier rang dans cet EP électrisant. Edité par le label lyonnais Jarring Effects, Margaret Catcher nous fait osciller entre l’imaginaire et le réel. Avec des outils comme les vocodeurs, capteurs sensoriels, pads, le duo lillois défie la technique. Nul doute que la Dame de Fer pénètrera vos esprits, le nom de groupe est bien pensé pour un désordre en réalité très organisé.

« La fac, c’était un prétexte pour faire de la musique »

Avant de devenir Margaret Catcher, les deux membres du groupe se connaissaient depuis bien longtemps déjà :

« Avec Pierre, on s’est rencontrés à la fac, et on a vu qu’on faisait tous les deux de la musique. Faut dire en même temps que la fac , c’était un prétexte pour en faire. On s’est revus après pendant un stage hip-hop ; il était plus ou moins prof et j’étais participant. Il avait (et a toujours) cinq ans de plus que moi, mais le truc, c’est qu’on avait pas du tout l’impression de cette différence prof/élève, plus une relation de potes. »

Xavier Leloux (à gauche) et Pierre Level (à droite) forment « Margaret Catcher »

Le duo s’est également illustré dans la réalisation d’un ciné-concert sur le film Golem des années 20. Un titre de film que l’on retrouve d’ailleurs dans la tracklist de leur EP.

Innovations musicales

Des rendez-vous autour de musiques « perchées », une recherche de rythmes « chaloupés » ; l’originalité musicale est leur but ultime. Et des influences, ils en ont :

« Margaret Catcher, c’était mon projet à la base. C’est devenu le nôtre ensuite. On a été influencés par des artistes comme SquarePushers, Jagga Jazzist ou encore Deerhoof. Ces groupes sont tellement novateurs à leur manière. Deerhoof, c’est du rock barré, SquarePushers, c’est un peu de tout à la fois et Jagga Jazzist, un jazz bizarre. »

Un extrait ci-dessous de leur EP Transhuman Fever, avec le titre « Rhino 430 »

 

Rue89Lyon : Quel a été votre premier geste artistique ?

Xavier Leloux : Quand j’étais ado, je faisais de la BD. Avec un pote, on se mettait en scène dans des univers à la Zelda, puis j’ai arrêté au lycée pour faire des courts métrages dans les lieux désaffectés de Dunkerque, y’avait de quoi faire… Petit, je voulais une guitare électrique bleu mais le solfège, c’était chiant alors j’ai lâché l’affaire. Je l’ai finalement acheté des années plus tard avec mes économies après avoir vu le clip de « New Born » de Muse sur MTV.

Pierre Level: Taper sur des barils de lessive avec des règles en bois en regardant le top 50, devant Dire Straits !

Avec lequel de vos parents pensez-vous avoir un problème ?

XL : Pas de souci avec mes parents, ils ne m’ont jamais imposé de projets de vie et je les remercie pour ça ! Niveau caractère, ça frotte un poil plus avec mon père mais c’est sans doute parce qu’on est nés sous les mêmes astres.

PL : Je n’ai de problème avec aucun de mes parents… Dommage…

Quelle pratique artistique trouvez-vous intolérable ?

XL : J’avoue que j’ai du mal avec le pack djembé/rasta blanc.

PL : La scie musicale !

 

Quelle est pour vous la plus grosse arnaque artistique ?

XL : Muse, à partir du troisième album ! J’étais fan avant et ils m’ont perdu. En même temps, faut aussi dire qu’à cette époque je me suis pris de passion pour la scène d’avant-garde New-Yorkaise de John Zorn & compagnie, ce qui est quand même vachement plus barré !

PL : Le R’n’B français (j’insiste, français !).

Votre pire souvenir lié à un concert ?

XL : Je jouais tôt un lendemain de cuite dans un week-end de concerts, les potes ont dû bien rallonger l’intro du concert et sans moi parce que j’étais malade derrière la scène, j’ai beau avoir le goût du spectacle, j’aurais pas trop aimé vomir sur scène !

PL : Un concert sans aucun retour de notre son sur scène, c’était il y a longtemps heureusement…

Quelle personnalité politique prendriez-vous pour faire la com’ de votre travail ?

XL : Valérie Giscard d’Estaing c’est pas mal, il a toujours été has been mais on se souvient de ses grandes phases : « au revoir » et l’accordéon en famille, un mec bien improbable, il faut bien le dire.

PL : « Oui Valérie Giscard d’Estaing (brillant accordéoniste, c’est clair)… à la base on voulait appeler le groupe : Valérie Giscard Destiny Child !! c’est vrai… »

Le dernier produit culturel consommé ?

XL : Le DVD de « HER » de Spike Jonze, une comédie romantique avec une intelligence artificielle, vous pouvez dire que je suis un gnangnan 2.0, j’assume.

PL : Le dernier album de Thundercat sur Brainfeeder (le label de Flying Lotus).

Avez-vous déjà sacrifié votre art pour de l’argent ?

XL : J’ai pas l’impression, mais en même temps si je gagne ma vie avec la musique depuis quelques années, je suis pas non plus plein aux as…

PL : Non, je ne pense pas m’être corrompu pour de l’argent, au vu de la musique que nous faisons avec les Margaret C. cela va de soi ^^.

Et sinon, vous avez un vrai métier ?

XL : Bin, non du coup.

PL : Oui, je donne des cours de batterie… On ne se refait pas !


Margaret Catcher en live à l’évênènement « Jumble Arts »(2013) organisé par les Décibels du Peuple.


#Concert

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